Rechercher
Rechercher

Liban - Liban-Russie

« Le Liban n’est pas entré dans l’axe russe », selon un proche de Baabda

Interrogée par « L’OLJ » à la veille de la visite officielle de Michel Aoun en Russie, la source nie toute velléité de coopération militaire avec Moscou.

C’est aujourd’hui que le président de la République, Michel Aoun, entame sa visite officielle de deux jours en Russie, où il s’entretiendra avec son homologue Vladimir Poutine et d’autres responsables russes, notamment sur le dossier du retour des déplacés syriens dans leur pays. Il sera accompagné uniquement du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.

La Russie avait annoncé en juillet dernier son initiative pour un retour massif des réfugiés syriens du Liban et de Jordanie. Mais cette démarche est restée lettre morte, ayant buté sur l’absence de financement du retour et sur la position des États occidentaux et arabes, qui prônent un règlement politique du conflit d’abord, pour que le rapatriement puisse se réaliser ensuite. Une position que le président Aoun désapprouve, estimant que la Syrie est maintenant reconquise presque entièrement par le régime de Damas et qu’à la faveur de ce développement, les Syriens pourront désormais rentrer chez eux de manière « sûre ». M. Aoun n’a jamais cessé de mener la bataille de ce retour, jugeant que les déplacés doivent être rapatriés au plus vite parce que leur présence au Liban constitue une menace au plan économique, sécuritaire et social.

Le chef de l’État voudrait donc donner toutes les chances à l’initiative russe, qui « est actuellement la seule pragmatique sur le tapis » comme l’avait affirmé mercredi dernier le Premier ministre, Saad Hariri.

Selon notre correspondante Hoda Chédid, le gouvernement russe est en train d’œuvrer auprès des autorités syriennes pour les convaincre d’assurer des garanties, comme par exemple une amnistie générale ou le gel du service militaire obligatoire, et ce afin d’encourager les déplacés à retourner.

Outre les discussions sur les réfugiés, il serait également question entre MM. Aoun et Poutine de l’appui de la Russie à l’opinion qu’ont exprimée les responsables libanais au secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, au sujet du Hezbollah. Lors de sa visite à Beyrouth, M. Pompeo avait appelé vendredi les Libanais à « faire face au Hezbollah qui met le Liban et son peuple en danger », mais il s’était vu répondre que le parti chiite « est un parti libanais qui n’est pas terroriste, qui bénéficie d’une assise populaire représentant l’une des principales communautés du pays et qui compte des députés au Parlement ». Toujours selon Hoda Chédid, la Russie devrait témoigner à la partie libanaise de sa compréhension du fait que le Hezbollah est un partenaire au sein du pouvoir libanais, d’autant que cet État considère que le parti chiite a combattu à ses côtés le « terrorisme » en Syrie.

Il sera également question de la délimitation des frontières avec Israël, sachant que la Russie a intérêt au règlement de cette question, puisqu’avec les sociétés française et italienne, Total et Eni, Novatek (russe) fait partie du consortium auquel ont été attribuées les licences d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore, notamment dans des blocs proches de la frontière israélienne.


(Pour mémoire : Première visite officielle de Aoun en Russie fin mars)


Pas de lien avec la visite de Pompeo

L’étau que resserrent les États-Unis autour du Hezbollah pousserait-il le Liban à consolider son ouverture vers la Russie et à basculer dans son giron ? Un proche de Baabda répond à L’Orient-Le Jour par la négative, estimant que « des concertations autour de certains dossiers et une homogénéité de positions ne signifient pas que le Liban est entré dans l’axe russe ».

« Les relations bilatérales ainsi que la question de la préservation des chrétiens d’Orient seront bien sûr évoquées, mais aucune convention de coopération militaire ne sera signée », ajoute-t-il dans ce cadre. Affirmant en outre que « la visite en Russie n’a aucun lien avec la récente visite du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, à Beyrouth », il souligne que « l’invitation à se rendre à Moscou a été adressée à M. Aoun depuis longtemps, mais certains facteurs, notamment le retard dans la formation du gouvernement, l’avaient retardée ». « Il est naturel que le Liban réponde favorablement à l’invitation russe », ajoute ce proche, soulignant qu’« il a toujours entretenu des relations avec la Russie, relations qu’il maintient d’autant plus que Moscou joue aujourd’hui un grand rôle dans la région ».



Lire aussi

Aoun bientôt à Moscou, une visite à dimensions multiples, par Scarlett HADDAD 

C’est aujourd’hui que le président de la République, Michel Aoun, entame sa visite officielle de deux jours en Russie, où il s’entretiendra avec son homologue Vladimir Poutine et d’autres responsables russes, notamment sur le dossier du retour des déplacés syriens dans leur pays. Il sera accompagné uniquement du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.La Russie avait...

commentaires (3)

Et pourtant c'est les russes qui ont tordu le cou aux comploteurs wahabo occidentaux contre la Syrie du héros.

FRIK-A-FRAK

21 h 36, le 25 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Et pourtant c'est les russes qui ont tordu le cou aux comploteurs wahabo occidentaux contre la Syrie du héros.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 36, le 25 mars 2019

  • la russie est encore tres loin de reussir la ou l'URSS pouvait ! reussir a apprivoiser le Liban ? hmm !

    Gaby SIOUFI

    11 h 41, le 25 mars 2019

  • AUCUN AVANTAGE OU INTERET DE DEVELOPPER DES RELATIONS AUTRES QU,AMICALES AVEC LA RUSSIE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 00, le 25 mars 2019

Retour en haut