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Liban - Transport

À l’AIB en chantier, la désorganisation met à rude épreuve les nerfs des passagers

Pour obtenir l’accréditation leur permettant de déposer les voyageurs à l’aéroport de Beyrouth ou de les y récupérer, les taxis sont invités à s’affilier à des syndicats.

Pour cause de travaux, les rangées délimitant les files d’attente devant la SG ont été éliminées à l’aéroport de Beyrouth. Le résultat est consternant. Photo Ayman Mhanna

Les voyageurs en partance ont dû s’armer d’une bonne dose de patience, hier à l’aéroport international de Beyrouth. Devant les guichets de la Sûreté générale, les files d’attente habituelles ont laissé la place à une pagaille monstre où tout le monde se bousculait, s’énervait et finissait par jouer des coudes pour en finir. C’est un passager en partance, Ayman Mhanna, directeur exécutif de la Fondation Samir Kassir, qui a lancé l’alerte sur son compte Twitter, à 7 heures du matin, photos à l’appui. Dans un tweet succinct où il a interpellé le Premier ministre Saad Hariri, la ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan, et le ministre des Transports, Youssef Fenianos, il a lancé : « Honte à vous, aéroport de Beyrouth. Et dire que tout le monde prétend être en charge. »


Une pagaille monstre
Contacté par L’Orient-Le Jour, le défenseur de la liberté d’expression déplore « la désorganisation totale » et « la pagaille monstre » devant les guichets de contrôle des passeports. « À cause des travaux entrepris, les files d’attente ont disparu », observe-t-il, précisant que « les agents interdisaient aux voyageurs de prendre des photos ».

Rien d’anormal n’a été pourtant signalé ce mercredi à l’AIB, à part le bruit dérangeant des marteaux piqueurs. « Car l’AIB est en chantier depuis le mois de février dernier », dans le cadre de travaux de réaménagement de certains espaces peu exploités destinés à développer la capacité d’accueil de l’aéroport, explique sur place à L’Orient-Le Jour le directeur adjoint de l’Aviation civile, Chadi Abou Antoun. « Adjacent aux guichets de la SG, ce chantier limite le champ d’action des agents et réduit la fluidité du trafic des passagers », précise-t-il. À cela s’ajoute un « flux important de passagers aux heures de pointe, le matin entre 5 et 8 heures, dans l’après-midi et aux alentours de 21-22 heures ». La direction de l’aéroport a certes dépêché « du personnel supplémentaire », comme le fait remarquer le responsable, mais il n’en reste pas moins qu’avec l’arrivée des beaux jours et l’augmentation prévue du flux des passagers en haute saison, ces derniers devront prendre leur mal en patience quelque cinq bons mois encore, dans l’attente de la fin des travaux… Et arriver à l’AIB avec trois bonnes heures d’avance pour éviter de rater leur vol.


(Lire aussi : Raya el-Hassan promet de l’intransigeance face aux passe-droits à l’AIB)


Pas d’exclusivité pour les taxis
Le chaos n’était pas limité, hier, à l’intérieur de l’aérogare. Sur la route de l’aéroport, devant les barrages de sécurité, s’étiraient en longueur une file de taxis « interdits » d’accès au parking, aux départs et aux arrivées. Désormais, et sur ordre du ministre des Transports Youssef Fenianos, « les taxis sont invités à remplir un formulaire et à présenter une certification de leur syndicat pour obtenir l’accréditation leur permettant de déposer ou de récupérer les voyageurs », explique encore le directeur adjoint de l’Aviation civile de l’aéroport. « C’est un moyen de limiter l’accès à l’aéroport et d’empêcher les chauffeurs indépendants de démarcher la clientèle et d’embêter les voyageurs au sein de l’aéroport », précise-t-il.

Mais l’affaire va visiblement plus loin. Elle découlerait, selon des sources informées, d’un « malentendu ». Selon le responsable d’une société privée de taxis de grande notoriété, « l’affaire des taxis » part d’une volonté première du ministre des Transports « de donner aux taxis de l’aéroport l’exclusivité du transport des voyageurs à partir du mois de juin et de redorer quelque peu le blason de leurs chauffeurs qui ont mauvaise réputation ». « Ce sujet était au cœur de la réunion de Youssef Fenianos avec le président du syndicat des chauffeurs de taxi », Bassam Tleiss, rapporte ce responsable qui a requis l’anonymat.

Sauf que quatre grandes compagnies privées de taxi qui ont constitué le syndicat, Lebanon Taxi, Allo Taxi, Charlie Taxi et White Taxi, se sont insurgées contre ce qu’elles considèrent comme étant une injustice. « Après avoir présenté au ministre Fenianos leurs permis officiels d’exercer et leurs numéros d’identification fiscale, elles ont obtenu gain de cause. Elles sont désormais autorisées à transporter les voyageurs vers et depuis l’AIB, au même titre que les taxis de l’aéroport. » Un parking a même été consacré aux voitures publiques accréditées, précise la source.

Depuis les mesures d’assouplissement annoncées par le ministre, l’affaire fait boule de neige. Davantage de compagnies de taxi se pressent déjà aux portes de l’Aviation civile et des quelques syndicats pour entamer les formalités nécessaires. « Une chose est certaine, conclut le responsable, d’ici à quelques jours, une vingtaine de nouveaux syndicats devraient voir le jour. »

Saluant, de son côté, la récente décision du ministre Youssef Fenianos « d’élargir l’octroi de permis d’exercer à tous sous certaines conditions », le député Alain Aoun a affirmé que cette initiative permettra de rassurer tous ceux qui lui ont fait part de leur inquiétude. « Il était impensable de n’accorder qu’à quelques entreprises le droit de transporter des passagers vers et depuis l’AIB », a-t-il martelé, évoquant les répercussions négatives d’une telle restriction sur les plans économique, touristique et social.



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commentaires (5)

À l’AIB en chantier, la désorganisation met à rude épreuve les nerfs des passagers . En principe un chantier c'est quelque chose de désorganisé , par contre que les libanais soient des rouspéteurs invétérés , c'est du ressort de la nature qu'on soit dans du chantier ou dans du calme . Allez on se calme , on évite de faire feu de tout bois et demain sera un jour meilleur .

FRIK-A-FRAK

15 h 25, le 04 avril 2019

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Commentaires (5)

  • À l’AIB en chantier, la désorganisation met à rude épreuve les nerfs des passagers . En principe un chantier c'est quelque chose de désorganisé , par contre que les libanais soient des rouspéteurs invétérés , c'est du ressort de la nature qu'on soit dans du chantier ou dans du calme . Allez on se calme , on évite de faire feu de tout bois et demain sera un jour meilleur .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 25, le 04 avril 2019

  • Vous me faites peur nous avions pris nos billets pour le 8 juillet et retour le 15, je veux faire visiter à ma fille , qui est née au Liban, et son mari Italien à gaie un tour et rencontrer la famille , j'espère que tout ira bien

    Eleni Caridopoulou

    13 h 20, le 04 avril 2019

  • J'ai envie de dire : CHAPEAU

    Nadine Naccache

    10 h 20, le 04 avril 2019

  • Dites, nos divers responsables, ministres etc....savent-ils ce que cela signifie: p l a n i f i e r méticuleusement, avant de prendre des mesures, surtout pour un endroit aussi important que l'Aéroport de Beyrouth ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 56, le 04 avril 2019

  • LE BORDEL Y REGNAIT ET Y REGNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 48, le 04 avril 2019

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