Les Forces de sécurité intérieure ont annoncé hier le lancement d’une ligne verte spécifiquement destinée à accueillir les plaintes des victimes de violence domestique : le numéro 1745. Les FSI ont précisé, dans leur communiqué, que cette ligne verte sera directement reliée à la chambre d’opérations de la direction générale. Le communiqué précise que cette ligne verte est fonctionnelle depuis le 1er octobre et que quatre plaintes ont déjà été traitées par son biais.
Interrogée par L’Orient-Le Jour, Leila Awada, avocate et cofondatrice de l’association Kafa (spécialisée dans la lutte contre la violence faite aux femmes), précise que cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un partenariat continu avec les FSI, qui a commencé en 2012, en vue d’une application plus complète et efficace de la loi 293 sur la lutte contre la violence domestique. Près de 1 300 agents de l’ordre ont jusque-là été formés à la prise en charge de ces cas par l’association, conformément à un curriculum préparé sur le sujet.
L’avocate insiste en effet sur le caractère très spécifique des cas relatifs à la violence domestique. « Ce sont des cas qui nécessitent une intervention très rapide parce que la violence peut facilement dégénérer en meurtre ou tentative de meurtre, souligne Leila Awada. Cette ligne verte facilitera aux victimes le contact avec les forces de l’ordre en leur évitant de passer par la ligne usuelle du 112 qui est souvent occupée. D’autre part, il faut noter que les plaintes se retrouvent tout de suite à la chambre des opérations des FSI, donc sous la supervision directe du directeur général de cette institution. »
Mme Awada précise qu’une campagne d’information sera bientôt lancée pour faire connaître cette ligne verte au public, en partenariat avec les FSI. Elle souligne qu’une étude récemment faite par Kafa montre une amélioration dans la prise en charge de ces cas au sein des FSI : preuve en est, des cas parviennent aujourd’hui à l’association sur recommandation des FSI pour une aide psychologique, sociale ou légale.
Hier, le ministre d’État pour les Droits de la femme, Jean Oghassabian, s’est félicité de cette mesure et a encouragé « les femmes victimes de la violence domestique à appeler ce numéro vert ». Dans un tweet, M. Oghassabian a estimé que « cette initiative est essentielle et constitue un fondement pour les autres mesures qui viseront à créer un environnement culturel propice au rejet de la violence en vue de son éradication totale ».
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10 h 13, le 18 octobre 2018