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À La Une - Brexit

Jour "tragique" pour l'UE: le divorce avec le Royaume-Uni scellé

Le "traité de retrait" devra encore passer l'épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle du parlement britannique avant d'entrer en vigueur.


La Première ministre britannique, Theresa May, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, au Conseil européen, à Bruxelles, le 24 novembre 2018. REUTERS/Yves Herman

L'Union européenne et le Royaume-Uni ont scellé dimanche un divorce historique, après un mariage houleux de plus de 40 ans, mettant en garde les députés britanniques qu'il n'était plus question de modifier cet accord négocié dans la douleur.

Le "traité de retrait" approuvé par les dirigeants des pays européens, après 17 mois de tractations avec Londres, doit désormais passer l'épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle, loin d'être acquise, du Parlement britannique. "Si les gens pensent qu'on peut encore négocier, ce n'est pas le cas. C'est l'accord qui est sur la table, c'est le meilleur accord possible, c'est le seul possible", a lancé la Première britannique Theresa May, cible de critiques virulentes dans son propre camp.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a envoyé exactement le même message aux parlementaires britanniques: "ceux qui pensent qu'en rejetant cet accord, ils en obtiendront un meilleur seront déçus dans les secondes qui suivent". "C'est le seul accord possible", a-t-il martelé. "Il n'y a pas de plan B", ont insisté les chefs de gouvernement irlandais et néerlandais.


(Lire aussi : Brexit : voie dégagée pour le sommet après un compromis au forceps sur Gibraltar)


 "Avenir meilleur" 

Malgré l'accord approuvé lors d'un sommet sans fausse note, les Européens se sont gardés de tout triomphalisme. Voir le Royaume-Uni "quitter l'UE n'est pas un moment de jubilation ni de célébration, c'est un moment triste et c'est une tragédie", a déclaré Jean-Claude Juncker.

"Il est tragique de voir le Royaume-Uni quitter l'UE après 45 ans", a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel, tout en saluant "l'oeuvre d'art diplomatique" des négociateurs. Le président français Emmanuel Macron a lui qualifié le moment de "grave", voyant dans le Brexit le signe que l'Europe nécessitait une "refondation", "parce qu'elle n'a pas su rassurer nos peuples". Le sommet a permis l'adoption du "traité de retrait", un pavé de 585 pages, ainsi que celle d'une "déclaration politique" qui y sera jointe et ébauche les relations futures que vont tenter de nouer les deux partenaires après le divorce, effectif le 29 mars 2019.

Cette relation, qui ne pourra être formellement négociée qu'après le Brexit, devra être "la plus proche possible", selon le texte. "Une chose est certaine, nous resterons amis jusqu'à la fin des temps", a dit le président du Conseil européen Donald Tusk, maître de cérémonie du sommet. "Il s'agit d'un accord pour un avenir meilleur, qui nous permet de saisir les opportunités qui nous attendent", a plaidé de son côté Mme May après le sommet, reprenant les termes de sa "lettre à la nation" adressée dimanche aux Britanniques.

Plusieurs pays européens, inquiets de la manière dont sera appliqué l'accord de divorce, ont obtenu qu'une déclaration des 27 soit annexée aux conclusions du sommet, pour aborder notamment la question sensible de droits de pêche après le Brexit, chère à la France. Le texte qualifie ce dossier, non résolu dans le "traité de retrait", de "prioritaire", et demande qu'un accord soit "négocié bien avant la fin de la période de transition" post-Brexit prévue jusqu'à fin 2020 (mais qui pourra être prolongée jusqu'à deux ans).

A ce stade, il est juste prévu que les pêcheurs européens garderont l'accès aux eaux territoriales britanniques et que les Britanniques resteront soumis aux quotas de pêche européens pendant la période de transition.

Des pays comme la France insistent pour que dans l'avenir, l'accès des produits de la pêche britanniques au marché européen reste conditionné à l'accès des Européens aux eaux britanniques. La déclaration annexée aux conclusions du sommet aborde aussi d'autres questions sur lesquelles les 27 s'engagent à faire preuve de "vigilance", comme celui de la "concurrence loyale" avec Londres, nécessaire dans le domaine économique.


