Plus de cinq ans après les premières plaintes, le parquet national financier (PNF) demande un procès à Paris pour Rifaat el-Assad, oncle du président syrien Bachar el-Assad, soupçonné de s’être frauduleusement bâti en France une fortune immobilière estimée à 90 millions d’euros. Si le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke devait suivre les réquisitions du PNF, signées le 8 mars et dont l’AFP a eu connaissance, Rifaat el-Assad, 81 ans, serait jugé devant le tribunal correctionnel pour « blanchiment en bande organisée » de fraude fiscale aggravée et de détournements de fonds publics aux dépens de l’État syrien, ainsi que pour le « travail dissimulé » de gardiens et personnels de maison. Le parquet soupçonne que le patrimoine colossal de Rifaat el-Assad provienne d’un « enrichissement illicite, depuis l’accession au pouvoir en Syrie de son frère (...) à son exil négocié en France », ce qu’il conteste. « Nous contestons fermement les accusations qui reposent sur des analyses parfaitement erronées, des raccourcis et des témoignages d’opposants politiques historiques qui se contredisent », ont déclaré à l’AFP ses avocats Pierre Haïk, Pierre Cornut-Gentille, Julien Visconti et Benjamin Grundler.
Il avait été contraint à l’exil dès 1984 après un coup d’État manqué contre son frère Hafez, le père de Bachar, qui dirigea le pays de 1971 à 2000. À son arrivée en Europe, Rifaat el-Assad mène grand train, avec ses quatre épouses, ses seize enfants et sa suite de 150 à 200 « fidèles ».
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