Les États-Unis ont rétrogradé le niveau de leur représentation diplomatique auprès des Palestiniens, qui essuient un nouveau coup sévère de la part d’une administration Trump foncièrement pro-israélienne à leurs yeux et censée présenter bientôt ses propositions de paix.
Le consulat général des États-Unis à Jérusalem, qui faisait office d’ambassade de fait auprès des Palestiniens depuis les accords d’Oslo dans les années 90, a, comme prévu, cessé d’exister hier pour être absorbé par l’ambassade des États-Unis en Israël, transférée en 2018 de Tel-Aviv à Jérusalem contre la réprobation internationale. C’est la dernière en date d’une longue série de mesures perçues par les dirigeants palestiniens comme autant d’atteintes à leur cause. « Le 4 mars 2019, le consulat général des États-Unis à Jérusalem fusionne avec l’ambassade des États-Unis à Jérusalem pour former une seule mission diplomatique », a indiqué le département d’État dans un communiqué. Le département d’État, qui avait annoncé la « fusion » en octobre, a répété que celle-ci était motivée seulement par un souci « d’efficacité » diplomatique et ne « signifie pas un changement de la politique américaine sur Jérusalem » et les territoires palestiniens. C’est « le dernier clou enfoncé dans le cercueil » du rôle historique de médiateur joué par les États-Unis, a tweeté le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine, Saëb Erakat.
Défenseur des colonies
Les responsables palestiniens se sont émus en particulier du fait que les relations entre Américains et Palestiniens se retrouvaient sous l’autorité de l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman. « L’administration américaine place la Palestine sous la coupe d’Israël », s’est indignée Hanane Achraoui, autre responsable de l’OLP.
M. Friedman, un proche du président Donald Trump de confession juive, est honni de la direction palestinienne qui voit en lui l’avocat ardent des intérêts israéliens et de la colonisation, et l’un des artisans du transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Les États-Unis ont une présence diplomatique permanente à Jérusalem depuis 1857, bien avant la création d’Israël en 1948. Le département d’État n’a pas confirmé des informations selon lesquelles ce qui était depuis 1912 et jusqu’à présent la résidence du consul général, tout près de la Vieille ville, allait devenir celle de M. Friedman.
Avec la fermeture du consulat général, les États-Unis deviennent l’une des seules grandes puissances à ne pas avoir de représentation dédiée auprès des Palestiniens. La titulaire du poste, Karen Sasahara, quitte ses fonctions à Jérusalem. Le consulat général cède la place à une unité des affaires palestiniennes intégrée à l’ambassade. La fermeture du consulat général est ressentie par les Palestiniens comme un camouflet supplémentaire. Depuis l’investiture du président Trump, ils n’ont pas digéré que ce dernier ait rompu avec des décennies de consensus international et de diplomatie américaine en annonçant la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël. Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens voient dans la décision de M. Trump la négation de leurs revendications sur Jérusalem-Est, dont ils veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.
Assurances américaines
Israël s’est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l’a depuis annexée. L’annexion a été déclarée « nulle et non avenue » par l’ONU. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible et a salué la décision de M. Trump comme la reconnaissance du lien historique entre les juifs et Jérusalem. En mai 2018, les États-Unis ont transféré leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. L’inauguration a coïncidé avec un bain de sang dans le territoire palestinien de la bande de Gaza.
Depuis décembre 2017, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a gelé les relations avec l’administration Trump. En rétorsion, le gouvernement américain a annoncé la fin de son aide financière bilatérale à l’Autorité palestinienne, ainsi que ses contributions à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Il a fermé la mission diplomatique palestinienne à Washington.
La fermeture du consulat général intervient alors que l’administration Trump dit vouloir présenter sous peu, après les législatives israéliennes du 9 avril, ses propositions de règlement du conflit israélo-palestinien, attendues depuis des mois. Le contenu de ce plan, en particulier en ce qui concerne Jérusalem, reste inconnu. Le département d’État a assuré lundi que les États-Unis « continuent à ne pas prendre position » sur les questions dites de statut final, à commencer par les limites de la souveraineté israélienne sur Jérusalem, qui doivent être négociées entre les parties, dit-il.
Source : AFP
La raison du plus fort est toujours la meilleure . Et le monde , semble-t-il , qui a d'autres chats à fouetter , est en rain de laisser faire . Cette implantation des réfugiés qui nous hante de plus en plus !
08 h 50, le 05 mars 2019