(Lire aussi : Les conséquences d'un Brexit sans accord, scénario redouté pas encore écarté)


L'épine Gibraltar

L'unité affichée côté européen dans les négociations s'était fissurée ces derniers jours, quand l'Espagne a fait planer la menace d'une annulation du sommet si elle n'obtenait pas des garanties écrites sur le sort de Gibraltar. Avant que Pedro Sanchez estime samedi après-midi avoir obtenu satisfaction.

Madrid a reçu des garanties écrites de la part de l'UE pour disposer d'un droit de veto sur tout futur accord entre l'UE et le Royaume-Uni concernant Gibraltar, un territoire britannique situé à l'extrême sud de la péninsule ibérique, et dont l'Espagne revendique la souveraineté. "Le seul qui détient la clé (des relations futures entre l'UE et Gibraltar) est l'Espagne", s'est félicité dimanche une source gouvernementale espagnole. C'est une "grande victoire".

L'accord de retrait approuvé dimanche règle notamment la question de la facture que devra payer Londres à l'UE, sans la chiffrer, et prévoit une solution controversée pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.


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L'Union européenne et le Royaume-Uni ont scellé dimanche un divorce historique, après un mariage houleux de plus de 40 ans, mettant en garde les députés britanniques qu'il n'était plus question de modifier cet accord négocié dans la douleur.Le "traité de retrait" approuvé par les dirigeants des pays européens, après 17 mois de tractations avec Londres, doit désormais passer...

commentaires (4)

POURQUOI JOUR TRAGIQUE... JOUR DE LA VERITE... LE ROYAUME UNI N,AYANT JAMAIS EPOUSE LA PRETENDUE UNION EUROPEENNE ET SE TRIMBALLAIT AVEC UN PIED DEDANS ET L,AUTRE AVEC SES DEUX MAINS ET SA TETE DEHORS...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 49, le 26 novembre 2018

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Commentaires (4)

  • POURQUOI JOUR TRAGIQUE... JOUR DE LA VERITE... LE ROYAUME UNI N,AYANT JAMAIS EPOUSE LA PRETENDUE UNION EUROPEENNE ET SE TRIMBALLAIT AVEC UN PIED DEDANS ET L,AUTRE AVEC SES DEUX MAINS ET SA TETE DEHORS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 49, le 26 novembre 2018

  • L’Angleterre a toujours ete considérée comme le sous marin américain en Europe par le Général de Gaule et ses successeurs . Le Général s’est toujours opposé à son adhésion car Il connaissait l’identité anglaise. La refondation se fera sur l’axe principal et renforcé France-Allemagne .

    L’azuréen

    22 h 42, le 25 novembre 2018

  • Divorce Europe-Royaume uni, Jour tragique ? Pas si tragique à mon sens, car depuis le début, le royaume-uni n'a pas vraiment adhéré à l'Europe. Il a toujours gardé un pied dedans et l'autre à l'extérieur. Rappelons que le Royaume uni n'avait jamais adopté l'Euro comme monnaie nationale et se préservait le droit à une certaine liberté élargie dans sa politique étrangère (la solidarité européenne n'était pas à son ordre du jour) Le royaume uni, Angleterre, Grande Bretagne, toutes ces appellations ne symbolisent qu'une ligne directrice Atlantiste en matière de politique étrangère (Axe USA-Grande Bretagne). Sa présence au sein de l'Europe lui a permis de s'informer sur tous les projets à venir dans l'union et profiter du meilleur tout en évitant de ce qu'il considérait risqué ! (c'était au début) Elle a pu voté et s'assurer de l'ouverture des chapitres à l'adhésion turque que l'Amérique voulait absolument l'introduire au cœur de l'Europe afin d'affaiblir celle-ci malgré les fortes réticences des européens et à juste titre. (Ce cas n'est pas unique et d'autres projets d'influence atlantistes également ont été avancés par le royaume uni, Depuis les choses ont tellement changé ... Le pion de l'OTAN la Turquie joue solo, et sa diplomatie du triple jeu ... (ses intérêts ne sont plus les mêmes, rêve de l'ottomanie) Les européens ont coupé le cordon ombilical atlantiste et américain... Bref les chemins se séparent ... en toute amitié

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 49, le 25 novembre 2018

  • La refondation de laquelle Macron parle ne devra surtout pas suivre le modèle français, radicallement faux, de "centralisation". L'union européenne doit suivre un modèle féderal et réaliste qui respecte l'histoire et l'indépendence et l'autonomie des pays membres dont l'union est composé.

    Stes David

    14 h 41, le 25 novembre 2018

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