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À La Une - Koweït

Un ancien ministre koweïtien sera jugé pour une machination politique

L'objectif de la manipulation était de donner du crédit à des vidéos qu'ils avait présentées au Koweït en tant qu'éléments de preuve à l'encontre de l'ancien Premier ministre et de l'ancien président du parlement.

Cheikh Ahmed al-Fahd Al-Sabah, un ancien ministre koweitien et membre influent du Comité international olympique (CIO), devant le siège de la FIFA, à Zurich, en Suisse, le 20 octobre 2015. AFP / FABRICE COFFRINI

Cheikh Ahmed al-Fahd Al-Sabah, un ancien ministre koweitien et membre influent du Comité international olympique (CIO), a été inculpé en Suisse pour la fabrication d'un faux arbitrage dans le cadre d'une machination politique, a rapporté samedi le journal suisse Le Temps.
Selon le journal, cheikh Ahmed et quatre autres personnes ont été accusés par le procureur de Genève d'avoir monté un faux arbitrage dans le cadre d'une machination destinée à apporter la preuve que l'ancien Premier ministre du Koweït et le président du parlement étaient coupables de corruption et de complot en vue d'un coup d'Etat.

Deux avocats des plaignants dans cette affaire ont confirmé à l'AFP que cheikh Ahmed, qui est un proche du président du CIO Thomas Bach et dirige l'Association des comités olympiques nationaux (Anoc), avait été inculpé.

L'objectif de la manipulation dont est accusé cheikh Ahmed était, selon l'acte d'accusation, de donner du crédit à des vidéos qu'ils avait présentées au Koweït en tant qu'éléments de preuve à l'encontre de l'ancien Premier ministre cheikh Nasser Mohammed al-Ahmad Al-Sabah et de l'ancien président du parlement Jassem al-Khorafi.

Le procureur de Genève Stephane Grodecki "a déposé un acte d'accusation devant le Tribunal correctionnel à l'encontre de ces personnes, pour avoir créé de toutes pièces un faux arbitrage en Suisse dans le but de donner du crédit au Koweït à des vidéos dont le caractère authentique était contesté", a déclaré à l'AFP Catherine Hohl-Chirazi, l'avocate représentant la famille de l'ancien président du parlement koweïtien.


(Lire aussi : Après Victor Hugo, le Koweït censure le romancier russe Dostoïevski)


En 2014, cheikh Ahmed, un membre de haut rang de la famille royale du Koweït et ancien ministre de l'Energie et de l'Economie, avait affirmé détenir la preuve matérielle que les deux anciens responsables fomentaient un coup d'Etat et avaient détourné des dizaines de milliards de dollars de fonds publics. Il avait présenté des vidéos à l'appui de ses accusations, mais elles avaient été jugées irrecevables après que les services de sécurité koweïtiens eurent déclaré qu'elles n'étaient pas authentiques et qu'elles avaient été falsifiées.

Selon Le Temps, cheikh Ahmed et ses complices ont monté une machination tortueuse pour donner de la crédibilité à ces vidéos. Ils ont cédé les droits de diffusion des vidéos à une firme fictive, la société Trekell de l'Etat américain du Delaware, présentée comme travaillant dans le pétrole. "On a fait des recherches et on a découvert que la société était une société qui n'existait pas, qui n'avait aucune structure", a déclaré à l'AFP Pascal Maurer, un avocat de l'ancien Premier ministre.
La société Trekell a saisi la justice concernant les vidéos, permettant ainsi un arbitrage pour déterminer leur authenticité.

Dans le cadre de l'arbitrage, un juge a signé une sentence déclarant que les vidéos étaient authentiques, en échange du versement de 10.000 francs suisses (10.000 dollars, 8.700 euros) selon l'acte d'accusation cité par Le Temps. Cheikh Ahmed a alors tenté d'exploiter cet arbitrage rendu en Suisse pour prouver que les voix entendues sur les enregistrements étaient celles des deux anciens dirigeants koweïtiens.

"Ils ont monté l'histoire avec un litige fictif", a ajouté l'avocat.

L'affaire cheikh Ahmed, qui comme cheikh Nasser est un neveu de l'émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, doit être jugée devant un tribunal de Genève en 2019.


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