Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - G20

Trump et Mohammad ben Salmane au centre de toutes les attentions

Les tractations diplomatiques devraient surtout se jouer dans les coulisses.

Vladimir Poutine et Mohammad ben Salmane, hier, à Buenos Aires. Marcos Brindicci/Reuters

C’est sur fond de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, d’escalade entre la Russie et l’Ukraine et d’une guerre médiatique entre la Turquie et l’Arabie saoudite que la capitale argentine a accueilli hier la treizième session du sommet du G20, réunissant autour de la même table les chefs d’État et de gouvernement des vingt pays les plus puissants de la planète. L’objectif principal de ce sommet : assurer une concertation internationale autour des questions économiques. Mais si peu de résultats concrets sont attendus, les coulisses sont une nouvelle fois animées.

Sans surprise, et comme lors des autres grands sommets, c’est le président américain Donald Trump qui devrait être au centre de toutes les attentions. S’il a déjà démontré, par le passé, son manque d’enthousiasme pour les réunions multilatérales, plusieurs rencontres bilatérales l’attendent. L’une d’entre elles devrait sortir du lot et être particulièrement suivie : celle avec le président chinois Xi Jinping ce soir autour d’un dîner. Washington et Pékin entretiennent des relations glaciales et se livrent une guerre commerciale depuis maintenant plusieurs mois en raison de la décision de la Maison-Blanche de hausser drastiquement les taxes d’importation de produits chinois. L’objectif de Xi Jinping, qui vient de réformer la Constitution pour pouvoir être président à vie, devrait ainsi être de négocier une trêve avec son homologue américain qui agite depuis plusieurs jours la menace de nouvelles taxes supplémentaires. Mais M. Trump se veut confiant à propos de son tête-à-tête avec Xi Jinping. « Il existe des signes positifs, nous allons voir ce qui se passe. Si nous pouvions parvenir à un accord, ce serait bien. Je pense qu’ils (les Chinois) le souhaitent et je pense que nous, nous aimerions aussi », a-t-il déclaré hier. Une autre rencontre aurait dû être particulièrement suivie : celle avec le président russe Vladimir Poutine. Elle devait, au même titre que celle entre les leaders américain et chinois, avoir lieu samedi. Mais Donald Trump en a décidé autrement. Une heure après avoir confirmé que celle-ci aurait bien lieu, il l’a déprogrammée. Le locataire de la Maison-Blanche a justifié cette annulation de dernière minute sur Twitter en évoquant l’escalade entre la Russie et l’Ukraine autour de la mer d’Azov et le sort des marins ukrainiens détenus par les militaires russes depuis le début du conflit. M. Trump s’est toutefois réjoui à l’avance « d’un sommet significatif dès que cette situation sera réglée ».

Le président russe ne semble toutefois pas être la seule victime des sautes d’humeur de Donald Trump. Le président sud-coréen Moon Jae-in et le leader turc Recep Tayyip Erdogan auront certes des discussions avec le chef de la Maison-Blanche, mais elles pourraient se limiter à de simples et brèves entrevues. Côté européen, la chancelière Angela Merkel, qui aurait dû s’entretenir hier avec le président américain et Xi Jinping, le fera sans doute aujourd’hui, en raison d’un retard dans le calendrier dû à un problème dans l’avion qui devait l’emmener en Argentine et qui a du atterrir en urgence à Cologne. Donald Trump devrait, enfin, rencontrer l’un de ses plus proches alliés, le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS), dont la participation est également scrutée à la loupe par les médias du monde entier. La Maison-Blanche a elle indiqué que « MBS » avait « échangé des plaisanteries » avec Donald Trump en marge du sommet.


(Lire aussi : Trump-Poutine, l'impossible rapprochement)


Test pour MBS

Ce sommet du G20 est une véritable « épreuve » diplomatique pour le dauphin saoudien, dont l’image d’homme fort réformateur et moderne s’est considérablement écornée depuis le début de l’affaire Khashoggi, en référence au journaliste saoudien assassiné le 2 octobre dernier au consulat de son pays à Istanbul, et dont le meurtre est imputé à MBS. Si le prince héritier nie toute implication dans cette affaire, les Occidentaux semblent convaincus de sa responsabilité. Avec une volonté évidente de surjouer sa proximité avec MBS, et de se démarquer ainsi des Occidentaux qui ne souhaitent pas s’afficher avec le prince paria, Vladimir Poutine a alterné hier grands sourires, accolades récurrentes et bavardages avec lui, leur bonne entente contrastant avec les tensions qui entourent ce sommet. Dans le même temps, une rencontre entre les ministres russes et saoudiens de l’Énergie a eu lieu hier afin de discuter d’une réduction de la production pétrolière en 2019, alors que les deux pays cherchent à maintenir le baril à un prix élevé.

