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Culture - Festival French Vibes

Et Beyrouth se mit à danser le Mia

Mardi soir, IAM, les pionniers du rap français, ont partagé avec générosité et simplicité leurs morceaux emblématiques lors d’un concert, le premier au Liban.

IAM sur la scène du MusicHall à Beyrouth. Photo Julien Lavrat

Il est presque 21h et la salle du MusicHall se remplit petit à petit. Des pieds battent doucement la mesure des hits du rap des années 1990, l'excitation et le volume montent. À une majorité de Français résidant à Beyrouth se mélangent quelques Libanais amateurs de hip-hop. Des spots crient une lumière blanche et le beat éclate dans les enceintes. Akhenaton et Shurik’N, le duo légendaire d’IAM, sautent sur le devant de la scène. Les deux artistes sont parés de masques d’or et de blousons en cuir. Pour célébrer le vingtième anniversaire de leur album phare, L’École du micro d’argent (Victoire de la musique en 1998), les Marseillais ont traversé la Méditerranée pour faire leur toute première apparition à Beyrouth, dans le cadre de la première édition du Festival French Vibes, organisé par Karim Ghattas et Michel Éleftériades, en collaboration avec l'Institut français du Liban. « On a mis trente ans à venir, alors on veut voir de la transpiration ! » et c’est la fosse du MusicHall Waterfont qui vibre, une marée de bras tendus fend l’air au rythme du morceau culte Nés sous la même étoile. Si le public beyrouthin sèche sur quelques paroles, les rappeurs d’IAM repartent de plus belle et annoncent leur mission : « Si tu ne viens pas à Marseille, c’est Marseille qui viendra à toi. » Accessibles et généreux, ils parcourent la scène de part en part, n’ignorent aucun recoin de l’assemblée. Sur leurs visages concentrés, on note de grands sourires ravis de voir la foule Bouger la tête frénétiquement. Avec un savant dosage de micros brandis en l’air, d’appels au public et de tubes comme Petit frère, IAM maîtrise son sujet avec efficacité, entre les cris et les applaudissements. Pour accompagner les moins initiés, les rappeurs démarrent, complices, leur mythique chorégraphie et rapidement, c’est la salle toute entière qui Danse le Mia.

En clou du spectacle, IAM invite les spectateurs à rejoindre L’Empire du côté obscur en agitant des sabres laser rouges dans la pénombre. Jouant de clins d’œil à la pop culture, le groupe phocéen rend hommage à son œuvre autant qu’à toute la sphère hip-hop, et prend le temps d’afficher son soutien à la scène rap orientale. Fédérateurs, sans prétention ni artifice, Akhenaton, Shurik’N et les autres membres du groupe ont bel et bien amené un peu de Marseille à Beyrouth. Bien loin des vagues que leurs textes engagés ont pu susciter, la performance experte et consensuelle d’IAM a ravi tout le monde sans bousculer personne. Le temps d’un concert enjoué, les rappeurs ont troqué leur rage d’en découdre pour un moment de plaisir autour de souvenirs partagés.


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