Le déficit public libanais a plus que doublé en un an. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère des Finances, le déficit cumulé a atteint 4,5 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2018, enregistrant une hausse de 124 % par rapport à la même période en 2017. Une progression moins importante par rapport à celle enregistrée à fin juin (+234 %), mais qui demeure très inquiétante, d’autant plus que selon le budget prévisionnel de 2018, voté en mars dernier par les députés, le gouvernement tablait sur un déficit public de 4,8 milliards de dollars sur l’ensemble de l’exercice. Le mois dernier, le président de la République Michel Aoun a d’ailleurs été contraint de signer deux décrets autorisant l’ouverture de crédits supplémentaires dans le budget de 2018 destinés à financer les pensions de retraite et les indemnités de fin de service.
(Lire aussi : Moody’s maintient la note du Liban, mais dégrade sa perspective)
Recrutements supplémentaires
Le déficit public représente 34,20 % des dépenses publiques totales à fin septembre 2018, contre 19,25 % un an plus tôt. Les dépenses publiques ont augmenté de 26,5 % en glissement annuel à 13,17 milliards de dollars fin septembre. Cette hausse est principalement due à l’écart entre le coût estimé du relèvement de la grille des salaires et des traitements de la fonction publique avant son vote et son coût effectif, à une augmentation importante du nombre de départs à la retraite en 2018 (encouragée par ce relèvement), mais aussi au recrutement de 5 000 personnes supplémentaires au moment où le gouvernement est appelé à réduire ses dépenses publiques. Beyrouth s’est en effet engagé durant la conférence de Paris (CEDRE, tenue en avril dernier) à baisser de cinq points de pourcentage le ratio déficit public/PIB sur une durée de cinq années consécutives.
Un objectif qui semble difficile à atteindre, puisqu’en parallèle les revenus de l’État n’ont augmenté que de 3,2 % en glissement annuel, totalisant environ 8,67 milliards de dollars. Les recettes fiscales ont atteint 6,5 milliards de dollars (+2 %), tandis que les recettes non fiscales se sont élevées à 1,5 milliard de dollars (+4,5 %). En 2017, les recettes fiscales avaient été dopées par la taxation des bénéfices exceptionnels réalisés par plusieurs banques suite aux opérations d’ingénierie financière lancées par la Banque du Liban (BDL) en 2016. Le solde primaire – c’est-à-dire hors service de la dette, lequel s’élevait à 3,9 milliards de dollars fin septembre – atteint un déficit de 590 millions de dollars, contre un surplus de 1,6 milliard de dollars à la même période en 2017.
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commentaires (3)
CHAQUE MINISTRE A SOUS SES ORDRES PLUSIEURS GARDES DE CORP. UNE VOITURE ET JE NE SAIS QUOI SUR LE COMPTE DE L'ÉTAT. FAITES LE COMPTE.
Gebran Eid
13 h 35, le 18 décembre 2018