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Lifestyle - FESTIVAL

Le Beirut Art Film Festival, un regard porté sur des lendemains meilleurs

« L’avenir, c’est la jeunesse, mais aussi la préservation de l’environnement. Quel sens auraient nos lendemains sans eau et sans air pur ? » a demandé Alice Mogabgab en présentant la quatrième édition du BAFF lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier. Ce festival se propose, cette année, d’être un acteur encore plus actif dans la société, non seulement pour divertir, mais aussi pour tirer les leçons du passé et améliorer l’avenir.

Toutes les petites mains qui font le BAFF réunies au Metropolis Empire Sofil. Photo Michel Sayegh

Entourée de Gabriele de Chinchetru (Espagne), Elizabeth Gilgen (Suisse), Hubert Cooreman (Belgique), Nada Sardouk (ministère du Tourisme), Ed White (États-Unis) et Ai Odoriba (Japon), Alice Mogabgab a lancé hier la 4e édition du Beirut Art Film Festival qui démarre le 1er novembre et qui se déroule, comme les années précédentes, extra muros partout au Liban et intra muros à partir du 20 novembre (Metropolis Empire Sofil) et jusqu’à fin novembre. Plus d’une soixantaine de projections placées sous le signe de « demain », mais aussi de l’eau, synonyme de vie.

Le BAFF n’est pas un festival comme les autres. Pas de compétition ni de remise de prix, mais une mise en lumière de l’état du monde à travers un choix de documentaires artistiques. Des thèmes universels, qui touchent chaque être sur cette planète, sont abordés dans des films au format artistique ou à travers des figures iconiques qui ont été des exemples à suivre pour l’humanité.

Pourquoi « demain » ? Parce que l’engagement auprès de la jeunesse libanaise est une nécessité et un devoir. Parce qu’il y a urgence à protéger l’environnement, que l’espoir ne s’est pas éteint et qu’il persiste. Un espoir d’améliorer l’avenir avec les leçons tirées du passé.


(Lire aussi : Le septième art libanais, pour bâtir des ponts culturels avec le Canada)


Si le BAFF a trouvé sa vitesse de croisière et qu’il consolide ses assises, c’est d’abord grâce à des bénévoles dynamiques, notamment Alice Mogabgab, historienne de l’art et galeriste, Maria Chakhtoura, journaliste et enseignante à l’USJ, Nadine Mokdessi professeure de théâtre à l’ALBA et metteuse en scène, Pierre Sarraf, producteur et professeur de cinéma à l’ALBA, ainsi que Souraya et Alia Karam, toutes deux étudiantes. Mais également grâce à des mécènes libanais et internationaux qui ont cru en ce projet et à des partenaires aussi généreux qu’engagés, comme le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, l’ambassade des États-Unis, qui contribue entre autres au programme du BAFF@Schools, ainsi que l’ambassade de Suisse qui lance, en collaboration avec le BAFF, une campagne d’alerte : « Pas d’eau, pas de vie ». Et enfin le ministre sortant du Tourisme qui présente différents documentaires concernant le patrimoine national. Le BAFF, qui se veut rassembleur et fédérateur, n’est pas un festival enfermé dans sa tour d’ivoire. Il prend part à la vie au cœur de la cité dans laquelle il se développe en s’associant avec des acteurs sociaux et offre ainsi cinq soirées à cinq ONG : l’AFEL, Brave Heart, Myschoolpulse, les Jeunes de l’ordre de Malte et CAP-HO.


Cinq temps forts du BAFF

Sounds of the Alhambra : un film signé Corentin Leconte, entre documentaire et concert, sur une architecture merveilleuse et une culture riche.

Marianne Faithfull : un documentaire en collaboration avec l’ambassade du Royaume-Uni. Sandrine Bonnaire retrace la vie tourmentée de l’icône des sixties. Dans ce documentaire, on peut aussi entendre en primeur une chanson du prochain album de Marianne Faithfull.

