Nous recevons de la grande artiste et poète Etel Adnan une lettre dans laquelle elle s’étonne que la lauréate du concours d’architecture pour la construction du nouveau Musée d’art contemporain de Beyrouth (BeMa), Hala Wardé, une architecte de réputation internationale, ait finalement été écartée du projet. Nous reproduisons ci-dessous le message d’Etel Adnan à ce propos, adressé à Joe Saddi, président du « Board of Trustees » du musée en question :
« Je m’adresse à vous au sujet du Musée d’art contemporain de Beyrouth, le “BeMA”.
J’ai reçu de votre board un trophée, un “Honorary Award”, au cours d’une mémorable cérémonie à Paris au Club Interallié présidée par Hans-Ulrich Obrist, et je participe à la construction de ce musée par un panneau en céramique en quatre parties qui devrait orner l’une de ses entrées principales.
En ces qualités, je vous écris pour vous faire part de quelques questions qui se posent à moi, ainsi qu’à bien d’autres personnes.
Un jury international composé de grands architectes contemporains a sélectionné Mme Hala Wardé pour lui confier le projet de construction de ce musée. Vous savez, bien sûr, que Hala Wardé est l’architecte partenaire du Louvre d’Abou Dhabi, un projet qu’elle a mené de bout en bout pendant une décennie, et qu’elle est déjà une icône consacrée de l’architecture mondiale. Or il se trouve que le “Board of Trustees”, que vous présidez, annule cette décision.
Comme artiste/poète libanaise participant à ce projet, je me demande pourquoi un jury a été sélectionné s’il fallait bafouer ses décisions ? D’autant que personne ne s’est donné la peine d’expliquer à la maison d’architecture concernée, aux artistes libanais, et au grand public, les raisons de ce refus qui me semble des plus incompréhensibles.
Je suis bien à vous, Etel Adnan. »
commentaires (2)
Est ce si difficile à comprendre? Est-elle, oui ou non, persona non grata par les forces de facto?
COURBAN Antoine
07 h 16, le 10 octobre 2018