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Culture - Design

Claude Missir, des restaurants de Beyrouth à Nilufar Milan...

Son nom a longtemps été associé aux restaurants branchés de Beyrouth. Aujourd’hui, tout en poursuivant ses projets d’aménagement intérieur, l’architecte décorateur se lance aussi dans le design...

Un design signé Claude Missir. © Tammy Paredes

Début des années 90, le Liban sort de la guerre. C’est le temps de la reconstruction, de l’espoir, de la furieuse envie de vivre, de sortir, de découvrir des mets, des saveurs, des gastronomies et… des lieux nouveaux. Les restaurants poussent à Beyrouth comme des champignons. Et leurs propriétaires rivalisent autant au niveau des cartes qu’ils proposent qu’à celui de la décoration de leurs établissements.
C’est à cette période que, fraîchement diplômé de l’ALBA en architecture d’intérieur, Claude Missir se fait un nom dans l’aménagement de quelques-unes des tables les plus courues de la ville. Du Scuzzi (sa première réalisation en 1991) à La Piazza, Taï Pan, en passant par l’Asia (l’une des premières terrasses beyrouthines), les décors et ambiances qu’il réalise apportent un vent de modernité, de contemporanéité dans un domaine resté jusque-là très classique.

Le temps passe, d’autres décorateurs s’engouffrent dans cette filière forgeuse de notoriété, et Claude Missir, ayant désormais bien établi la sienne, se tourne vers d’autres projets et d’autres horizons. Il se lance dans les aménagements d’intérieur et d’hôtel au Liban comme à l’étranger. On y retrouve ses constantes : partition, volumétrie, symétrie… Et un parti pris pour des murs immaculés réflecteurs de lumière et mettant en valeur les peintures et sculptures contemporaines qu’il aime introduire dans tous ses décors.

Dans son travail de décorateur et d’ensemblier, Claude Missir mêle des meubles et des objets d’influence tantôt scandinave, tantôt française des années 50 (Le Corbusier, mais également Perriand et Prouvé), ou encore italienne, plus décorative, à la Gio Ponti. Mais aussi, à l’instar de tous les architectes d’intérieur, il lui arrive de dessiner lui-même des meubles sur mesure pour les espaces qu’il conçoit. C’est à ce titre qu’il est approché, en 2016, par House of Today, la plateforme collaborative de design libanais, pour participer à son exposition bisannuelle. Il lui conçoit une série d’objets mobiliers aux lignes zen et pures formant comme un dessin dans l’espace.
Des miroirs pivotants, valets de pied et luminaires alliant laiton, marbre et une note de plexi coloré. La collection attire l’attention de la très influente Nina Yashar à la tête de la galerie milanaise Nilufar. Laquelle lui demande de rejoindre son « écurie » de designers (qui compte quelques-uns des meilleurs talents libanais).



Table papillon...
Voilà trois ans que la collaboration Missir-Nilufar a été entamée. Et que l’architecte-designer participe au stand de la galeriste à la Foire de design de Milan. Il y a présenté successivement une Stick Table en laiton noirci ou doré et marbre. « Elle paraît comme une feuille alors qu’elle est très résistante », souligne-t-il. Puis la C Sofa à la ligne courbe et au nombre de sièges modulable. Et, en 2018, la Butterfly Table « qui, par sa forme en ailes de papillon, a l’avantage de permettre à tous les convives de se voir et communiquer plus aisément qu’autour d’une grande table carrée ou rectangulaire ». Pour la prochaine édition, il planche sur une nouvelle collection de pièces en édition limitée, dans laquelle il intégrera « peut-être » des essences et des textures de bois traité dans un esprit de motifs textiles.
Sur son site web, une citation empruntée à Le Corbusier résume sa personnalité : « Je préfère dessiner plutôt que parler… Ça va plus vite et ça laisse moins de place au mensonge. » En effet, Claude Missir n’est pas un bavard. Il laisse son travail parler pour lui. Et de lui. De son goût certain pour l’épure, la lumière, le luxe feutré et l’art.


Début des années 90, le Liban sort de la guerre. C’est le temps de la reconstruction, de l’espoir, de la furieuse envie de vivre, de sortir, de découvrir des mets, des saveurs, des gastronomies et… des lieux nouveaux. Les restaurants poussent à Beyrouth comme des champignons. Et leurs propriétaires rivalisent autant au niveau des cartes qu’ils proposent qu’à celui de la...

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