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Lifestyle - Signature

« Si les mots font mal, les plus grands maux seraient de s’en passer »


Michelle Accaoui Hourani, poétesse et mère-courage. Photo DR

L’écrivaine libanaise Michelle Accaoui Hourani signera ce soir au Salon du livre* son dernier recueil de poèmes en date, Au bord du ciel, un chemin, paru en mai dernier aux éditions L’Harmattan.

« Pour moi, la poésie est un abri où je retrouve mon premier amour, celui des mots, qui m’a toujours fasciné depuis mon plus jeune âge », confie Mme Hourani lorsqu’on lui demande pourquoi elle a choisi l’écriture plutôt qu’une autre forme d’expression artistique.

« La poésie me permet de mieux vivre et mieux penser. Et cette protection, cet abri dont je parle, devient un lieu d’amitié, d’émulation, de dialogue, car les poètes sont passeurs de messages », ajoute-t-elle. « Je puise mes écrits dans mon quotidien – ses premiers poèmes se rapportent à la guerre civile au Liban (1975-1990) –, poursuit-elle. Il suffit d’un fait anodin, un enfant assis sur un trottoir ou une feuille d’arbre qui danse dans la tempête, et le poème est né. Les mots ont un pouvoir enchanteur, celui de transformer le réel en fiction par le pouvoir de l’imagination. La poésie est chanson, “célébration” – pour paraphraser le peintre Roberto Juarez. »

« L’écriture n’est pas une simple résistance à la douleur, mais plutôt résilience, dit-elle encore. La résilience est définie par le maintien d’un processus malgré des conditions difficiles. Il s’agit donc de quelque chose de dynamique, alors que la résistance est de l’ordre du statique. »

Ainsi, à propos de son dernier opus, la poétesse déclare qu’il a pris source dans un pressentiment ; celui du cœur d’une mère qui voit la tempête arriver.

Au bord du ciel, un chemin, poème qui se trouve au cœur du recueil, raconte « l’impuissance du monde à détourner l’étoile noire du chemin de l’insouciance ».

En 2015, la fille de l’écrivaine, Nour, est victime d’un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie. Elle en sort miraculée, mais « l’impact est grand dans le cœur d’une mère ».

Le recueil aborde les moments passés par Michelle Hourani au chevet de sa fille, après une opération de plus de huit heures.

Elle n’a alors d’autre choix qu’écrire pour exorciser son inquiétude, comme la nature de son œuvre en témoigne – « si les mots font mal, les plus grands maux seraient de s’en passer », dit-elle. Ses mots sont gravés « pour donner courage et insuffler la vie. (…) Mes poèmes prennent source dans la douleur comme un hymne à une vie inespérée qui voit enfin le jour ».

Vivant en Arabie saoudite avec sa famille, Michelle Accaoui Hourani a déjà publié Empreinte d’une vie (éditions Édilivre), paru en 2010, Au bout de l’allée (éditions Persée), 2011 et L’Écho bleu (éditions Édilivre), 2013. Elle a été publiée dans plusieurs magazines de poésie en France et en Belgique.

En 2016, participant au concours Euro poésie à Paris, elle décroche le 2e prix de la francophonie pour l’ensemble de ses poèmes et le 3e prix pour ses poèmes courts et haïkus. En octobre dernier, elle obtient – parmi 36 poètes et 86 haïkus – le 3e prix du concours de haïkus lancé par le magazine littéraire Haikouest. Et ce mois-ci, Cueillir le feu est paru aux éditions de la Margeride. Par ailleurs, outre son activité de poète, Michelle Accaoui Hourani est membre de la Sacem depuis 2010. Son poème Hypnose a été mis en chanson cette année-là, et sa chanson La gourmandise voit le jour en septembre 2012. Son poème Si vient d’être mis en chanson également, début novembre, par un compositeur et chef d’orchestre français.

*Aujourd’hui samedi 10 novembre, à 18h00, à la librairie Orientale au Salon du livre, BIEL, Furn el-Chebback.


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