La principale mission du dauphin sera néanmoins d’essayer de rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a, par le biais de la presse sous son contrôle, divulgué au compte-gouttes les informations détaillées de l’affaire Khashoggi jusqu’à ce que MBS se retrouve au pied du mur. La Turquie en a profité, malgré les accusations de non-respect des droits de l’homme dont elle fait régulièrement l’objet, pour redorer son blason auprès de la communauté internationale. Cette rencontre entre les deux rivaux pour le leadership du monde sunnite, dont la tenue reste un entier mystère malgré la demande du prince héritier la semaine dernière, serait la première depuis le début de l’affaire Khashoggi et pourrait sans doute calmer la situation et jouer en faveur du prince héritier. Mais, selon des informations rapportées par le site al-Monitor, le reïs « n’a fait aucune mention de Khashoggi lors d’une conférence de presse à Ankara » avant son départ pour Buenos Aires. Autre rencontre importante pour le prince héritier saoudien, cette fois avec le président français Emmanuel Macron.


(Lire aussi :  Macron à MBS en marge du G20 : "Je suis inquiet (...) Vous ne m'écoutez jamais")



Les Européens dans l’ombre

Ce dernier a profité hier d’une rencontre de cinq minutes avec MBS pour lui demander « fermement » d’associer des experts internationaux à l’enquête autour de l’affaire Khashoggi. « L’idée, c’est d’avoir une position européenne qui soit claire, notamment sur la crédibilité d’une enquête internationale », a précisé l’Élysée. Le sujet du Yémen a également été abordé. Le président français a tenu à rappeler au prince héritier « la nécessité d’aller vers une solution politique » dans le pays en guerre depuis quatre ans maintenant.

Mais les représentants français et européens dans leur ensemble devraient toutefois rester dans l’ombre des protagonistes américains, russes, saoudiens et chinois sur qui l’attention est quasi totale. Emmanuel Macron a ainsi dit craindre un sommet « inutile » laissant le terrain à la confrontation économique entre Washington et Pékin, et a souligné l’importance de réaliser, de façon multilatérale, des avancées concrètes dans des domaines tels que le climat.

L’UE tend de son côté à axer ses réflexions sur le Brexit mais aussi sur la sécurité au sein du Vieux Continent, en insistant notamment sur l’escalade entre l’Ukraine et la Russie. Le président du Conseil européen Donald Tusk a par ailleurs affirmé hier être « sûr » que les sanctions européennes à l’égard de Moscou seraient reconduites en décembre. « Une pratique vicieuse du recours aux sanctions unilatérales illégales et aux mesures protectionnistes se répand », a déploré de son côté le président russe.


Lire aussi

Les principaux dirigeants, dans quel contexte arrivent-ils au sommet du G20 ?

Interrogations après une grave panne dans l'avion d'Angela Merkel

MBS tente de sauver la face avant le G20

C’est sur fond de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, d’escalade entre la Russie et l’Ukraine et d’une guerre médiatique entre la Turquie et l’Arabie saoudite que la capitale argentine a accueilli hier la treizième session du sommet du G20, réunissant autour de la même table les chefs d’État et de gouvernement des vingt pays les plus puissants de la planète....
commentaires (4)

Oh mon dieu... j'espère que le complot international que le G20 va pondre soit axé sur la formation du gouvernement libanais et qu'avec la capable dame Lagarde ils pourront finalement choisir les bons nombres de sunnites chrétiens chiites zoroastrien bouddistes et zeusistes etc... Inchallah inchallah que finalement on aura un gouvernement ...j'ai hâte d'avoir de l'électricité pour enfin essayer ma nouvelle télé pour voir des paysages autres que les ordures et l'égout Litani et autres dissenssions entre pseudo politiciens...

Wlek Sanferlou

15 h 27, le 01 décembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Oh mon dieu... j'espère que le complot international que le G20 va pondre soit axé sur la formation du gouvernement libanais et qu'avec la capable dame Lagarde ils pourront finalement choisir les bons nombres de sunnites chrétiens chiites zoroastrien bouddistes et zeusistes etc... Inchallah inchallah que finalement on aura un gouvernement ...j'ai hâte d'avoir de l'électricité pour enfin essayer ma nouvelle télé pour voir des paysages autres que les ordures et l'égout Litani et autres dissenssions entre pseudo politiciens...

    Wlek Sanferlou

    15 h 27, le 01 décembre 2018

  • ILS VONT SE RENCONTRER 3AL SIKEYTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 03, le 01 décembre 2018

  • Génial Poutine en embuscade qui donne des sueurs froides au clown américain, lol. C'est normal , il convoite sa copine ! Moi je les envie pour une chose, les succulents assado argentins ( assad) qu'ils doivent ingurgiter . Lol.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 32, le 01 décembre 2018

  • Grande acolade entre Poitine qui ressemble tout a fait au chef d une maffia et MBS ...Ils vont surement echanger des idees sur comment eliminer leirs opposants.

    HABIBI FRANCAIS

    00 h 39, le 01 décembre 2018

Retour en haut