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Moyen Orient et Monde - Contestation

La police disperse violemment une marche vers la présidence soudanaise

Capture d’écran d’une vidéo montrant une manifestation à Khartoum, hier. Linda Abi Assi/AFPTV/AFP

La police soudanaise a dispersé hier au gaz lacrymogène des centaines de manifestants qui marchaient vers la présidence en réclamant le départ de Omar el-Béchir, quatre semaines après le début de la contestation populaire.

D’autres rassemblements ont été organisés à Khartoum et ailleurs dans le pays, dans le cadre de ce mouvement déclenché le 19 décembre par une hausse des prix du pain et des médicaments, ainsi que par des pénuries dans ce pays en plein marasme économique.

Ces manifestations se sont ensuite transformées en rassemblements quasi quotidiens appelant au départ de M. Béchir, au pouvoir depuis 1989.

Alors que le mouvement approche de son premier mois, des centaines de Soudanais se sont rassemblés à la mi-journée dans le centre de Khartoum avant de se diriger vers le siège de la présidence au chant de « Liberté, paix, justice ». Mais la police est aussitôt intervenue pour les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes, selon des témoins. Des groupes se sont ensuite reformés dans le quartier de Buri, où manifestants et policiers ont échangé jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogènes, d’après d’autres témoins.

Crainte de « violence accrue »

Des images ont montré des protestataires blessés pris en charge par d’autres, sans qu’il soit possible de déterminer la nature précise de ces blessures. Un autre rassemblement s’est déroulé à Bahari, dans le nord de la capitale, où des pneus ont été brûlés et des routes bloquées à l’aide de monticules de déchets, toujours selon des témoins. Dès le matin, un important dispositif sécuritaire avait été mis en place le long de la route menant au palais présidentiel, selon un correspondant de l’AFP. Des véhicules militaires montés de mitrailleuses étaient stationnés à l’extérieur.

D’après des témoins, des manifestations ont aussi eu lieu à Port-Soudan, Gadaref (Est) et Atbara (250 km au nord-est de Khartoum), où les premiers rassemblements avaient eu lieu le mois dernier avant de se propager jusqu’à la capitale et au Darfour (Ouest).

Depuis le 19 décembre, 24 personnes sont mortes, selon un bilan officiel. Les ONG Human Rights Watch et Amnesty International parlent d’au moins 40 morts, dont des enfants et du personnel médical. Environ 1 000 personnes, dont des militants, des opposants et des journalistes, ont été arrêtées, selon des groupes de défense des droits humains.

L’Association des professionnels, qui regroupe notamment médecins, professeurs et ingénieurs, est le fer de lance de ces manifestations. « Nous appelons la communauté internationale à protéger les manifestants pacifiques alors que nous craignons une violence accrue des autorités », a déclaré hier son porte-parole, Mohammad al-Asbat, contacté par téléphone depuis Paris.

À Genève, la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, s’est dit « très préoccupée » par l’« usage excessif » de la force.

Pour les analystes, ce mouvement représente le plus sérieux défi pour M. Béchir depuis son arrivée au pouvoir en 1989 après un coup d’État soutenu par les islamistes. Les manifestants, qui utilisent les réseaux sociaux pour s’organiser, scandent pour certains « Le peuple veut la chute du régime », slogan du printemps arabe de 2011. Les habitants sont confrontés à des pénuries régulières d’aliments et de carburant, tandis que les prix de certaines denrées subissent une forte hausse.

Pour Khartoum, les États-Unis sont à l’origine des difficultés avec leur sévère embargo imposé pendant 20 ans au Soudan (1997-2017), qui interdisait au pays de mener des activités commerciales et des transactions financières à l’international. Les manifestants sont eux qualifiés de « comploteurs » par le président Béchir.

Source : AFP

La police soudanaise a dispersé hier au gaz lacrymogène des centaines de manifestants qui marchaient vers la présidence en réclamant le départ de Omar el-Béchir, quatre semaines après le début de la contestation populaire.D’autres rassemblements ont été organisés à Khartoum et ailleurs dans le pays, dans le cadre de ce mouvement déclenché le 19 décembre par une hausse des prix du...

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