Rechercher
Rechercher

Économie - Grande-Bretagne

Les députés rejettent l’accord de Brexit pour la deuxième fois

L’UE se dit prête à « considérer » un délai en cas de demande « motivée ».

La Première ministre britannique Theresa May s’adressant au Parlement, hier, à Londres. Photo AFP

Les députés britanniques ont retoqué hier pour la deuxième fois l’accord de Brexit malgré les ultimes modifications obtenues la veille par Theresa May, plongeant le Royaume-Uni dans l’inconnu sur son avenir à 17 jours de la date prévue de la sortie de l’Union européenne. Le traité de retrait de l’UE, conçu pour permettre une sortie en douceur du Royaume-Uni de l’UE, a été largement recalé par 391 voix contre 242. La Chambre des communes l’avait déjà rejeté massivement une première fois le 15 janvier. Ce vote est un cinglant désaveu pour la Première ministre conservatrice qui a âprement négocié ce texte de près de 600 pages pendant de longs mois, et pose la question de sa survie à la tête de l’exécutif.

« Leur accord, celui de la Première ministre, est clairement mort », a estimé le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, après le vote. « Du côté de l’UE, nous avons fait tout ce qui est possible pour parvenir à un accord (...) », a déclaré, pour sa part, le porte-parole de Donald Tusk, président du Conseil européen. « Nos préparatifs en vue d’un “no deal” sont désormais plus importants que jamais », a renchéri Michel Barnier, négociateur en chef des Européens. En cas de « no deal », le Royaume-Uni mettrait fin, du jour au lendemain, à 46 ans d’appartenance à l’UE, quittant le marché unique et l’union douanière sans période de transition.

Et après ?

Aujourd’hui, les députés voteront justement sur la possibilité de sortir de l’UE sans accord (« no deal »), un scénario particulièrement redouté par les milieux économiques. Si cette option est rejetée, le Parlement votera à nouveau demain, cette fois sur une proposition de report « limité » du Brexit. Les 27 devront toutefois donner leur accord à l’unanimité et les dirigeants européens ont prévenu que toute demande en ce sens devra être dûment justifiée. Hier soir, le porte-parole de M. Tusk a répété que l’UE est prête à « considérer » un délai en cas de demande « motivée ».

En ce qui concerne le lancement de discussions avec Bruxelles pour obtenir de nouveaux changements, la partie semble loin d’être gagnée. « Il n’y aura pas de troisième chance », avait averti lundi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Dernière option : un second référendum ou des législatives. L’option d’un second référendum est réclamée par quelques dizaines de parlementaires europhiles. Et Jeremy Corbyn y a récemment apporté son soutien, du bout des lèvres. Mais Theresa May refuse d’envisager une nouvelle consultation des Britanniques, ce qui signifie qu’il faudrait un report du Brexit couplé à un changement de gouvernement ou à de nouvelles élections pour qu’elle ait lieu.

Ultime appel de Theresa May

Pour tenter d’éviter une nouvelle défaite, Theresa May s’était rendue lundi soir à Strasbourg pour des négociations de dernière minute avec M. Juncker, au terme desquelles elle avait annoncé avoir obtenu des « changements légalement contraignants ». Déterminée à défendre ce texte jusqu’au bout, la dirigeante avait pris la parole dans l’après-midi devant les députés en les mettant en garde contre les conséquences d’un rejet. « Si l’accord n’est pas approuvé ce soir, le Brexit pourrait être perdu », avait-elle averti.

La publication de l’avis du conseiller juridique du gouvernement, l’attorney général Geoffrey Cox, n’a pas aidé. Selon lui, « le risque juridique » présenté par l’accord « reste inchangé » malgré les concessions de Bruxelles revendiquées par Mme May. Celles-ci concernent le « backstop » (« filet de sécurité »), la disposition la plus controversée de l’accord de divorce. Il s’agit d’un dispositif de dernier recours qui vise à éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlandes afin de préserver les accords de paix de 1998 et l’intégrité du marché unique européen. Les « brexiters » craignent en effet de rester indéfiniment « piégés » dans une union avec l’UE car le « filet de sécurité » implique un alignement étroit de tout le Royaume-Uni sur les règles commerciales européennes en attendant la conclusion d’un accord sur les futures relations.

Source : AFP

Les députés britanniques ont retoqué hier pour la deuxième fois l’accord de Brexit malgré les ultimes modifications obtenues la veille par Theresa May, plongeant le Royaume-Uni dans l’inconnu sur son avenir à 17 jours de la date prévue de la sortie de l’Union européenne. Le traité de retrait de l’UE, conçu pour permettre une sortie en douceur du Royaume-Uni de l’UE, a été...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut