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À La Une - Libertés

Après Victor Hugo, le Koweït censure le romancier russe Dostoïevski

Saad al-Anzi, à la tête du Festival international de littérature du Koweït, a indiqué à l'AFP que le ministère de l'Information avait interdit 948 livres.

Exposition consacrée à "Crime et Châtiment", à l'occasion des 150 ans du livre de Fiodor Dostoïevski, le 21 janvier 2016 à Saint-Pétersbourg. Photo d'illustration AFP/OLGA MALTSEVA

Les autorités du Koweït ont censuré un millier d'ouvrages, dont un classique du grand écrivain russe Fiodor Dostoïevski, lors d'un festival littéraire qui a débuté mercredi dans ce pays du Golfe, selon les organisateurs.

Saad al-Anzi, à la tête du Festival international de littérature du Koweït, a indiqué à l'AFP que le ministère de l'Information avait interdit 948 livres. Parmi les ouvrages censurés, le roman "Les Frères Karamazov" (1880) de Dostoïevski a pour cadre la Russie du XIXe siècle et questionne la moralité, le libre arbitre et l'existence de Dieu, a-t-il précisé.

Dostoïevski rejoint une liste grandissante d'écrivains censurés dans ce pays arabe du Golfe qui passe pour modéré, mais qui connaît une tendance conservatrice croissante dans la sphère politique et la société.


(Lire aussi : Au Koweït, des intellectuels en campagne contre la censure sur de milliers de livres)


Ces cinq dernières années, plus de 4.000 livres ont été interdits par le ministère de l'Information, dont le célèbre roman de Victor Hugo "Notre-Dame de Paris" (1831) et "Cent ans de solitude" (1967) du Colombien Gabriel Garcia Marquez, surnommé Gabo par ses fans.

Tous les ouvrages exposés à la 43e édition du festival, qui se poursuit jusqu'au 24 novembre, ont été préalablement examinés par une commission de censure, comme prévu par la législation du pays. Cette commission, qui relève du ministère de l'Information, travaille en vertu de la loi de 2006 sur "la presse et les publications" qui prévoit des sanctions à l'encontre des éditeurs de littérature et de presse. Cette loi réprime toute insulte à l'islam ou à la justice, toute menace à la sécurité nationale, toute "incitation au désordre" et tout acte "immoral".

En septembre, des militants ont protesté à deux reprises dans les rues de la capitale contre cette censure grandissante.

Le Koweït avait été dans les années 1970-1990 un centre actif pour l'édition avec la publication de la revue culturelle "Al-Arabi" diffusée à grande échelle dans les pays arabes et des séries de livres de vulgarisation scientifique, littéraire et autres. Mais ces dernières années, la Chambre des députés koweïtiens, élue au suffrage universel - ce qui est une exception dans les pays arabes du Golfe -, a été généralement dominée par des élus conservateurs ou tribaux.


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commentaires (6)

Dommage... Car s'il y a un coin de la planète où on doit "prescrire" la lecture des livres de Dostoïevski traitant du libre arbitre, et de sa relation de l'homme avec son Dieu... C'est précisément dans ce coin du monde ... Oh oui que c'est dommage.

Sarkis Serge Tateossian

00 h 35, le 16 novembre 2018

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Commentaires (6)

  • Dommage... Car s'il y a un coin de la planète où on doit "prescrire" la lecture des livres de Dostoïevski traitant du libre arbitre, et de sa relation de l'homme avec son Dieu... C'est précisément dans ce coin du monde ... Oh oui que c'est dommage.

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 35, le 16 novembre 2018

  • Ils noircient l'Islam, en faisant ainsi ils ne sont pas sûr de leur religion

    Eleni Caridopoulou

    15 h 32, le 15 novembre 2018

  • Censurer Victor Hugo ? Il faut le faire ! Dans 20 ans peut être que Tintin et Milou sera autorisé dans les pays du golfe !

    L’azuréen

    15 h 29, le 15 novembre 2018

  • La censure à l'haleine immonde, aux ongles noirs, Cette chienne au front bas qui suit tous les pouvoirs, Vile, et mâchant toujours dans sa gueule souillée, O muse ! quelque pan de ta robe étoilée ! Victor Hugo

    Tina Chamoun

    12 h 45, le 15 novembre 2018

  • Il faut espérer que dans un dizaine d'années ou moins on aura plus de dictateurs au moyen orient et encore moins de services de censure ou de ministère de l'information quel qu'il soit.

    TrucMuche

    12 h 44, le 15 novembre 2018

  • Dans une dizaine d'années ( même peut etre moins ) il n'y aura plus de festival dans ces pays barbares et sanguinaires ....

    aliosha

    11 h 17, le 15 novembre 2018

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