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Liban - Liban-UE

Mogherini : Investir au Liban est plus que jamais une priorité

La chef de la diplomatie de l’Union salue l’amitié avec « le plus européen des pays arabes ».

Federica Mogherini et Saad Hariri, lors de leur réunion, hier, au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra

La chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, en visite à Beyrouth, a affirmé hier que l’investissement au Liban est plus que jamais une priorité, faisant état de l’engagement de l’UE dans les projets liés à la conférence de Paris dite CEDRE.

Mme Mogherini a exprimé des propos en ce sens lors de l’inauguration des nouveaux locaux de l’UE, au centre-ville, en présence du chef du gouvernement, Saad Hariri, représentant le président Aoun, de la chef de la Délégation de l’Union européenne au Liban, Christina Lassen, et d’un grand nombre de ministres, députés et ambassadeurs. « Investir au Liban devient de plus en plus une priorité », a affirmé Mme Mogherini dans son allocution, rappelant que « l’an dernier, lors de CEDRE (conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises, 6 avril 2018), l’Union européenne s’est engagée à contribuer aux investissements à hauteur de 1,5 milliard de dollars jusqu’en 2020, investissements qui devraient se réaliser en même temps que les réformes décidées ». « Nous avons appris que le gouvernement libanais est déterminé à réaliser ces réformes », a-t-elle ajouté. Mme Mogherini a ensuite détaillé les secteurs dans lesquels l’UE coopère avec le Liban. « Nous collaborons avec les Forces de sécurité intérieure et l’armée à de nombreux niveaux, notamment le contrôle des frontières, la sécurité de l’aéroport et les entraînements et formations ». « Nous entretenons également des dialogues politiques, économiques et sociaux », a-t-elle ajouté, évoquant « l’aide de l’UE aux compagnies libanaises » vertes « pour protéger l’environnement, son soutien au prix Samir Kassir pour la liberté de la presse et son action pour l’égalité des sexes et les droits de l’enfant ». Elle a, enfin, fait état de « la longue histoire d’amitié entre l’UE et le Liban, probablement le plus européen des pays arabes ».

Prenant la parole, M. Hariri a affirmé que « l’Union européenne a toujours soutenu la souveraineté et l’indépendance du Liban », soulignant qu’« elle continue à être son partenaire dans la paix, la stabilité et la prospérité ». « Nous lui en sommes reconnaissants. »

Aoun et le retour des réfugiés syriens

En matinée, Mme Mogherini avait été reçue par le président de la République, Michel Aoun, à Baabda. L’entretien avait porté notamment sur le dossier des réfugiés syriens. M. Aoun a réaffirmé à cette occasion que le Liban n’attendra pas une solution politique en Syrie pour le retour des réfugiés syriens, soulignant que l’État a pris cette décision pour des raisons économiques, sociales et sécuritaires.

« Le Liban poursuit ses efforts pour le retour des déplacés syriens dans des zones sûres en Syrie, sans attendre une solution politique au conflit qui risque de se faire attendre », a-t-il dit, se disant toutefois attaché à ce que les déplacés syriens ne soient pas confrontés à des dangers lorsqu’ils retournent chez eux. Le président Aoun a affirmé à cet égard que selon les informations qu’il détient, « ceux qui retournent sont pris en charge par les autorités syriennes, qui leur fournissent des infrastructures, des habitations équipées et des écoles ». Il a indiqué que « l’UE et les autres organisations internationales sont en mesure de s’en assurer ».

Selon lui, « il y a deux approches antagonistes du dossier des déplacés syriens : l’Union européenne prend des décisions politiques, alors que les décisions du Liban se basent sur des motifs économiques et sociaux ». Le président Aoun a mis dans ce cadre l’accent sur « les retombées économiques, sociales et sécuritaires que génère la présence d’un million et demi de Syriens sur le territoire », proposant que « les aides soient fournies aux Syriens après leur retour dans leur pays, et ce pour les encourager à rentrer ». Il estime que « la distribution des aides au Liban et la concurrence de la main-d’œuvre syrienne sans que ne soit donnée aucune contrepartie à l’État libanais poussent les Syriens à rester ici, ce qui augmente l’émigration des jeunes Libanais ».

