Paris appelle l'Iran "à faire toute la lumière" sur la mort d'un détenu

Paris a appelé lundi les autorités de Téhéran à faire "toute la lumière" sur la mort, dans des circonstances controversées, d'un détenu iranien. "La France apprend avec consternation le décès en détention" de Vahid Sayadi Nassiri, écrit le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué, présentant cet homme comme un "blogueur et activiste". "La France appelle les autorités iraniennes à faire toute la lumière sur les circonstances (de ce) décès" qui "s'inscrit dans un contexte de harcèlement croissant des défenseurs des droits de l'Homme en Iran", ajoute-t-il.

Les autorités iraniennes ont annoncé son décès dimanche. Elles ont affirmé qu'il était décédé à l'hôpital du fait des complications d'une maladie, démentant les accusations de groupes d'opposition iraniens à l'étranger selon lesquelles il serait mort en prison le 12 décembre des suites d'une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention.

Les raisons de sa détention ont néanmoins donné lieu à des informations contradictoires dans les médias iraniens. "Vahid Sayadi Nassiri, qui purgeait une peine de prison pour blasphème dans la province de Qom est mort des suites d'une maladie du foie après 7 jours d'hospitalisation", a écrit l'agence officielle Irna, en citant Mehdi Kahé, le procureur général de Qom, ville sainte chiite à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran.

L'agence de presse Isna a rapporté de son côté que l'Iranien avait été arrêté au cours de l'année iranienne 1394 (mars 2015 à mars 2016) et condamné à cinq ans de prison pour "terrorisme" du fait de son appartenance à un groupe monarchiste interdit en Iran. Selon Isna, Sayadi Nassiri avait été gracié au bout d'un an et demi mais de nouveau arrêté fin juillet après avoir "recommencé à travailler avec ce groupe terroriste", avec lequel il préparait des "opérations à l'explosif".

Pour Paris, Sayadi Nassiri "était en grève de la faim depuis le 13 octobre pour protester contre ses conditions de détention et le non-respect de ses droits".