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Liban - Voyages

La direction de l’aviation civile veut réguler les vols charters à l’AIB

Mohammad Chehabeddine, DG de l’aviation civile, invite les voyageurs à vérifier les autorisations de vol des tour-opérateurs, lors de voyages organisés.

Le chaos à l’AIB en août 2018. Photo Hassan Assal

Le directeur général de l’aviation civile, Mohammad Chehabeddine a invité hier les Libanais désireux d’effectuer des voyages de groupe à l’étranger « à s’assurer que les tour-opérateurs qui organisent ces vacances ont bien obtenu l’autorisation de vol préalable de la DG de l’aviation civile ». Dans un communiqué publié par l’Agence nationale d’information, il a accusé « certaines agences de voyages de vendre des destinations touristiques comme Charm el-Cheikh, la Turquie ou Mykonos avant même d’avoir obtenu l’autorisation de la Direction générale de l’aviation civile, au sein de l’aéroport de Beyrouth ». « Or aucune compagnie d’aviation ne peut s’envoler depuis l’AIB sans autorisation de la DG de l’aviation civile », a-t-il ajouté.

La publication de ce communiqué laconique coïncide avec l’approche de la pleine saison. Elle suscite surtout de nombreuses interrogations. D’abord sur la responsabilité des autorités aéroportuaires dans la bonne organisation du trafic aérien, plus particulièrement en période de vacances. Et ensuite sur la capacité des voyageurs à accéder aux autorisations de vol des charters affrétés par des tour-opérateurs. Car ce sont bien « les vols charters qui sont montrés du doigt, et non les vols réguliers effectués par les compagnies nationales », comme le confirme à L’Orient-Le Jour Mohammad Chehabeddine, joint par téléphone.


(Lire aussi : La sécurité de l’aéroport de Beyrouth, histoire d’un enchevêtrement de pouvoirs)


Préparer la saison d’été
Prié d’expliquer ses propos, le DG fait alors part de la volonté du ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos (reconduit dans le nouveau gouvernement annoncé hier soir), « de veiller personnellement sur l’organisation de l’activité de l’AIB », de manière « à éviter aux passagers les affres d’une trop longue attente à la fouille des bagages notamment », comme celle qu’ils ont vécue en août dernier à cause d’une affluence particulièrement importante. « Nous nous préparons pour la saison d’été, et nous excusons une nouvelle fois pour tous les désagréments subis l’été passé par les passagers », souligne-t-il.

Dans ce cadre, et pour éviter le chaos et les retards de vols, l’aviation civile veut « réguler le trafic des charters, ces vols supplémentaires affrétés par les voyagistes en période d’affluence touristique », susceptibles de perturber les courriers réguliers. Elle insiste donc sur la nécessité pour les compagnies d’aviation de n’organiser aucun vol et de ne pas en faire la promotion avant d’avoir obtenu l’autorisation nécessaire. Une autorisation qu’il faut obtenir plusieurs mois avant le vol.

M. Chehabeddine fait aussi part de la volonté du ministre sortant des Transports de protéger les voyageurs d’une arnaque potentielle. « Que se passe-t-il si l’aviation civile n’autorise pas un charter à décoller pour non-respect des mesures de sûreté et de sécurité ? demande-t-il. Qu’adviendra-t-il des passagers ? Resteront-ils à l’aéroport pour attendre un avion qui ne viendra pas ? Seront-ils remboursés ? » Et de rappeler à ce propos un incident parmi tant d’autres qui s’est déroulé l’été dernier, suscitant le profond désarroi des passagers en attente d’un charter qui n’a jamais décollé, faute d’autorisation de la DG de l’aviation civile. « Ce jour-là, cet avion n’a pas reçu l’autorisation d’atterrir dans un pays de l’Union européenne. Il ne répondait pas aux normes requises », note-t-il.


(Lire aussi : Le site web de l'aéroport de Beyrouth piraté)


Voyagistes protégés
Le directeur général esquive toutefois la question essentielle, à savoir pourquoi jusque-là les autorités aéroportuaires n’ont jamais réussi à mettre le holà aux mauvaises pratiques de certaines agences de voyages. « Nous traitons avec les compagnies d’aviation, et non avec les tour-opérateurs », répond-il, sans plus de précision. Nous n’avons pas réussi à joindre le ministre Fenianos. Quoi qu’il en soit, ce communiqué met en valeur une pratique qui semble bien répandue à l’AIB. À savoir, selon une source informée qui tient à garder l’anonymat, le fait qu’« un certain nombre d’agences de voyages protégées conduisent leur business comme bon leur semble au sein de l’Aéroport Rafic Hariri de Beyrouth, sans être soumises au contrôle des autorités ». Elles imposent ainsi leurs horaires de vol et leurs conditions, mettant l’aviation civile devant le fait accompli. C’est visiblement la raison pour laquelle « la direction de l’aéroport et celle de l’aviation civile n’ont jamais publié la moindre circulaire interdisant aux voyagistes la vente de destinations avant toute autorisation préalable de l’aviation civile ». Preuve en est, « le communiqué publié par M. Chehabeddine se contente de s’adresser à la presse, et non pas aux tour-opérateurs… ».


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