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Culture - Sélection

Rentrée culturelle libanaise : la preuve par seize !

Fifi ABOU DIB, Edgar DAVIDIAN, Maya GHANDOUR HERT, Carla HENOUD, Colette KHALAF, Gilles KHOURY, Danny MALLAT, Béchara MAROUN, Rania RAAD TAWK et Zéna ZALZAL

Rentrée rime avec nouveauté. Mais aussi, à Beyrouth, avec audace, inspiration et beaucoup de bonnes vibes. Dans la déferlante des événements qui sont programmés d’ici à fin 2018, voici 16 rendez-vous à noter sur son calendrier. Des temps forts qui nous feront sans doute (re)dire que c’est l’art – sous toutes ses variantes, du pur et dur à son aspect le plus divertissant – qui sauve(ra) le Liban.


Design
Sex Toys / Richard Yasmine

Il n’en est pas à sa première belle audace... Richard Yasmine est un peu l’agent provocateur du design libanais. Dernière en date de ses créations olé-osées, une ligne de Sex Toys en forme de fusées, en marbre poli (blanc, noir ou rose) et base imprimée en 3D à effet bronze patiné. Baptisés Herma, Rapunza et Wanda (des noms aux sonorités hautement suggestives) et déclinés en 3 formats (du plus fuselé au plus ovoïde), ils jouent autant les objets de désir que du désir. Et pour cause : ils s’exhibent aussi bien en bibelots décoratifs, ou en vases, qu’en instruments de plaisir, une fois le couvercle retiré… Pour le designer, il s’agissait de transformer les bombes de la guerre en explosion… de joie dans les alcôves. Bref, un concept de multi-usages pour un accessoire aussi choc que chic.


CD
Levantine Symphony n° 1 / Ibrahim Maalouf

Si après ses magnifiques performances aux festivals de Batroun et de Baalbeck (avec Mathieu Chédid) vous avez envie de garder à l’oreille la musique d’Ibrahim Maalouf, courez vite vous procurer son dernier opus, Levantine Symphony n° 1 (Mister Ibe / Universal Music). Dans les bacs en France depuis le 14 septembre, cette pièce symphonique, de quarante-cinq minutes, est, comme son nom l’indique, une ode aux mélodies du Levant. Mais aussi un ambitieux appel à dépasser les clichés communautaires et musicaux, évidemment. Dans ce projet, qu’il a entièrement conçu et dirigé, le compositeur et trompettiste fait intervenir à la fois son groupe historique, un orchestre symphonique, un chœur d’enfants et un ensemble de cinq trompettes microtonales pour offrir une musique fédératrice et envoûtante puisant ses inspirations aux confluents du classique, de la world, du jazz et du contemporain. Disponible sur Amazon.


Théâtre
Ghalia’s Miles / Zoukak

Le monde des planches et le lever de rideau des théâtres a toujours eu le vent en poupe à Beyrouth. Pour la saison prochaine, les projecteurs sont impatiemment braqués sur la troupe Zoukak qui fait fi des modes et de l’air du temps. Tout en se positionnant, avec audace et courage, en juge et en réformateur... En chantier déjà : Ghalia’s Miles, texte écrit par Maya Zbib et mis en scène par Omar Abi Azar, sera présentée au Liban (dans le cadre de Zoukak Sidewalks, une lecture prévue le samedi 10 novembre), puis courant 2019, en France et en Allemagne. La pièce illustre un voyage initiatique à travers le monde arabe pour s’affirmer et se reconstruire – la femme portant un flambeau de libération, d’entraide et de rejet des idées reçues négatives. Un texte de combat, d’amour et d’implication humaine, des thèmes qui se reflètent dans la très bonne programmation du festival Sidewalks du 3 au 11 novembre.


