La ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, a affirmé hier que la partie du déficit public causée par le secteur de l’électricité, troisième poste de dépenses publiques, était moins due à « des vols, de la corruption ou des contrats douteux » qu’à la hausse des prix du pétrole, alors que le prix du courant facturé par Électricité du Liban (EDL) n’a pas augmenté depuis 1994. Cette clarification intervient au lendemain d’un vote au Parlement autorisant une avance du Trésor de plus de 529 millions de dollars pour financer les besoins d’EDL pendant trois mois. « En 1994, alors que le prix de l’électricité au kilowatt était calculé sur base du prix du baril de pétrole à 20 dollars, l’État a décidé de figer cette tarification, indépendamment des augmentations du prix du baril, qui a atteint (à un moment) les 105 dollars. Cela signifie que l’État achète de l’électricité à un prix plus bas afin d’aider les personnes à revenu modéré (...) Cela oblige l’État à couvrir le déficit, année après année », a expliqué la ministre. Dans sa déclaration ministérielle, le gouvernement Hariri III s’est engagé à revoir à la hausse les tarifs d’EDL tout en épargnant les ménages les plus modestes. La semaine dernière, le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi du processus CEDRE, l’ambassadeur Pierre Duquesne, a appelé à réformer le secteur de l’électricité en commençant par une hausse des tarifs. Cette réforme est considérée par plusieurs responsables libanais et soutiens du pays comme la plus urgente afin de permettre au Liban de respecter ses engagements de réduction du déficit public.
Mme Boustani doit soumettre dans les 100 prochains jours un plan actualisé pour la réforme de l’électricité, sur la base du plan-cadre adopté en 2010 sur proposition de Gebran Bassil, qui était alors ministre de l’Énergie.
commentaires (3)
Et la deuxieme reforme la plus urgente est la lutte contre la corruption!
PPZZ58
09 h 57, le 24 mars 2019