Rechercher
Rechercher

Liban - Polémique

Jreissati demande une enquête sur les prix d’achat des médicaments contractés par le ministère de la Santé

Ghassan Hasbani affirme que les chiffres sur lesquels s’est basé le ministre de la Justice pour exercer son recours sont erronés.

Le ministre de la Justice, Salim Jreissati, a intenté hier un recours auprès du procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, à l’encontre du ministère de la Santé, concernant l’achat par ce ministère de médicaments à des prix présumés beaucoup plus élevés que ceux obtenus par le ministère de la Défense.

Dans sa note adressée au procureur, M. Jreissati se réfère à une lettre qu’a adressée le ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, au Conseil des ministres, dans laquelle M. Sarraf affirme que son ministère achète des médicaments destinés aux soins médicaux des militaires à 32 % moins cher que ceux obtenus par le ministère de la Santé. Étayant sa demande par l’annexion d’un tableau comparant les prix respectifs payés par chacun de ces deux ministères pour une même quantité de 168 produits médicamenteux identiques, le ministre de la Justice a estimé que « cette différence de prix flagrante suscite le doute quant à un probable gaspillage des fonds publics survenu lors d’achats de médicaments effectués par le ministère de la Santé ». M. Jreissati a demandé dans sa démarche qu’« une enquête soit effectuée en vue de s’assurer de la réalité de ce gaspillage et, le cas échéant, de définir les responsables ».

Joint par L’Orient-Le Jour, le ministre de la Justice a affirmé s’être fondé sur « la lettre du ministère de la Défense adressée au secrétariat du Conseil des ministres, dans laquelle ce ministère assure pouvoir obtenir les meilleurs prix et se propose d’acheter tous les médicaments de la République à ces prix ».

Se basant sur le même tableau de comparaison (présenté par le ministère de la Défense), le quotidien al-Akhbar avait publié samedi un article intitulé « Le scandale des adjudications des médicaments », dans lequel il dénonce les prix du ministère de la Santé. Ce dernier, par le biais de son bureau de presse, a réagi hier en publiant un communiqué dans lequel il a noté que le quotidien « a prétendu avoir comparé les prix nets d’un même médicament dans les ministères de la Santé et de la Défense, alors qu’en réalité il a comparé les prix publics de vente fixés par le ministère de la Santé à ceux des adjudications annuelles du ministère de la Défense ». « La comparaison dont il s’agit est erronée et non scientifique, d’autant qu’elle est truffée de fautes », poursuit le texte, avant d’expliciter : « Le prix public inclut les droits des pharmaciens et des importateurs ainsi que les charges douanières, alors que le prix fixé à la suite d’adjudications ne comporte pas ces coûts. » « Comparer le prix d’un produit proposé au public avec le prix d’une adjudication portant sur des quantités relève de l’erreur, sachant que le prix de détail n’est pas le prix de gros », ajoute le communiqué.

Contacté par L’OLJ, un responsable du ministère de la Santé souhaite que « le commandement de l’armée clarifie sa position quant à savoir si les chiffres avancés par le ministère de la Défense sont vrais », réclamant aussi que « soit levé le secret des informations détenues par l’armée sur le plan des chiffres ».

Relevant l’existence d’« une commission de coordination entre les tiers garants (en l’occurrence le ministère de la Santé, l’armée, les services de sécurité, la Caisse nationale de Sécurité sociale, la coopérative des fonctionnaires de l’État), créée afin notamment d’établir des bases pour l’achat de médicaments et de coordonner tous les critères propres à unifier les règles sur lesquelles se fonde cet achat », le responsable note toutefois que les services militaires et sécuritaires (qui font partie de la commission) sont liés par le secret et ne divulguent pas leurs informations.

À la question de savoir comment le ministère de la Santé va réagir face au recours de M. Jreissati, le cadre affirme qu’« en tout état de cause, le ministère se conforme à la loi et se soumet à la justice, d’autant qu’il représente une partie attachée à la transparence et à la construction de l’État ».


« Des chiffres faux »
En soirée, M. Hasbani a réagi pour sa part à l’annonce du recours du ministre de la Justice, s’attardant sur son compte Twitter sur le terme « flagrante » utilisé par ce dernier. « Les questions flagrantes surviennent quand un ministre gaspille le temps des juges en leur adressant une dénonciation basée sur des chiffres faux. » « Un journaliste qui ignore la différence entre le prix net d’un médicament et celui proposé au public n’est pas reprochable. Mais lorsqu’un ministre ignore cette différence et ne sait pas que le ministère de la Santé achète certains médicaments à des prix moindres que ceux obtenus par le ministère de la Défense, c’est minable », a ajouté M. Hasbani, avant de poursuivre : « Le mieux est une coordination entre les tiers garants, prévue par la loi, et non une coordination politique à laquelle on a recours pour se servir de médias perdus et perdre à plusieurs reprises le temps des juges. »


Lire aussi
Hasbani : Baisse « radicale » des prix des médicaments en 2019

La carte de santé, une couverture médicale pour tous

Le ministre de la Justice, Salim Jreissati, a intenté hier un recours auprès du procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, à l’encontre du ministère de la Santé, concernant l’achat par ce ministère de médicaments à des prix présumés beaucoup plus élevés que ceux obtenus par le ministère de la Défense.Dans sa note adressée au procureur, M. Jreissati se...

commentaires (5)

Ils ne savent plus comment discrediter, a tort, les FL. Que jreissati aille fourrer son nez a l'EDL plutot pour voir comment et combien ils achetent le fuel, et au port pour voir qui paie les douanes et qui ne les paient pas. Quelle honte, a l'image du pays et du mandat

Le Phenicien

00 h 33, le 23 janvier 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Ils ne savent plus comment discrediter, a tort, les FL. Que jreissati aille fourrer son nez a l'EDL plutot pour voir comment et combien ils achetent le fuel, et au port pour voir qui paie les douanes et qui ne les paient pas. Quelle honte, a l'image du pays et du mandat

    Le Phenicien

    00 h 33, le 23 janvier 2019

  • Mais pourquoi diantre le hezb de la résistance libanaise a été dire que ce ministère l'intéressait ?????? Il aurait mieux fait de se rapprocher du ministère des disparus et des fantômes dans les cimetières ... personne ne se serait intéressé à connaître leur prix . Ah parfois il en fait de ces conneries ce parti de la résistance libanaise .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 49, le 22 janvier 2019

  • DANS LE CAS- FREQUENTS- OU UN JOURNAL AURAIT PUBLIE UNE FAUSSE NOUVELLE-POUR INTOX OU AUTRE DESINFO DE LA MOUMANAA CE SERAIT A SE DEMANDER POURQUOI EST IL ENCORE PERMIS A 1 torchon de publier de fausses nouvelles ? COMMENT SE FAIT IL QUE LE JUSTICIER BIEN DE CHEZ NOUS LUI AURAIT LAISSE toute LIBERTE SANS POURSUITES/DEMANDE D'ENQUETES ?

    Gaby SIOUFI

    13 h 59, le 22 janvier 2019

  • FAUT INVESTIGUER. MAIS LA REPONSE HASBANI JE CROIS EST CLAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 30, le 22 janvier 2019

  • Jolie Mr Hasbani

    Bery tus

    07 h 30, le 22 janvier 2019

Retour en haut