Architecture
Ghaith et Jad / AUB

Voilà une exposition sur l’architecture pas comme les autres. D’abord parce qu’elle marque d’une pierre blanche un anniversaire important pour l’Université américaine de Beyrouth, qui célèbre cette année les 50 ans de son département d’architecture. Et ensuite parce que deux architectes et artistes, Ghaith Abi Ghanem et Jad Melki, lauréats du premier prix L’OLJ-SGBL dans le cadre de la saison 2 de Génération Orient, en ont conçu l’espace, qui accueille plus d’une centaine d’œuvres, entre maquettes et publications réalisées par des anciens de la fac. Une plongée dans des œuvres, dont certaines devenues mythiques, curatée par Mustapha Jundi et Abir Eltayeb. Un symposium, le 5 octobre, ainsi qu’une série d’événements et de célébrations, qui se termineront par un dîner de gala à l’AUB le 29 octobre sont également au programme. Depuis 1968, année où le baccalauréat en architecture a été lancé, 980 élèves ont été diplômés du département d’architecture et de design : la première promotion en 1968 comprenait 10 élèves et celle de 2018, 42.


Festival
Maskoon film fantastique / Metropolis


La 3e édition du Fantastic Film Festival revient au Metropolis avec plus de films et d’activités, du 31 octobre au 4 novembre. À l’affiche, 9 longs métrages et 2 moyens métrages parmi les meilleures œuvres de genre de l’année sélectionnées et primées dans de nombreux festivals internationaux, notamment Cannes, Berlin, Venise, ou encore Sundance. Ils seront projetés en présence des réalisateurs. Outre l’Iran, la Suède, les États-Unis, le Danemark, c’est le cinéma du monde arabe qui brille : le tunisien, l’algérien et surtout le libanais. Une compétition couronnera le meilleur court métrage fantastique. Au programme également, une masterclass sur Alfred Hitchcock et un ciné-concert sur Retour de flamme, ainsi qu’une journée de conférences et de débats à l’ALBA qui réunira les invités internationaux et l’industrie locale du cinéma.


Salon
Livre francophone / BIEL

Pour sa 25e édition, le Salon du livre francophone de Beyrouth – qui se tiendra à la nouvelle adresse du BIEL, à Furn el-Chebback, Tahwita, du 3 au 11 novembre – se propose de jeter un éclairage sur les cultures numériques. La programmation autour de ce thème se déclinera en un volet théorique où interviendront des auteurs et des chercheurs en sciences humaines et sociales invités par l’Institut français, ainsi que des spécialistes libanais. Seront notamment présents, pour la partie française : Remy Rieffel, Dominique Cardon, Milad Doueihi… À signaler aussi un espace de 100 m² entièrement dédié à la tech et qui réunira des start-up appartenant ou en lien avec les principaux incubateurs libanais (Berytech, BDD, SmartESA), pour présenter des innovations numériques au public du Salon : livre augmenté, objets connectés, gaming, coding, Fab-Lab. Des activités seront également présentées sous forme d’ateliers en direction du jeune public…


Cinéma
Good Morning / Bahije Hojeij

Après Zinnar el-Nar en 2003 et Chatti Ya Dini en 2010, Bahije Hojeij revient avec son troisième long métrage, Good Morning, d’après une histoire de Rachid el-Daif, coécrit par l’auteur et le cinéaste lui-même. Cette comédie douce-amère fera sa sortie en salles le 18 octobre. Il s’agit de deux seniors de 80 et 84 ans qui viennent chaque matin dans un café pour faire des mots croisés. Situé dans une rue animée de Beyrouth, où les deux octogénaires peuvent observer ce qui s’y passe, des gens issus de différents milieux y défilent et l’on découvre à travers leurs yeux l’agitation que connaissent le pays et la région, et le rêve avorté du changement. On assiste aussi à leur retrait inéluctable de la vie. Le film est interprété par Adel Chahine, Gabriel Yammine, Rodrigue Sleiman et Maya Dagher.


