Cet angélisme niais de certains Libanais qui croient encore que ce gouvernement de peu va bientôt engager des réformes ! Piloté par un grand dadais au sourire flapi qui balance son optimisme décontracté à toutes les sauces, alourdi d’une majorité de ministres en dessous du niveau de la mer dont la force de travail se limite au massage d’un index ankylosé par la rafale de tweets ineptes et sans intérêt, le cabinet n’a plus que les impôts sur les os et se biodégrade doucettement aux premiers rayons de soleil du printemps naissant.
En fait, fallait pas se fatiguer dès le départ : la classe politique locale est incompatible avec les réformes, quelles qu’elles soient. L’État téléphoniste, électricien, marchand d’eau et distributeur de tabac, les ministères transformés en bureaux de placement, la truellée d’instituteurs ignares à l’Éducation nationale, l’Administration publique gangrenée par des fonctionnaires planqués avec des salaires de misère poussant à la corruption… Bref, le nirvana pour les vieux canassons de la République ! Le tout dans des horaires de club Pierre & Vacances, avec pas même 20 heures de turbin par semaine, pour un pays endetté jusqu’au trognon.
Paris I, II et III, conférence de Rome, puis Paris à nouveau, enfin pince-fesse encore à Bruxelles pour remettre sur pattes cet État fainéant. Depuis le temps qu’on nous organise des agapes internationales, si tout le pognon promis avait été balancé d’un avion, il aurait eu plus de chance d’atteindre les Libanais.
Lesquels s’apprêtent à savourer le nouveau plan pour l’électricité. Un papyrus accouché par césarienne avec force cymbales et trompettes, et dont les maîtres d’œuvre sont plus pressés de gonfler les factures que de réactiver la production. On voit ça d’ici : quelques minutes supplémentaires de courant par jour, et bingo ! 300 % d’augmentation à cracher au bassinet. Faut bien que le Trésor public se refasse une santé !
Et voilà ! Ne reste plus qu’à admirer la carcasse constitutionnelle formée par Orangina 1er, le Futuroscope et Istiz Nabeuh : le premier promet des miracles, le deuxième n’est pas en situation d’en faire ; quant au troisième, sa carrière politique interminable en est déjà un…
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (7)
La critique est aisée , mais l'art est difficile ... En plus , où trouver des hommes d'État chez nous ? Ils ne pullulent pas !
Chucri Abboud
16 h 16, le 12 avril 2019