Le président Aoun a par ailleurs évoqué des questions sécuritaires, affirmant à Mme Mogherini que l’armée coopère avec la Finul en vue de maintenir la stabilité à la frontière sud du Liban face à Israël.

Pour sa part, la chef de la diplomatie de l’UE a fait savoir au président Aoun que l’Union européenne « reste disposée à poursuivre son aide au Liban, notamment sur les plans économique et sécuritaire ».

Chez Hariri et Berry

Plus tard, le chef du gouvernement a reçu au Grand Sérail la diplomate européenne, avec laquelle il s’est entretenu de la situation locale et régionale et des moyens de renforcer les relations bilatérales. Les discussions ont porté également sur les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les dispositions de CEDRE et les projets dont le pays a besoin dans un avenir proche. La réunion s’est tenue en présence de l’ancien ministre Ghattas Khoury et de Christina Lassen.

Accompagnée de cette dernière, Mme Mogherini s’est également rendue à Aïn el-Tiné, auprès du chef du Parlement, Nabih Berry, qui lui a demandé l’aide de l’UE pour délimiter les frontières maritimes, alors qu’un différend oppose le pays à Israël au sujet de l’exploitation des ressources en hydrocarbures offshore. « L’exploration et l’exploitation des richesses (en hydrocarbures) sont le seul espoir pour que le Liban puisse se relever économiquement et rembourser sa dette », lui a fait observer M. Berry.

Pour sa part, Mme Mogherini a réitéré au président du Parlement la disposition de l’UE à « coopérer avec le Liban sur le plan des réformes et de l’économie, surtout après la formation du nouveau gouvernement ».

En fin d’après-midi, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a écrit sur son compte Twitter avoir rencontré Federica Mogherini avec laquelle il passé en revue « notamment la question des réfugiés syriens et de leur retour sûr et volontaire, ainsi que la situation locale et en Europe ».

Lundi, au premier jour de sa visite, la diplomate européenne s’était entretenue avec le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.


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commentaires (4)

Elle a, enfin, fait état de « la longue histoire d’amitié entre l’UE et le Liban, probablement le plus européen des pays arabes ». ???? C quoi cette sortie ? Pour ns mettre encore plus a mal avec notre environnement ? LE PLUS EUROPEEN DES PAYS ARABES ? NON MAIS !

Gaby SIOUFI

17 h 50, le 27 février 2019

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Commentaires (4)

  • Elle a, enfin, fait état de « la longue histoire d’amitié entre l’UE et le Liban, probablement le plus européen des pays arabes ». ???? C quoi cette sortie ? Pour ns mettre encore plus a mal avec notre environnement ? LE PLUS EUROPEEN DES PAYS ARABES ? NON MAIS !

    Gaby SIOUFI

    17 h 50, le 27 février 2019

  • Notre chef de l'Etat Libanais continue de répéter la même rengaine concernant les "réfugiés syriens" à tous ceux qu'il rencontre. Pourquoi ne s'adresse-t-il pas directement aux autorités de la Syrie, "pays-frère", d'où viennent ces "réfugiés" bien utiles par ailleurs pour tous les Libanais qui les font travailler à moindre prix ? Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 21, le 27 février 2019

  • Avec toutes les meilleures intentions du monde quand on est mandatée sans vrai pouvoir , on peut débiter autant de parole qu'on veut . EL hakeh baleich.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 23, le 27 février 2019

  • YESLAM TEMMEK YIA MOGHERINI BIEN QUE J,AI TROP DE CHOSES A VOUS REPROCHER ...

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    08 h 08, le 27 février 2019

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