Musique classique
Garo Avessian / Église Saint-Joseph

La grande musique s’inscrit avec un grand M en cette rentrée. Bien sûr il y aura en tête de la partition Beirut Chants, al-Bustan et le chapelet des concerts de l’Orchestre philharmonique libanais en l’église Saint-Joseph. Le premier pour les fêtes de Noël; al-Bustan pour illuminer Beit-Méry et le Conservatoire national supérieur de musique tout le long de l’année pour souffler sur la rue Monnot.

Deux pianistes, champions du clavier, sont au rendez-vous des mélomanes : Lise de La Salle (le 8 octobre à l’Université antonine) et Bertrand Chamayou (le 5 décembre en l’église Saint-Joseph).

Plus proche encore : le 5 octobre verra le jeune maestro Garo Avessian, fraîchement auréolé à Budapest du premier et grand prix des chefs d’orchestre de la compétition des rives du Danube, régner en l’église Saint-Joseph. Au menu, avec l’Orchestre philharmonique libanais, des pages de Strauss, Khatchadourian et Dvorak. Et Karen Hakobyan pour lui donner la réplique au piano.


Beau livre
Le chariot de Farah / Carla Henoud

Il suffit d’aller faire un tour sur son compte Instagram pour se rendre compte à quel point Carla Henoud, rédactrice à L’Orient-Le Jour depuis 2000, affectionne la Corniche de Beyrouth. C’est donc organiquement que ses pérégrinations en bord de mer l’auront menée au Chariot de Farah, son premier livre qui propose une promenade, en textes et images, à travers trois générations de vendeurs de jus de fruits de la Corniche. La signature de cet ouvrage atypique et émouvant aura lieu le 18 octobre dans la boutique Maison Rabih Kayrouz dans le quartier du port de Beyrouth, accompagnée d’une exposition de photos de l’auteure qui se prolongera jusqu’au 10 novembre et invitera le visiteur à s’imbiber un peu plus des mots bleus de Carla Henoud.


Musique
French Vibes / MusicHall

Tous ceux qui regrettaient qu’en matière de concert, le Liban passe souvent à côté de la musique française, seront servis avec French Vibes. A

l’affiche de ce nouveau festival qu’accueillera le MusicHall Waterfront tous les ans au début du mois d’octobre, des artistes qui font l’actualité dans le paysage musical de l’Hexagone. Le groupe marseillais I AM, fer de lance du hip hop français, ouvrira le festival le 9 Octobre, vingt ans après la sortie de l’album L’école du micro d’argent qui lui a valu une Victoire de la Musique. Le 17 Octobre, Feu! Chatterton, Révélation des Victoires de la Musique en 2016, présentera en live son disque L’Oiseleur, encensé par la critique, et dont la plupart des pistes promettent d’être des étincelles sur scène.


Séries télé
Thawrat el-Fallahin / LBCI

Thawrat el-Fallahin, un nouveau feuilleton, avec Ward el-Khal, Carlos Azar, Takla Chamoun et Bassem Meghniyyé, se promet d’animer agréablement nos soirées d’automne. L’œuvre, diffusée depuis quelques jours sur la LBCI et la LDC, retrace le quotidien des habitants du Mont-Liban lors des insurrections paysannes à la fin du XIXe siècle. L’histoire, cousue par Claudia Marchalian sous la direction de Philippe Asmar, plonge le téléspectateurs dans les péripéties des familles paysannes et de leurs maîtres féodaux. Un autre feuilleton où se mélangent passion et guerre ne saurait tarder à paraître sur le petit écran, toujours sur la LBCI ; il s’agit de Habibi el-Ladoud, avec pour stars, Yorgo Chalhoub, Fadi Andraos et Rawan Tahtouh : durant la guerre civile libanaise, une jeune fille tombe amoureuse d’un milicien partisan d’un parti politique rejeté par sa famille.