Tintoretto : Tintoret, un maître dont les fresques ornent le palais des Doges, la Scuola Grande de San Rocco et les églises, est le chef de file de la révolution maniériste.

Jacques Brel, fou de vivre : faire le portrait de Brel, c’est se confronter à la puissance d’un auteur-chanteur sans égal. C’est s’approcher d’une personnalité entière, multiple, faite de contradictions : irradiante sur scène, crépusculaire en famille (Télérama).

Josephine Baker qui fait l’ouverture du BAFF. Ce film, en partenariat avec l’ambassade des États-Unis, relate la vie de Josephine Baker, danseuse et chanteuse de music-hall. Des archives filmées conduisent le spectateur de New York à Paris et Berlin, des années 20 à l’après-guerre, dans un mouvement frénétique qui ne semble jamais devoir s’arrêter.


Ils ont dit...

Nada Sardouk : « C’était un rêve. Au tout début, en 1962, c’est l’État qui rêvait de ce projet grandiose. Le grand architecte Niemeyer est venu à Tripoli pour réaliser cette architecture fabuleuse afin que cette cité devienne le cœur du développement social et de la culture. Puis le rêve s’est assombri. Mais aujourd’hui, c’est par l’art que tout peut se reconstruire. Niemeyer 4 Ever est un documentaire de Nicolas Khoury que le ministère du Tourisme soutient ardemment. »

Ed White (États-Unis ) : « L’ambassade a toujours encouragé le BAFF, et cette année encore, nous proposons cinq films qui représentent plusieurs chapitres de l’histoire américaine. Parmi ceux-ci, Josephine Baker qui fait l’ouverture du festival ou encore The Voice of Hagia Sophia. Nous soutenons également le programme du BAFF@school avec Lady Liberty qui sera présenté dans plusieurs écoles et universités. »

Elizabeth Gilgen (Suisse) : « Cette édition est très particulière parce qu’elle évoque les problèmes de la planète. En Suisse, nous ressentons le réchauffement climatique. Ce n’est pas une notion abstraite. C’est pourquoi nous profitons du BAFF pour proposer une sensibilisation, dans les écoles, sur l’importance de l’eau. En collaboration avec le festival, nous avons lancé la campagne « Pas d’eau, pas de vie » qui ne se contente pas de parler des problèmes de l’eau, mais qui propose également des solutions. Le film Beyond the Obvious est un documentaire que je recommande également. Il s’agit du photographe Daniel Schwartz qui a photographié la fonte des glaciers. Ce dernier, présent au Liban, donnera une conférence au musée Sursock le lundi 19 novembre. »

Hubert Cooreman (Belgique) : « Nous proposons un film sur la vie du célèbre chanteur Jacques Brel à l’occasion du 40e anniversaire de son décès. Ce chanteur qui, avant d’être français, était belge et qui est décédé très jeune à l’âge de 49 ans. Par ailleurs, je tiens à remercier le festival pour son implication dans la vie de la société. »

Gabriele de Chinchetru (Espagne) : « Ce festival est un moyen de faire connaître la culture des autres. Nous soutenons donc cinq films représentatifs de notre pays et sommes redevables à Alice Mogabgab d’avoir choisi ces cinq œuvres qui portent différentes couleurs de l’Espagne. Deux de ces films relatent le travail de peintres comme Miro et Murillo. Nous recommandons par ailleurs ce fabuleux film à mi-chemin entre le documentaire et le concert : Sounds of the Alhambra ».

Ai Odoriba (Japon) : « Le Japon est le nouveau venu et nouvel invité du Beirut Art Film Festival, et pour cette année, mis à part quatre films projetés intra muros, nous proposons dans la version extra muros un documentaire sur la vie du grand maître de l’animation Hayao Miyasaki décédé l’an dernier. Ce film sera projeté dans plusieurs écoles. »


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