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Économie - Développement

Tourisme : les recommandations des professionnels pour doper le secteur

La session inaugurale, hier, de la conférence « Vers un tourisme durable ». Photo DR

Le Liban parviendra-t-il à redynamiser le secteur touristique, l’un des piliers de son économie ? C’était en tout cas l’objet de la conférence « Vers un tourisme durable », tenue hier au Seaside Arena en présence du Premier ministre, Saad Hariri, et qui a été organisée par le Conseil économique et social (CES) en collaboration avec le ministère du Tourisme et les syndicats représentatifs du secteur, ainsi qu’en coopération avec le programme de promotion du dialogue social au Liban financé par l’Union européenne et exécuté par le ministère du Travail.

Le ministre du Tourisme, Avédis Guidanian, tout comme la cheffe adjointe de la Délégation de l’Union européenne au Liban, Julia Koch de Biolley, ont rappelé que le rapport McKinsey sur le Liban identifie le secteur touristique comme l’un des cinq secteurs-clés pouvant représenter un fort potentiel de développement économique. Commandé par le gouvernement libanais au début de l’année 2018, le plan McKinsey pour la diversification sectorielle de l’économie libanaise propose des recommandations pour doper les secteurs productifs et les exportations du pays, en établissant des objectifs chiffrés aux horizons 2025 et 2035. Concernant le tourisme, le cabinet de conseil international suggère plus d’une vingtaine d’initiatives pour le développement du tourisme écologique, religieux et médical. Il conseille de cibler environ 15 pays (européens, arabes et ceux accueillant une importante communauté d’expatriés libanais) en y lançant des campagnes de promotion du tourisme au Liban. Le plan recommande aussi le lancement d’une campagne nationale de nettoyage des plages du pays.


(Lire aussi : Une campagne de promotion du tourisme religieux lancée en mars)

Retour des ressortissants du Golfe

Julia Koch de Biolley a d’ailleurs appelé à la protection du patrimoine environnemental des zones rurales, avant d’affirmer que le tourisme serait l’un des meilleurs moyens pour assurer le développement de ces régions. Elle a également insisté sur la nécessité d’assurer une modernisation des infrastructures et particulièrement des routes afin de faciliter l’accès à ces zones touristiques. Le président du CES, Charles Arbid, a aussi estimé que les investissements en infrastructures seraient extrêmement rentables pour l’économie du pays au regard des revenus qu’ils pourraient générer pour le secteur touristique et des opportunités d’emplois qu’ils créeront. Il a par ailleurs préconisé un développement plus durable et non pas saisonnier du secteur touristique afin que ce dernier puisse assurer des emplois stables, avant d’indiquer que le tourisme est un moteur essentiel de l’activité commerciale au Liban, et en particulier du commerce de détail. Le commerce de détail a en effet beaucoup souffert de la désertion des riches ressortissants du Golfe depuis l’éclatement du conflit syrien en 2011. Mais en février dernier, Riyad a levé l’interdiction imposée à ses ressortissants de se rendre au Liban. « Dès l’annonce de cette décision, près de 12 000 touristes saoudiens se sont rendus au Liban lors des dernières vacances en Arabie saoudite », s’est d’ailleurs réjoui Saad Hariri.

À la clôture des travaux de la conférence, les professionnels du secteur se sont mis d’accord sur plus d’une dizaine de recommandations qu’ils ont transmises au Premier ministre. Parmi elles : un engagement de tous les partis politiques à maintenir la stabilité du pays ; la création d’une autorité de promotion du tourisme ; une facilitation des procédures d’obtention de visas et l’adoption de la politique Open Sky, tout en maintenant les normes de sécurité nécessaires ; un soutien aux investissements touristiques par une législation qui stimule le développement des infrastructures touristiques ; une stratégie nationale pour construire, développer et protéger la marque « Liban » à travers une coopération entre les secteurs public et privé ; une implication des municipalités, des associations locales, des experts et des donateurs afin de développer l’image du pays en tant que destination touristique clairement identifiée ; la création de produits pour toutes les villes et tous les villages touristiques ; la création de packages touristiques dédiés aux expatriés libanais ; l’adoption d’une loi visant à imposer des qualifications professionnelles délivrées par des associations professionnelles de tourisme ; une meilleure protection de la main-d’œuvre et des institutions libanaises évoluant dans le secteur touristique ; l’adoption d’un guide touristique officiel pour les secteurs public et privé afin que celui-ci soit considéré comme une source essentielle d’évaluation de la qualité de l’expérience touristique ; et enfin œuvrer pour faire du Liban une destination pour le tourisme hospitalier, religieux et environnemental.


Pour mémoire

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Le Liban parviendra-t-il à redynamiser le secteur touristique, l’un des piliers de son économie ? C’était en tout cas l’objet de la conférence « Vers un tourisme durable », tenue hier au Seaside Arena en présence du Premier ministre, Saad Hariri, et qui a été organisée par le Conseil économique et social (CES) en collaboration avec le ministère du Tourisme et les...

commentaires (3)

Comme ça été dit précédemment, le prix des billets est une honte. Il passe de moins de 400 euros en période hivernale à plus de 900€ l'été. Une famille de 5 personnes comment elle fait? Si le directeur de l’aéroport fait un peu moins d'invitations et nous laisse le choix de prendre la MEA ou Air france au lieu des autres compagnies low cost, çà sera déjà une bonne action.

Citoyen

15 h 51, le 20 mars 2019

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Commentaires (3)

  • Comme ça été dit précédemment, le prix des billets est une honte. Il passe de moins de 400 euros en période hivernale à plus de 900€ l'été. Une famille de 5 personnes comment elle fait? Si le directeur de l’aéroport fait un peu moins d'invitations et nous laisse le choix de prendre la MEA ou Air france au lieu des autres compagnies low cost, çà sera déjà une bonne action.

    Citoyen

    15 h 51, le 20 mars 2019

  • SANS ACCALMIE POLITIQUE PAS DE SENTIMENT DE SECURITE PARTANT PAS DE BOOM TOURISTIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 58, le 20 mars 2019

  • sans être un expert je peux quand même donner quelques conseils 1) avoir choisi l'orientation Iranienne par rapport aux touristes du Golfe n'est surement pas la bonne option 2) concernant les ressortissants Européens:si on commençait à baisser en période de pointe le prix des billets d'avion et le coût des hôtels 3) mise en valeur du patrimoine touristique (encore faudrait il entretenir les sites et les répertoriés 3) les plages: peut être les rendent accessibles à tous (supprimer la privatisation du domaine maritime) et dépolluer la mer(de) donc des choix plus politiques que touristique! Alors les poules auront des dents

    yves kerlidou

    08 h 37, le 20 mars 2019

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