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Moyen Orient et Monde - France

Macron tente de calmer la colère, sans convaincre les « gilets jaunes »

À droite comme à gauche, les premières réactions de l’opposition étaient plutôt négatives.

Emmanuel Macron s’adressant aux Français depuis le palais de l’Élysée. Ludovic Marin/Pool via Reuters

Emmanuel Macron a tenté hier de calmer la colère des « gilets jaunes », qu’il a jugée « juste à bien des égards », en annonçant une série de mesures sociales, notamment sur le SMIC et les retraites, au cours d’une « adresse à la nation » très attendue.

« Mon seul souci, c’est vous. Mon seul combat, c’est pour vous », a affirmé le chef de l’État en concluant son allocution de près de 13 minutes. Ce discours, prononcé à l’Élysée, était présenté comme décisif pour le président, confronté à la crise politique la plus grave depuis le début de son quinquennat il y a 18 mois.

Il a été accueilli souvent avec déception par les « gilets jaunes » interrogés sur les plateaux de télévision ou sur les lieux occupés dans plusieurs régions. Si certains reconnaissent des « gestes », ils les jugent « insuffisants » ou « incomplets » pour stopper la lutte.

« Cette fois, il y a vraiment une avancée. Au fur et à mesure qu’il parlait, j’avais le sourire qui s’agrandissait », s’est réjoui Erwan, l’un des porte-parole des « gilets jaunes » de Rennes. Mais, pour Pierre-Gaël Laveder, manifestant à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), « Macron n’a pas pris la mesure de ce qui se passait ». « Chaque annonce a été huée et la première réaction a été : on se fout de notre gueule », a-t-il témoigné.Pour répondre à leur colère, Emmanuel Macron a annoncé que les salariés au niveau du Smic allaient percevoir une hausse de 100 euros par mois « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur ». Cette hausse de 100 euros par mois « inclut l’augmentation du SMIC déjà prévue », a ensuite précisé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. « Le reste ça va être la solidarité, le budget de l’État, qui va permettre de compléter ces salaires sans avoir une charge supplémentaire pour les entreprises », a-t-elle dit. Les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois seront exemptés de la hausse de la CSG, a-t-il ajouté, répondant ainsi à l’un des principaux griefs des « gilets jaunes ». « L’effort qui leur a été demandé était trop important et n’était pas juste », a-t-il reconnu. Par ailleurs, les heures supplémentaires seront versées « sans impôts ni charges dès 2019 », et les entreprises « qui le peuvent » sont invitées à verser une prime de fin d’année, qui sera elle aussi défiscalisée et sans charges sociales.

Aucune indulgence

Revenant sur les raisons de la crise, le chef de l’État a évoqué « 40 années de malaise qui ressurgissent » et a dit ressentir « comme juste à bien des égards » la colère des « gilets jaunes ». Il a de nouveau esquissé un mea culpa sur son attitude, en reconnaissant qu’il lui était « arrivé de blesser certains d’entre vous par mes propos ».

Depuis un mois, les « gilets jaunes » ne cessent de réclamer « Macron démission », en clamant parfois leur « haine » d’un président jugé « arrogant » et « déconnecté » de la vie des Français. Emmanuel Macron est sorti de son silence après plus d’une semaine hors des regards durant laquelle il a laissé le Premier ministre Édouard Philippe en première ligne. L’urgence de l’exécutif est désormais de tenter d’éviter un « acte V » de la contestation alors que des appels à manifester sont déjà lancés sur les réseaux sociaux pour le 15 décembre. L’acte IV a rassemblé samedi quelque 136 000 manifestants et s’est soldé par un nombre record d’interpellations, plus de 320 blessés et encore des dégâts dans de nombreuses villes, particulièrement à Paris, Bordeaux et Toulouse. Ces « violences inadmissibles (...) ne bénéficieront d’aucune indulgence », a averti le chef de l’État. Au total, 4 523 interpellations sur tout le territoire depuis l’acte 1 du mouvement des « gilets jaunes » le 17 novembre, a-t-on appris hier de sources policières. Elles ont donné lieu à 4 099 gardes-à-vue.

