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Économie - Investissements

Immobilier à Beyrouth : lancement d’une plateforme pour écouler les invendus dans le luxe

La société, baptisée Legacy One, annonce une première émission d’actions et d’obligations pour un montant total de 325 millions de dollars.

La nouvelle plateforme d’investissements dans l’immobilier de luxe a été lancée hier à Sinn-el-Fil. Photo DR

Annoncée en décembre 2017, la société d’investissement visant à écouler une partie des appartements de luxe invendus dans la capitale a officiellement été lancée hier à Sinn el-Fil, sous le parrainage du Premier ministre Saad Hariri et en présence notamment du vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Saad Andari. Baptisée Legacy One, la société a été créée par le président d’honneur du syndicat des agents et consultants immobiliers au Liban (REAL), Massaad Farès, le président de l’Association des promoteurs immobiliers du Liban (Redal), Namir Cortas, et le directeur général de la société immobilière Prime Consult, Alain Bassoul.

Le projet, sur lequel collabore également la Lucid Investment Bank, a reçu en mai un premier agrément de l’Autorité des marchés de capitaux (AMC), qui a donné son feu vert définitif il y a quelques semaines, selon M. Farès, qui préside la structure. Celle-ci est désormais présentée comme une « plateforme d’investissement », un terme qui a remplacé celui de « fonds » initialement prévu pour des raisons juridiques. Initialement prévu pour janvier dernier, son lancement a été retardé à plusieurs reprises, notamment afin « d’ajuster le mécanisme à la configuration du marché », justifie M. Farès, interrogé par L’Orient-Le Jour.

250 appartements pour commencer

« L’objectif de la plateforme est le même qu’avant : réagir à la baisse du marché immobilier en écoulant les invendus dans le luxe à des tarifs et conditions très avantageuses afin de débloquer le marché et de permettre aux promoteurs en difficulté de trouver une issue », poursuit le président de Legacy One. Dans le viseur, « une première salve d’environ 250 appartements répartis sur plusieurs immeubles – achevés ou presque achevés – du Grand Beyrouth, dans un périmètre compris entre Yarzé, Bir Hassan et Sinn-el Fil », précise-t-il.

Pour y parvenir, la plateforme a lancé une émission d’actions et d’obligations pour un total de 325 millions de dollars pour attirer les investisseurs. « Il y a d’abord 75 millions de dollars d’actions préférentielles qui permettront à des investisseurs locaux d’entrer au capital de Legacy One. Les 250 millions restants prendront la forme de titres de créance et pourront être souscrits par des investisseurs étrangers », détaille encore M. Farès. En résumé, la plateforme identifiera des lots d’appartements, avant de les racheter en les réglant une partie en cash, l’autre en obligations afin de désengager le promoteur avant de revendre le lot. Les titres de créance offriront en outre un rendement de 7,5 % pouvant être collecté tous les six mois. Legacy One espère que la souscription soit complétée d’ici à la fin de l’année. En cas de succès de l’exécution de cette première phase, deux autres levées devraient être programmées pour un total d’environ un milliard de dollars, comme annoncé en janvier.


(Lire aussi : Joseph Arida : L’immobilier de luxe à Paris prisé par une partie de la diaspora)


Positive « sur le papier »

Pour Guillaume Boudisseau, consultant au sein du cabinet de conseil immobilier Ramco, interrogé par L’OLJ, l’initiative est très positive « sur le papier », dans un contexte de baisse de l’activité dans le secteur immobilier, un des piliers de l’économie du pays. Le nombre de transactions immobilières a en effet reculé de 16,8 % à fin septembre par rapport à la même période en 2017, pour atteindre 43 263, pour une valeur cumulée qui a reculé dans les mêmes proportions, à 5,84 milliards de dollars. Un phénomène en partie lié au ralentissement économique (qui devrait afficher 1 % de croissance cette année selon le Fonds monétaire international), mais qui a été accentuée par la suspension – entre fin 2017 et début 2018 – des deux mécanismes de subvention des prêts au secteur privé entretenus par la BDL. Mis en place depuis des années, ces dispositifs permettaient notamment d’alléger les intérêts sur les prêts en livres libanaises, dont une importante partie était destinée à entretenir l’activité dans le secteur immobilier, pénalisé par le conflit syrien en 2011 et la désertion de nombreux riches ressortissants du Golfe en marge des tensions régionales. « Ramco a estimé à 3 600 le nombre d’appartements dans Beyrouth administratif, dont une infirme partie seulement a été mise sur le marché locatif », rappelle M. Boudisseau.

« La question qui reste en suspens est : comment Legacy One compte réussir à écouler les stocks invendus que personne n’a réussi à vendre ? » s’interroge toutefois le consultant, qui estime que la plateforme devra sans doute accorder jusqu’à 50 % d’escompte sur le prix initial pour convaincre des acheteurs. « Les taux d’intérêt bancaires sont pour l’instant trop élevés et les acheteurs restent en position de force pour négocier », alerte-t-il avant de reconnaître que la plateforme, qui mise sur une clientèle d’expatriés prêts à investir, selon ses dirigeants, n’est pas pour autant à court d’options. « Le fait de revendre les appartements en gros ou d’investir des montants raisonnables afin d’améliorer les finitions des immeubles pour faciliter les ventes sont des moyens qui peuvent se révéler efficaces et qui ont été évoqués par les dirigeants de la plateforme », souligne-t-il.



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commentaires (3)

PRIERE LIRE MOITIÉ... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 12, le 24 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • PRIERE LIRE MOITIÉ... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 12, le 24 octobre 2018

  • JE NE VOIS PAS COMMENT CA VA MARCHER MEME SI LE PRIX EST DE MOITIER... LES FRAIS D,ENTRETIEN ET AUTRES DE CES IMMEUBLES SONT ENORMES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 50, le 24 octobre 2018

  • des reves en couleurs et 3D....l'immobilier est bcp bcp bcp trop cher.... $2,500 le m2 dans le neuf de luxe...c'est le maximum qu'il faut payer

    George Khoury

    06 h 57, le 24 octobre 2018

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