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Liban - Médias

Jarrah à l’ordre des rédacteurs : L’heure n’est guère à la « générosité »

Le ministre de l’Information écoute les doléances des journalistes, mais ne fait aucune promesse.

Le ministre de l’Information avec la délégation de l’ordre des journalistes. Photo ANI

C’est porteurs des problèmes actuels des journalistes en général, et de ceux qui travaillent dans la presse écrite en particulier, que le président de l’ordre des rédacteurs Joseph Kosseifi et les membres du conseil se sont rendus hier chez le ministre de l’Information, Jamal Jarrah. Le ministre, qui a déclaré vouloir prendre son temps pour maîtriser les dossiers de son ministère, a précisé qu’il étudie actuellement le projet de loi sur l’information, notamment numérique, qui lui semble flou et incomplet.Au président de l’ordre qui a exposé la situation dramatique des journalistes qui ne bénéficient d’aucune protection sociale, alors que la presse en général connaît une crise mondiale, M. Jarrah n’a pas fait de grandes promesses, précisant que l’État a lui aussi de gros problèmes et que l’heure n’est pas à « la générosité ». Mais cela ne l’empêche pas d’étudier les différentes possibilités pour aider de son mieux ce secteur en crise. Au passage, Jamal Jarrah a relevé l’importance du rôle des médias dans le fait de refléter une image négative du Liban, alors qu’ils pourraient être plus positifs. Selon lui, il ne s’agit certes pas de modifier les réalités. Mais tout comme il y a des aspects négatifs, il y a aussi des points positifs qu’il serait utile de mettre en valeur.


(Pour mémoire : Le syndicat des journalistes et l’ordre des rédacteurs appellent à la sauvegarde de la presse)

M. Jarrah a donc écouté attentivement les explications du conseil de l’ordre ainsi que ses revendications qui se résument actuellement en trois points principaux : 1 – Appuyer la création d’une caisse pour les retraites des membres de l’ordre. 2 – Inscrire tous les membres de l’ordre à la Sécurité sociale pour qu’ils obtiennent une couverture maladie et maternité, sans plus dépendre des institutions dans lesquelles ils travaillent. 3 – Maintenir la contribution financière annuelle de l’État à l’ordre, sachant que celui-ci a pris la décision récemment d’élargir les demandes d’adhésion à tous ceux qui travaillent dans le domaine des médias, qu’il s’agisse de presse écrite ou de médias audiovisuels.Sans promettre monts et merveilles, M. Jarrah a écouté, pris des notes et affirmé qu’il fera de son mieux pour contribuer à la réalisation de ces demandes. Mais il a aussi insisté sur la nécessité d’élaborer une sorte de code d’éthique professionnelle que les différents médias s’engageraient à respecter. Car le problème aujourd’hui, selon lui, c’est que les médias font la course à l’audimat et versent dans le sensationnalisme pour susciter l’intérêt des lecteurs ou des auditeurs et des téléspectateurs, sans tenir compte de l’intérêt général. De plus, il n’y a plus de limite claire entre le métier de journaliste et les commentaires sur les réseaux sociaux. Et lorsque l’État réagit contre des « posts » sur les réseaux sociaux, il est aussitôt accusé de porter atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. Selon lui, il serait donc bon de revenir au point de départ, c’est-à-dire de définir le journaliste.


(Lire aussi : Quel avenir pour les employés licenciés par « al-Moustaqbal » ?)

M. Kosseifi a répondu que dans le projet d’organisation de ce secteur que l’ordre des rédacteurs a élaboré, une telle définition est prévue et elle est basée sur le concept de gagne-pain. Ainsi, toute personne qui vit essentiellement de son travail dans les médias et dans l’information peut être considérée comme un journaliste. Mais il y a beaucoup de détails à mettre au point dans ce secteur qui a connu des changements radicaux au cours des dernières années, notamment à la faveur du développement des réseaux sociaux. L’idée de renforcer les médias publics et en particulier Télé-Liban, qui reste la chaîne de tous les Libanais et qui est un espace de dialogue et de retrouvailles entre les différentes composantes du pays, a été longuement évoquée. Il s’agit en quelque sorte de rendre la chaîne publique en mesure de concurrencer les chaînes privées, plutôt que de réagir aux émissions diffusées sur ces chaînes. M. Jarrah n’a pas donné de délai pour la désignation d’un nouveau PDG et d’un conseil d’administration pour Télé-Liban (ces nominations traînent depuis le précédent gouvernement), se contentant de dire que le sujet est actuellement à l’étude.

Les atteintes aux journalistes et les compétences du tribunal des imprimés (chargé de statuer sur tous les crimes et délits liés à la presse) ont été évoquées. Les deux parties sont convenues de la nécessité de maintenir le contact et de poursuivre les réunions pour aboutir à des résultats concrets, à un moment particulièrement délicat pour les médias et pour ceux qui y travaillent, qui sont les premières victimes de la crise médiatique et des grandes transformations que connaît actuellement ce secteur. Aider la presse et les médias est devenu une urgence, surtout que dans la région, le Liban était connu pour sa presse libre et dynamique.


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