Trop peu

Avant de prononcer son allocution, Emmanuel Macron a reçu pendant quatre heures à l’Élysée les représentants des forces vives du pays, qui avaient regretté d’être ignorées depuis le début du quinquennat. Il les a écoutés affirmer leurs priorités.

Avec la crise, l’exécutif est en train de revoir largement son programme gouvernemental et parlementaire à partir de janvier. Ainsi, les séances de concertation sur la réforme des retraites prévues fin décembre ont été reportées à janvier. D’ores et déjà, la crise va faire perdre 0,1 point de croissance à la France sur le dernier trimestre de cette année, a estimé Bruno Le Maire. La Banque de France a divisé par deux, à 0,2 % contre 0,4 % précédemment, le taux de croissance du PIB français pour le quatrième trimestre.

À droite comme à gauche, les premières réactions de l’opposition étaient plutôt négatives.

Pour Benoît Hamon, « la lutte paye. Macron a bougé. Un peu. Trop peu. Car le compte n’y est pas. L’augmentation du SMIC par la baisse des cotisations salariales veut dire que c’est la sécurité sociale qui financera les augmentations ». Jean-Luc Mélenchon (LFI) a pointé la « réalité bien crue » que « toutes les mesures annoncées » seront « payées par les contribuables et les assurés sociaux, aucune par les grandes fortunes, ni les profits ». « L’acte V du début de la révolution citoyenne dans notre pays sera un moment de grande mobilisation », selon lui. À droite, Eric Woerth (LR) a estimé qu’il s’agissait de « réponses de court terme, de pouvoir d’achat nécessaire, mais avec leur part d’injustice ». « Il recule pour mieux sauter », a déclaré à l’AFP Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national.

Source : AFP

Emmanuel Macron a tenté hier de calmer la colère des « gilets jaunes », qu’il a jugée « juste à bien des égards », en annonçant une série de mesures sociales, notamment sur le SMIC et les retraites, au cours d’une « adresse à la nation » très attendue.« Mon seul souci, c’est vous. Mon seul combat, c’est pour vous », a affirmé le...

commentaires (2)

Macron ne trahit pas les Rothschild . Emmanuel Macron renonce à une partie (une partie seulement) de ses errements fiscaux et c'est tant mieux, mais il refuse d'admettre que c'est le modèle dont il est le champion qui est contesté: la mondialisation sauvage, la financiarisation de l'économie, la concurrence déloyale, le libre échange généralisé, l'immigration de masse et ses conséquences sociales et culturelles. Il recule pour mieux sauter. » Dans tout ce qu’a annoncé Macron, tout sera payé par le peuple, rien ne sera payé par les riches . les Gilets jaunes se mobilisent pour un acte V.

FRIK-A-FRAK

12 h 25, le 11 décembre 2018

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Commentaires (2)

  • Macron ne trahit pas les Rothschild . Emmanuel Macron renonce à une partie (une partie seulement) de ses errements fiscaux et c'est tant mieux, mais il refuse d'admettre que c'est le modèle dont il est le champion qui est contesté: la mondialisation sauvage, la financiarisation de l'économie, la concurrence déloyale, le libre échange généralisé, l'immigration de masse et ses conséquences sociales et culturelles. Il recule pour mieux sauter. » Dans tout ce qu’a annoncé Macron, tout sera payé par le peuple, rien ne sera payé par les riches . les Gilets jaunes se mobilisent pour un acte V.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 25, le 11 décembre 2018

  • son discours , comme on disait quand j'étais gamin : zéro plus zéro égal la tête à Toto, désolé de faire un peu gamin, mais, il y a rien, sauf pour les smicards et les retraités, mais pour les autres...

    Talaat Dominique

    12 h 06, le 11 décembre 2018

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