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Économie - Brexit

Flou total pour les milieux d’affaires britanniques après le rejet de l'accord sur le Brexit

Les investisseurs évitent pour l’heure de prendre des positions marquées, compte tenu de la motion de censure que Theresa May a affrontée hier soir.

L’activiste anti-Brexit Steve Bray tenant des pancartes devant le Parlement britannique, le 16 janvier 2019. Tolga Akmen/ Photo AFP

Les marchés financiers ont gardé leur calme hier après le rejet massif de l’accord sur le Brexit au Parlement britannique, espérant malgré les incertitudes échapper au scénario d’une sortie brutale de l’UE redoutée par le monde des entreprises. La Bourse de Londres a clôturé sur une baisse modérée de 0,47 % et la livre a très peu bougé face à l’euro et au dollar.

« Le marché est dans l’attente », a résumé Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, lors d’une audition devant la commission du Trésor du Parlement britannique. Il semble que les marchés tablent sur « une diminution des perspectives d’une absence d’accord », a-t-il commenté. Le marché boursier a d’ailleurs été soutenu par les valeurs plus strictement dépendantes de l’économie britannique, qui auraient beaucoup à perdre en cas de sortie brutale de l’UE, comme la banque RBS, le groupe de BTP Taylor Wimpey et la compagnie aérienne EasyJet. Le calme a régné dans les salles de marché, comme dans celle du courtier IG au cœur de la City de Londres où, après un vote au résultat connu d’avance, les traders n’ont pas tremblé, selon un journaliste de l’AFP. Les effectifs, un peu renforcés mardi soir, étaient revenus à la normale hier. Sur leurs armadas d’écrans, la livre sterling était reléguée dans un coin, remplacée au centre par les Bourses européennes et par le couple euro-dollar.

Le rejet de l’accord « est quelque chose que les marchés avaient anticipé », a expliqué à l’AFP Joshua Mahony, analyste chez IG. « Ce qui explique la bonne tenue des marchés, c’est l’idée que Theresa May devra revenir avec un nouveau plan et que cela pourrait être un nouveau référendum », selon lui.


Stocks de papier

La prudence des marchés témoignait pour l’heure également d’une certaine résignation face au flou entourant le Brexit et à l’impossibilité de privilégier tel ou tel scénario. Nombre de dirigeants d’entreprises étaient inquiets, redoutant plus que jamais un possible Brexit sans accord et ses conséquences néfastes sur l’investissement et l’emploi.

« Les entreprises ont besoin de certitude et il faut que les dirigeants politiques fassent tout pour empêcher des dégâts irrémédiables » pour le secteur automobile, a déclaré dès mardi soir après le vote Mike Hawes, directeur général de l’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT). Pour John Drzik, un responsable du géant américain de la gestion des risques Marsh, interrogé par l’AFP, « une fois que le Brexit sera résolu, même dans le mauvais sens, au moins nous aurons levé des incertitudes et cela pourrait soutenir l’investissement ». « C’est l’incertitude qui tue tout pour l’instant », a-t-il martelé.

Conscient des vives inquiétudes, le ministre britannique des Finances Philip Hammond s’est employé mardi en fin de soirée à rassurer les grandes sociétés lors d’une conférence téléphonique. Selon Bloomberg, il a assuré qu’un Brexit sans accord pouvait être évité tout en envisageant un possible report de la sortie de l’UE prévue le 29 mars. « C’était une conférence téléphonique encourageante », a déclaré sur la BBC le président du CBI John Allan, évoquant « un réel pas en avant, une reconnaissance que quelque chose doit se passer et que cela se fasse très, très rapidement ». Cela n’empêche pas certaines entreprises de prendre leurs précautions. À l’instar d’autres secteurs, les éditeurs font des stocks, en l’occurence de papier et d’encre, pour éviter tout problème d’approvisionnement en cas de Brexit sans accord, a révélé hier Bloomberg.


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