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Lifestyle - Rencontre

Rabih Geha, architecte comme Lewis Carroll

Il a remporté à Dubaï l’Interior Design of The Year 2018* dans la catégorie bars et clubs pour le « 2 WEEKS », une boîte de nuit beyrouthine que ce talentueux architecte a conçue comme une « coquille dans une coquille ».

Lors de la remise de l’Interior Design of the Year 2018 à Dubaï. Photo DR

Situé au Seaside Arena (ex-Biel), au-dessus du Pavillon royal, le 2 WEEKS surplombe le port de Beyrouth et offre une vue imprenable sur l’horizon marin. Sous une coque en acier noir palmée, Rabih Geha et son équipe d’architectes et de designers ont logé un bar, une cabine de DJ et des coins salon aménagés avec une élégante sophistication. Abritant une grande partie du club, cette coquille s’insère, elle-même, dans un bâtiment dont l’architecte a délibérément gardé l’esprit industriel et les murs extérieurs endommagés. « Le concept développé dans ce projet consiste à offrir aux noctambules une expérience immersive dans une coque intérieure, conçue pour les envelopper, tout en laissant filtrer l’extérieur à travers le maillage pour créer une atmosphère adoucie. En empruntant le chemin menant à l’espace central, les clients entrent ainsi dans une sorte de monde parallèle où ils viennent se détendre et oublier leurs soucis du quotidien », explique-t-il.


Expériences sensorielles…
Des lieux de décompression offrant des expériences sensorielles : c’est ainsi que Rabih Geha conçoit les boîtes de nuit, restaurants et salles de gym, qui ces dernières années sont devenus, dit-il, sa « petite spécialité ».

Car si le 2 WEEKS lui a valu l’Interior Design of The Year 2018, dans la catégorie bars et clubs, ce prix – décerné il y a un mois à Dubaï – vient couronner en quelque sorte sa large expérience dans ce domaine.

L’architecte, qui dirige depuis 2006 son propre studio RG/A, a notamment à son actif l’Überhaus et le AHM, deux fameux night-clubs beyrouthins, également situés dans l’espace du Seaside Arena, qu’il a conçus sur des bases narratives et en phase avec leur environnement portuaire et côtier. S’inspirant des contes pour enfants, ce jeune papa a développé dans les architectures et designs de ces lieux de nuit une thématique fantastique en lien avec l’univers marin. Ainsi dans l’Überhaus, la gigantesque structure métallique qui englobe la foule de danseurs est une évocation de la bouche de la baleine de Pinocchio, tandis qu’au AHM, la scénographie de l’espace ponctuée de piliers de réverbères rappelle une procession de mâts de bateaux pirates.


… et fantaisie rêveuse
« J’aime travailler sur ces projets parce qu’on peut débrider sa fantaisie, son imaginaire et son goût du jeu, plus qu’ailleurs », confie cet architecte au regard d’enfant rêveur et en même temps déterminé.

« Certes, l’essentiel de mon travail repose sur l’espace, sur la manière d’exploiter un lieu en relation avec son environnement. Mais je pratique aussi l’interactivité entre les différentes disciplines créatives, je fais des allers-retours entre le micro et le macro. D’ailleurs, j’aime bien travailler les objets de manière architecturale et les intérieurs à la manière de produits, parce que ma formation (il a étudié l’architecture à l’AUB, puis un master à l’École supérieure de création industrielle ENSCI-Paris) m’en donne une vision différente », assure ce créatif. Lequel alterne en permanence grands projets commerciaux, aménagements intérieurs, design, mais encore installations. Le tout réalisé avec cette même dynamique positive qui fait sa signature. On se souvient, par exemple, de la série Haminals de marteaux à longue anse en résine colorée, à usages aussi potentiellement multiples qu’indéterminés, qu’il avait conçus pour House of Today il y a deux ans. Ou encore de l’installation Sfera, reproduction surdimensionnée en métal coloré d’un ballon de plage, exposée à la Aïshti Foundation…

Des pièces qui ne se cadenassent pas dans un seul style, mais se caractérisent plutôt par leur propension à intriguer et stimuler l’imaginaire de leurs utilisateurs. « Je ne crois pas aux tendances. Je ne les suis pas. Pour moi, chaque projet doit renvoyer à son propre récit », assure Rabih Geha. Et des récits, ce rêveur volubile à la Lewis Carroll en a des tas en tête…


*Le prix est décerné par le Commercial Interior Design Awards de Dubaï, qui fait partie du groupe d’édition ITP possédant, entre autres, « Harper’s Bazaar » et « AD Magazine ».


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