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Liban - Sécurité

Mines au Liban : un important travail de sensibilisation reste à faire

Un séminaire a été organisé hier par l’ambassade du Japon et le LMAC à l’hôtel Phoenicia pour sensibiliser aux dangers des engins explosifs antipersonnel.

Le séminaire a eu lieu en présence des ministres sortants du Tourisme et des Affaires sociales et d’un grand nombre d’officiels. Photo ANI

« Malgré l’urgence et l’importance des opérations de déminage, je suis sincèrement persuadé que les actions antimines ne sont pas suffisantes sans sensibilisation. » C’est par ces mots que l’ambassadeur du Japon, Matahiro Yamaguchi, a inauguré hier un séminaire sur la « sensibilisation aux dangers liés à la présence de mines au Liban », qui s’est déroulé à l’hôtel Phoenicia, en présence des ministres sortants du Tourisme, Avédis Guidanian, et des Affaires sociales, Pierre Bou Assi, du député Ayoub Hmayed, du président du Lebanon Mine Action Center (LMAC), le général de brigade Ziad Nasr, de la présidente du département d’information et de prévention contre les dangers des mines, la colonelle Marie Abdel Massih, ainsi que de plusieurs autres officiels.

L’objectif de ce séminaire était d’exposer les principales activités liées au déminage et les zones qui continuent de présenter un danger, ignoré cependant par les habitants, les réfugiés et les touristes.

Il a été organisé par l’ambassade du Japon, en coopération avec l’armée, et particulièrement l’équipe du LMAC, et avec le soutien de Bank Jammal.

Soutenu par le gouvernement japonais, le LMAC coordonne depuis vingt ans des activités de déminage, aide les victimes et soutient logistiquement les ONG. Le général Nasr a affirmé que « 69 % du territoire libanais contaminé a pu être déminé », précisant que les principales zones qui restent à nettoyer se trouvent au Sud, dans la Békaa et notamment à Ersal, à la frontière avec la Syrie.

M. Yamaguchi a expliqué que son pays « a débloqué au cours des trois dernières années près de 4 millions de dollars pour financer les activités des ONG qui mènent des opérations de déminage dans le nord et le sud du Liban ».

L’ambassadeur du Japon a souhaité que ce séminaire permette de créer une prise de conscience sur le problème des mines. « À Beyrouth, par exemple, vous pouvez interroger quelqu’un et lui demander où se trouvent les zones minées, il ne saura pas répondre », a-t-il commenté.

Un important travail de sensibilisation reste donc à faire auprès des Libanais mais aussi des réfugiés et des touristes. Durant la guerre libanaise, des mines ont été plantées au nord du pays, notamment dans le jurd de Batroun où un travail de déminage reste à faire. Israël en a posé des milliers d’autres au Liban-Sud, notamment durant la guerre de 2006, particulièrement le long de la ligne bleue (la frontière avec Israël). Chaque année, des civils sont blessés ou perdent la vie en marchant sur des sentiers minés, sans avoir été mis au courant du danger qu’ils encouraient.

Ce séminaire était aussi l’occasion de s’interroger sur le futur des sites minés. David Ligneau, qui dirige le programme d’action contre les mines pour Humanity & Inclusion (anciennement Handicap International, présent au Liban depuis 2007), précise à ce sujet que « les réserves naturelles sont en train d’être nettoyées, mais on s’interroge sur le plan prévu pour l’avenir ». « Quel est l’objectif de développement durable derrière tout cela ? Enlever les mines est bien entendu la priorité, mais ne doit pas être une finalité », a-t-il poursuivi.

Les conditions de vie de milliers de Libanais s’en retrouvent affectées, puisque ces derniers ne peuvent pas exploiter leurs terres, même lorsque celles-ci ont été nettoyées. Ce séminaire a permis de souligner que le travail des ONG et des institutionnels ne s’arrête pas à la remise des terres déminées aux propriétaires : il faut ensuite apporter une assistance pour développer l’agriculture, le tourisme ou un projet économique. Dans tous les cas, proposer un plan durable pour ces terres abîmées.


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