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Culture - Festival

« Yomeddine », au nom des marginalisés de la terre

Le film était présent dans la sélection cannoise de 2018. Il assure la clôture du festival Ayam au Metropolis Empire Sofil le 6 avril (sur invitation) et sera présenté le lendemain à Ishbilia Saïda.


Extrait de « Yomeddine ».

À trente-trois ans à peine, l’Égyptien Abu Bakr Shawky a vu son premier film sélectionné en compétition au dernier Festival de Cannes. Yomeddine est né d’un court-métrage documentaire que le jeune réalisateur avait tourné dans une léproserie au nord du Caire : une petite ville dont la plupart des habitants portent les séquelles d’une maladie aujourd’hui éradiquée. Il imagine par la suite un long-métrage de fiction où un homme, malgré son handicap, quitte ce lieu, presque en marge du monde, pour rechercher sa famille.

Yomeddine se démarque totalement du cinéma égyptien contemporain. Ce n’est pas un film comique ou satirique comme on en fait à la pelle aujourd’hui, mais un road-movie tendre et juste, une balade qui évoque le Straight Story de David Lynch.

« Un mélange de Straight Story et d’Elephant Man  », précise le cinéaste égyptien de mère autrichienne, rencontré au dernier festival de Marrakech où il avait présenté son film. Tourné hors des circuits traditionnels du cinéma du Caire, Yomeddine a mis cinq ans à voir le jour et son auteur l’a voulu « feel good movie » : « Malgré les malheurs et la vie misérable de ces gens qu’on retrouve à la léproserie et durant la balade, le personnage principal incarné par Rady Gamal a toujours cette joie de vivre, ce contentement et ce plaisir qu’il retrouve devant les petites choses de la vie.

Cet homme qui s’est improvisé acteur est aujourd’hui devenu l’ambassadeur de la colonie, où il continue à vivre malgré sa guérison. » Avec des études de cinéma à New York et une bonne connaissance du cinéma occidental, Abu Bakr Shawky, qui vit au Caire, possède assez de distanciation pour pouvoir observer les microcosmes sociaux de son pays.

La musique du compositeur Omar Fadel – éléments de musique égyptienne avec orchestration – parfait cette œuvre si pudique et Christian Mungiu, le producteur, y ajoute sa touche visuelle, « car il a traité avec la comédie autant qu’avec la tragédie ».

Dans Yomeddine, Abu Bakr Shawky ne porte pas un regard de pitié sur cette caste marginalisée, mais de l’empathie pour des êtres qui, malgré tout, ont gardé leur joie de vivre.

C. K.

À trente-trois ans à peine, l’Égyptien Abu Bakr Shawky a vu son premier film sélectionné en compétition au dernier Festival de Cannes. Yomeddine est né d’un court-métrage documentaire que le jeune réalisateur avait tourné dans une léproserie au nord du Caire : une petite ville dont la plupart des habitants portent les séquelles d’une maladie aujourd’hui éradiquée. Il...

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