Un grand merci bien mérité à nos pointures politiques, qui nous permettent toujours de passer du bon temps. Entre les poncifs niais et autosatisfaits ayant suivi un sommet arabe de sous-fifres et les bisbilles mesquines pour ramener les baassistes d’à côté au cœur de la ménagerie, ils se retrouvent à pédaler à nouveau dans la semoule d’un gouvernement en éternel devenir.
Bref, après le rien, voici le néant interstellaire, le zéro absolu : 273° Kelvin au compteur. C’est ce qui s’appelle une semaine glaciaire, à peine réchauffée par l’agitation du Basileus qui suggère, calculette en main, la multiplication des ministres potiches, ce qui lui permettra de parader aux futures réunions gouvernementales.
L’autre volet de l’animation est assuré par les apparatchiks du Parti barbu, tous arborant le même look, puisé sans doute dans le dernier Salon du prêt-à-haranguer masculin du Hezbollah : col ouvert sur un torse aux poils drus, ces derniers servant de soubassement à un visage mal rasé façon cactus.
Pour compléter ce sinistre tableau à faire chouiner dans les chaumières, six misérables députés sunnites prosyriens qui dorment sur le paillasson, attendant que le Grand Dadais du Sérail leur entrouvre l’embrasure d’une porte dérobée et leur assure un bol de soupe et un couvert à sa table ministérielle. Pour lui, il n’est pas question de reculer, mais il pense sérieusement à différer le caractère définitif de la temporalité d’application de sa décision, en y ajoutant la non-suspension de paramètres mineurs. Autrement dit en langage bouseux, il finira par rétropédaler comme d’habitude dès qu’il se prendra une gamelle dans les grandes largeurs.
Pour l’heure, les tractations se poursuivent clopin-clopant avec l’espoir tenace de forcer un accouchement par césarienne de l’équipe ministérielle. On n’ira pas jusqu’à dire que la montagne va accoucher d’une souris, mais elle accouchera certainement d’un petit rat. Pour ce qui est des couleuvres, les Libanais du bas d’en bas se feront une joie de les avaler.
Sacrée classe politique ! Ce n’est pas parce qu’elle n’a jusque-là servi à rien qu’elle ne sera pas capable d’être inutile à l’avenir.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (11)
"Bref, après le rien, voici le néant interstellaire, le zéro absolu : 273° Kelvin au compteur." C'est tout ce qu'on vous a appris à Jamhour, en physique, M. Nasr? 273 Kelvin, c'est zéro Celsius...Alors si vous tenez au nombre 273, c'est -273 degrés Celsius! Bon, mais ce n'est pas ça l'important, le reste de l'article est aussi caustique et rigolo que d'habitude!
Georges MELKI
10 h 06, le 04 février 2019