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La Russie assure vouloir "sauver" le traité nucléaire INF

"J'espère que les pays européens, qui ont peut-être plus d'intérêts la-dedans que n'importe qui d'autres, vont aussi mettre leurs forces pour ne pas coller à la position américaine (...) et vont essayer de pousser Washington à avoir une position plus responsable", affirme Sergueï Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, le 16 janvier 2019 durant sa conférence de presse annuelle à Moscou. Photo REUTERS/Maxim Shemetov

La Russie, face à la détermination des Etats-Unis à quitter dès février le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), a assuré mercredi vouloir "sauver" cet accord datant de la Guerre froide, appelant les Européens à la soutenir.

Ces déclarations interviennent au lendemain d'une réunion infructueuse entre diplomates américains et russes à Genève, à l'issue de laquelle les deux camps ont campé sur leur position.

"Nous sommes comme toujours prêts à travailler pour sauver le traité" qui interdit les missiles d'une portée variant de 500 à 5.500 km, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors de sa conférence de presse annuelle.

"J'espère que les pays européens, qui ont peut-être plus d'intérêts la-dedans que n'importe qui d'autres, vont aussi mettre leurs forces pour ne pas coller à la position américaine (...) et vont essayer de pousser Washington à avoir une position plus responsable", a-t-il assuré.

Pour le chef de la diplomatie russe, les Etats-Unis n'ont jusqu'à présent montré aucune envie d'arriver à un terrain d'entente avec Moscou. Le mois dernier, Washington avait imposé à Moscou un ultimatum de 60 jours pour se conformer au traité INF, sous peine de s'en retirer. La Russie dément ces accusation "sans fondement" et a accusé en retour Washington de violer ce traité.

A l'issue de la réunion de Genève, la représentante américaine Andrea Thompson a accusé Moscou d'être toujours en "violation flagrante" du traité, réitérant son ultimatum, tandis que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a estimé que les Etats-Unis seraient "complètement" responsables de sa rupture.

Andrea Thompson, sous-secrétaire d'Etat américaine chargée du Contrôle des armements et des Affaires de sécurité internationales, a réitéré l'ultimatum américain, qui arrive à son terme en février. Quand à Sergueï Riabkov, il a déclaré que Moscou avait proposé une nouvelle rencontre, demande restée sans réponse des Américains.


(Lire aussi : Pour Poutine, l'Occident veut freiner "la montée en puissance" de la Russie)

Missiles 9M729

Le traité INF de 1987, en abolissant l'usage des missiles dits de portée intermédiaire, avait mis un terme à la crise des euromissiles déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales.

Le cœur du conflit actuel est le système de missiles 9M729, un missiles terrestre pouvant être porteur d'une tête nucléaire et d'une portée supérieure à 500 kilomètres, ce qui le fait tomber sous le coup, selon l'Otan et les Etats-Unis, du traité INF.

Selon Sergueï Riabkov, les demandes des Américains au sujet de ces missiles étaient inacceptables. "Nous avons profité des consultations pour proposer à la partie américaine une série de mesures concrètes sur les fusées 9M729 qui, selon nous, permettraient d'écarter tout suspicion sur la non-conformité à ce traité", a déclaré M. Riabkov.

Selon Sergueï Lavrov, l'intransigeance de la position américaine fait peser des risques sur la sécurité du monde. Il a ajouté qu'elle est due à l'incapacité de l'Occident à accepter "la réalité d'un monde multipolaire émergent" et son désir d'imposer sa volonté à la communauté internationale.

Ces propos sont dans la lignée de ceux tenus par Vladimir Poutine, en visite en Serbie et qui a donné une interview à des médias de ce pays des Balkans. "Nous sommes ouverts à la poursuite du dialogue sur les moyens de préserver" le traité INF, a-t-il déclaré au journal Politika.

Mais le président russe a aussi accusé les Américains de vouloir "démonter le système d'accords internationaux sur le contrôle des armes", mettant en garde contre "les conséquences de cette politique".

Après les premières menaces américaines d'un retrait du traité INF, Vladimir Poutine avait menacé d'un retour à la course aux armements, promettant que la Russie développera de nouveaux missiles en cas de retrait américain. Il a aussi proposé à de nouveaux pays d'intégrer le traité INF, une allusion à la Chine qui développe des missiles nucléaires bannis par le traité, mais cette proposition a peu de chance d'être suivie d'effets.


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