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Liban - Société

À Rechmaya, on distille du gin 100% made in Lebanon

C’est dans le caza de Aley, à Rechmaya, qu’on produit une nouvelle fois du gin au Liban. Maya Khattar et Chadi Naccour ont ouvert au mois de juin leur distillerie où ils ont mis au point une recette artisanale à base de produits locaux.


Mathilda, l’alambic nommé en hommage à la grand-mère de Maya. Crédit : Hélène de Lacoste

Une vue à couper le souffle sur les montagnes du Chouf, des ruisseaux et des cascades, une myriade d’arbres fruitiers : c’est dans ce cadre idéal, à Rechmaya, dans le caza de Aley, que Maya Khattar et Chadi Naccour ont ouvert leur distillerie en juin dernier. Alors que les parents de Maya se faisaient âgés, la perspective de voir leur jardin abandonné les a convaincus « de rentrer au village », après plusieurs années passées dans la publicité à Dubaï. Pensant d’abord ouvrir un restaurant, ils ont eu l’idée du gin, « un produit très créatif, qui permet de varier les combinaisons pour obtenir des recettes différentes ». Chadi est parti se former à l’art de la distillerie en Afrique du Sud tandis que Maya s’est occupée de la communication et du marketing.

La distillerie se trouve dans une toute petite bâtisse, qui autrefois servait à la production de soie. Au centre, un bar où le couple propose dégustations et cocktails aux curieux de passage. À droite, les étagères remplies de pots de plantes aromatiques, avec un petit laboratoire pour tester de nouvelles recettes. Et au fond trône « Mathilda », l’alambic de 100 litres d’où sort le précieux alcool, ainsi nommé en hommage à la grand-mère de Maya. L’endroit a été refait à neuf et la décoration est à la fois moderne et chaleureuse.


Jun à bord des vols MEA

Après plusieurs semaines de mise au point de la recette, ils ont finalement opté pour un mélange de huit fruits et de plantes aromatiques en partie issus de leur jardin. On trouve ainsi de la coriandre, du gingembre, du galanga, du mastic, du romarin, du laurier, de l’orange et du citron : « Des produits traditionnellement utilisés dans la cuisine libanaise. » À cela est ajouté l’ingrédient essentiel du gin : les baies de genévrier. Historiquement produites dans la Békaa, celles-ci sont biologiques et ont une saveur différente de celles cultivées en Europe. Alors que leur culture tend à disparaître, la démarche du couple contribue à préserver ce terroir. La volonté du couple d’utiliser des produits locaux les a même conduits à choisir des bouteilles manufacturées à Tripoli. Seul le bouchon en verre vient de la République tchèque « parce que l’on n’en produit pas encore au Liban ». Le gin est embouteillé à la main et les étiquettes ont été dessinées par le couple lui-même, le passé dans le marketing aidant. Le produit s’appelle Jun, pour rappeler le nom de la boisson, mais surtout sa saveur printanière.

Tandis que le gin revient à la mode, avec notamment le succès du cocktail Gin Basil depuis l’année dernière, la production du couple commence à connaître un certain succès. Ainsi, en cinq mois, ils ont déjà scellé 6 000 bouteilles de Jun. Se tournant dans un premier temps vers les magasins spécialisés et la restauration, leurs bouteilles viennent d’être achetées par la Middle East Airlines qui proposera leur gin en classe affaires. La prochaine étape ? Se tourner vers l’international et proposer une deuxième recette.


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commentaires (3)

Ca fait penser à cet article https://www.lorientlejour.com/article/1119836/la-polemique-senvenime-a-akoura.html de la polémique de Akoura et que les genévriers dans ce haut-jurd sont (ou devraient être) protégés. Je suppose qu'on ne produit pas du jun ou gin des fruits du Genévrier de Phénicie, Genévrier de Lycie ou Genévrier rouge (Juniperus phoenicea L.) qui est peut-être similaire au Genévrier grec (Juniperus excelsa). La quantité d'arbres (cèdres et genévriers) etc. me semble tellement petite qu'une production significante est impossible d'ailleurs.

Stes David

17 h 48, le 27 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • Ca fait penser à cet article https://www.lorientlejour.com/article/1119836/la-polemique-senvenime-a-akoura.html de la polémique de Akoura et que les genévriers dans ce haut-jurd sont (ou devraient être) protégés. Je suppose qu'on ne produit pas du jun ou gin des fruits du Genévrier de Phénicie, Genévrier de Lycie ou Genévrier rouge (Juniperus phoenicea L.) qui est peut-être similaire au Genévrier grec (Juniperus excelsa). La quantité d'arbres (cèdres et genévriers) etc. me semble tellement petite qu'une production significante est impossible d'ailleurs.

    Stes David

    17 h 48, le 27 décembre 2018

  • Rechmaya est situee dans le caza de Aley et non pas au Chouf

    Ramy El Khoury / RAFIK EL-KHOURY & PARTNERS OLJ02720

    12 h 33, le 27 décembre 2018

    • Merci pour votre commentaire, l'erreur a été corrigée Bien à vous

      L'Orient-Le Jour

      12 h 48, le 27 décembre 2018

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