L’ambassadeur du Japon convoqué par Gebran Bassil

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a convoqué hier l’ambassadeur du Japon à Beyrouth, Matahiro Yamaguchi, pour lui demander des éclaircissements sur l’arrestation de l’homme d’affaires franco-libano-brésilien Carlos Ghosn, qui vient d’être déchu de son titre de président du conseil d’administration de Mitsubishi Motors, quelques jours après sa révocation de Nissan pour des malversations financières présumées. Il est toujours PDG aussi bien du groupe Renault que de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

M. Bassil a déclaré au diplomate que des informations étaient parvenues au ministère des Affaires étrangères et que « beaucoup d’interrogations entourent les conditions de l’arrestation de M. Ghosn », lui demandant « des réponses précises » à ce sujet. Le ministre a « exprimé l’espoir de voir l’enquête se terminer au plus tôt, sans ingérence dans les affaires de la justice », rapporte-t-on de diverses sources.

Au lendemain de l’arrestation de M. Ghosn, M. Bassil s’était montré solidaire du capitaine d’industrie et avait demandé à l’ambassadeur du Liban à Tokyo, Nidal Yehya, de suivre l’affaire.

Le PDG de l’alliance, numéro un mondial de l’automobile, arrêté le 19 novembre à Tokyo, est soupçonné d’avoir certifié des rapports financiers tout en sachant qu’ils comportaient des inexactitudes concernant ses propres revenus. Il les aurait minimisés d’un milliard de yens par an (7,7 millions d’euros) durant cinq années, selon le bureau du procureur. Des accusations que M. Ghosn dément, selon la presse japonaise.

Hier, le quotidien japonais Asahi Shimbun rapportait, citant des sources anonymes, que l’ex-président de Nissan a fait passer dans les comptes du constructeur des pertes sur des investissements personnels lors de la crise financière de 2008. Des informations qui n’ont pas pu être vérifiées par les agences de presse.