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Liban - Droits de la femme

Makroura, marionnette effilochée pour lutter contre le harcèlement sexuel...

Trois vidéos sont disponibles sur le site de l’ONG Kafa.

Makroura, une marionnette en laine, qui représente toutes les femmes victimes d’une forme quelconque de violence sexuelle.

Il y a trois jours, une nouvelle volontaire a rejoint l’ONG Kafa dans la lutte qu’elle mène pour faire adopter le projet de loi sur le harcèlement sexuel, approuvé en Conseil des ministres en mars 2017, et soumis à la Chambre, mais qui a été rangé dans les tiroirs du Parlement. Il s’agit de Makroura, littéralement effilochée en arabe, une marionnette… en laine, qui représente toute femme victime d’une forme quelconque de violence sexuelle que ce soit dans la rue, à l’école, à l’université ou encore sur les lieux de travail.

À travers trois vidéos, disponibles sur la page Facebook de Kafa, Makroura met l’accent sur les différentes formes de violence sexuelle, à savoir le harcèlement, l’agression et le viol. L’impact psychologique de cette violence est visible sur la silhouette de Makroura qui, à la suite de chaque agissement ou agression sexuelle, voit ses fils se défaire jusqu’à ce qu’elle se retrouve dans la troisième vidéo – axée sur le viol – dépourvue de son corps. Il ne reste plus que la tête. « C’est comme si elle n’existait plus, explique Leila Awada, avocate et membre fondatrice de Kafa. Elle est abattue sur le plan physique et psychique. C’est d’ailleurs le cas des femmes victimes de violence sexuelle. »



L’idée de ce travail est née à la suite des campagnes internationales #MeToo et #BalanceTonPorc lancées l’année dernière avec pour objectif de dénoncer les violences faites aux femmes. Kafa avait demandé aux femmes victimes de harcèlement sexuel de partager leur expérience. « De nombreuses femmes ont répondu présent à l’appel, souligne Leila Awada. Les textes que nous avons reçus racontaient des viols ou des agressions sexuelles. Les femmes pensaient à tort qu’il s’agissait de harcèlement sexuel. L’idée était donc de mener, à l’occasion du premier anniversaire des campagnes internationales, un mouvement qui explique la différence entre le harcèlement, l’agression et le viol, mais qui insiste aussi sur la nécessité d’adopter la loi sur le harcèlement sexuel. Et pour cause, puisque le harcèlement sexuel, qui est une succession d’agissements à connotation sexuelle, peut être la porte d’entrée à l’agression sexuelle et au viol. Il s’agit d’ailleurs du message principal de la campagne, d’autant que le but est de sanctionner le harcèlement pour prévenir le viol. »

Le personnage de Makroura est une idée de Farah Chaaya, écrivaine et réalisatrice. Les vidéos ont été réalisées avec la collaboration des acteurs Andrée Nakouzi et Badih Abou Chakra. Menée avec le soutien du Fonds des Nations unies pour la population, la campagne se poursuit jusqu’à la fin du mois de novembre. Les vidéos vont passer sur les chaînes télévisées et à la radio. Dans une étape ultérieure, elles seront projetées dans les écoles et les universités, pour sensibiliser les plus jeunes à l’impact de la violence sexuelle sur les femmes.


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