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Économie - Finance

Budget italien : la tension monte entre Rome et Bruxelles, le FMI inquiet

Le refus du budget italien par la Commission européenne a été appuyé hier par un avis pessimiste du FMI quant aux risques de contagion aux économies les plus fragiles de la zone euro. Photo AFP

Le gouvernement italien a fustigé hier les prévisions économiques de la Commission européenne, bien plus pessimistes que les siennes, une tension attisée par le Fonds monétaire international (FMI), qui craint que la bataille du budget de l’Italie n’ébranle la zone euro. « Nos projections diffèrent quelque peu de celles du gouvernement » italien, a euphémisé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, au moment d’évoquer en conférence de presse la vision de Bruxelles pour l’Italie, qui pourrait se résumer ainsi : croissance modérée, déficit aggravé et dette au plus haut. « Les prévisions de la Commission (...) découlent d’une analyse non attentive et partielle » du budget italien, lui a répondu dans la foulée le ministre italien des Finances, Giovanni Tria, accusant Bruxelles de « défaillance technique ».

Dans ses prévisions d’automne, l’exécutif européen estime que le déficit de l’Italie atteindra 2,9 % de son produit intérieur brut (PIB) l’an prochain puis 3,1 % en 2020, soit bien au-delà des prévisions de Rome, qui table sur 2,4 % en 2019 et 2,1 % l’année suivante. Or, le déficit public italien était déjà considéré comme largement en dehors des clous européens par la Commission, garante des règles budgétaires dans la zone euro, ce qui l’avait conduite le 23 octobre à rejeter le budget 2019 de la coalition populiste, formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement Cinq Étoiles (M5S, antisystème). Dans ses prévisions d’hier, elle juge donc le dérapage italien encore plus grave qu’annoncé et largement insuffisant pour réduire l’énorme dette du pays, qui devrait selon elle se stabiliser autour de 131 % du PIB au cours des deux prochaines années.

L’Italie a jusqu’au 13 novembre pour présenter un budget révisé à l’UE, sans quoi elle s’expose à l’ouverture d’une « procédure pour déficit excessif », susceptible d’aboutir à des sanctions financières. Lundi, les ministres des Finances de la zone euro (l’Eurogroupe) avaient sans succès pressé M. Tria de revenir sur son projet de budget. Le budget « ne change pas », avait-il rétorqué.

« Contagion »

« L’Italie n’est pas du tout un problème pour les pays de la zone euro, mais contribuera à la croissance de tout le continent », a renchéri hier le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.

L’inflexibilité italienne fait craindre, outre ce bras de fer avec la Commission, des turbulences du marché, voire un retour d’une crise de la dette. Le FMI a d’ailleurs estimé hier dans ses propres prévisions qu’ « une contagion provoquée par de futures tensions pourrait être significative, en particulier pour les économies aux fondamentaux macroéconomiques plus fragiles ». Le président de l’Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, doit se rendre aujourd’hui à Rome pour y rencontrer M. Tria.

Le budget italien a été bâti sur une prévision de croissance très optimiste de 1,5 % en 2019, alors que la Commission a anticipé hier une croissance de 1,2 % pour l’an prochain puis 1,3 % en 2020.

« Nos prévisions de croissance (sont) plus prudentes et nos prévisions en matière de dépenses plus élevées » que celles de Rome, a résumé M. Moscovici pour expliquer l’écart constaté sur le déficit.

Source : AFP

Le gouvernement italien a fustigé hier les prévisions économiques de la Commission européenne, bien plus pessimistes que les siennes, une tension attisée par le Fonds monétaire international (FMI), qui craint que la bataille du budget de l’Italie n’ébranle la zone euro. « Nos projections diffèrent quelque peu de celles du gouvernement » italien, a euphémisé le...

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