Une cour ordonne la libération d'une Égyptienne détenue sans jugement

La cour criminelle du Caire a ordonné mardi la libération d'une Egyptienne placée depuis près d'un an en détention provisoire pour avoir affirmé à la BBC que sa fille avait été victime de "disparition forcée", selon une source judiciaire.

Début mars 2018, le parquet égyptien de la sûreté de l'Etat avait placé en détention provisoire Mona Mahmoud Mohammad, accusée d'avoir livré un "faux témoignage" à la chaîne britannique au sujet de sa fille et de participation à une organisation illégale.

Dans le reportage de la BBC, la femme présentée comme "Oum Zubeida" (la mère de Zubeida en arabe), avait affirmé que sa fille avait été victime de disparition forcée. Mais sa fille est apparue plus tard à la télévision locale en disant qu'elle avait fui le domicile de sa mère, s'était mariée et avait eu un enfant.

La cour criminelle "a décidé de libérer Mona Mahmoud Mohammad connue sous le nom d'Oum Zubeida, qui est accusée de fausses nouvelles concernant l'arrestation de sa fille Zubeida et d'appartenance à une organisation terroriste", a indiqué la source judiciaire sans préciser de date pour sa libération.

Le dossier contre cette femme n'est cependant pas clos et celle-ci doit se présenter au commissariat deux fois par semaine. Elle risque d'être également jugée.

Arrivé au pouvoir en 2014 en Egypte, un an après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, le président Abdel Fattah al-Sissi a mis en place un régime considéré comme autoritaire et ultra-répressif par les organisations de défense des droits humains.