Illustration
Le monde selon Boo / Instagram / L’Orient-Le Jour

Si Alice avait son pays des merveilles, celui de Boo, Bernard Hage au civil, et le nôtre, est peuplé de dysfonctionnements, de laideur et de corruption. Pas à jour qui passe sans qu’un scandale, dans ce pays de non-assistance à pays en danger, ne vienne éclabousser le désespoir d’un peuple qui ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer. Boo, lui, a choisi d’en (sou)rire. Illustrateur, dessinateur de BD, écrivain, musicien et fondateur du collectif d’artistes Wormhole, le jeune trentenaire a gardé de ses années dans la pub (il fut directeur artistique chez Leo Burnett, puis chez Impact BBDO) le regard aigu de ces conteurs des temps modernes, la poésie en plus. Son dessin, minimaliste, se résume à une ligne noire sur un fond blanc, un trait fin, mais puissant, qui compose une image, partage un message et provoque une réaction. Boo s’installera, les samedis, dans un espace de La Dernière de L’Orient-Le Jour, dédié à son regard sur l’actualité chargé d’humour, de cynisme, et d’intelligence. Et sur instagram : the.art.of.boo


Mode
Dunya / Souraya Chalhoub

La jeune créatrice Souraya Chalhoub présente à Beyrouth sa collection automne-hiver 2018-19. Produite sous la griffe Souraya, cette ligne illustre l’option de la conceptrice pour des tenues de soirée dans le créneau luxe accessible. Libanaise, mais n’ayant jamais vécu au Liban, Souraya Chalhoub a couronné ses études par master à Londres en gestion de marques de luxe. Fille de l’artiste Mouna Rebeiz, c’est auprès de sa mère qu’elle apprend le dessin. Après une expérience professionnelle dans la compagnie d’assurances familiale, elle se recentre sur la création et lance sa marque éponyme. Présentée à Dunya, Sodeco (Beyrouth) du 4 au 6 octobre, la collection fera ensuite l’objet d’un trunk show au 56 Cadogan square, Londres, du 11 au 13 octobre.


Vidéoclip
Nancy Ajram / House-party


La fin de l’été ne rime pas avec « cahiers » pour Nancy Ajram, qui fait sa rentrée avec un tube libanais festif intitulé Badna Nwalle’ el-Jaww et un clip haut en couleur. Réalisé par Samir Syriani, Nancy Ajram y fait la fête comme une adolescente dans un appartement, entourée d’amis les uns plus saugrenus que les autres. Enceinte de son troisième enfant, rien ne semble contenir la joie de la star qui sera au Grand Rex de Paris le 19 octobre, avant une tournée aux États-Unis : son clip a déjà dépassé le premier million de vues sur la toile, et sa chansonnette est déjà un tube.


Opéra au ciné
Aida au Met / Empire Première

La saison du Metropolitan Opera de New York s’ouvre avec la production démesurée de Sonja Frisell, qui convoque les splendeurs de l’Égypte antique sur la scène du Met. La grande diva russe, Anna Netrebko, interprète l’esclave Aïda face à Anita Rachvelishvili, sa rivale Amneris, dans ce classique de Verdi. Un opéra spectaculaire – où, dans de nombreuses productions, le grandiose éclipse parfois la subtilité de la musique et la complexité intérieure des personnages – sous la direction musicale de Nicola Luisotti, à voir à Beyrouth en direct de New York au cinéma Empire Première le samedi 6 octobre à 19h55. Durée de la retransmission : 3h56, avec 2 entractes. Avec également Aleksandrs Antonenko (Radamès), Quinn Kelsey (Amonasro) et Ryan Speedo (Le roi).


Théâtre
Anquetil tout seul /Monnot

Pour les amateurs de la petite reine, pour les amoureux de la performance physique et surtout théâtrale, Anquetil tout seul, d’après l’œuvre de Paul Fournel adaptée par le metteur en scène Roland Guenoun, sera sur les planches du théâtre Monnot du 18 au 21 octobre, après le Petit Palais à Paris et le Festival d’Avignon. La pièce retrace le parcours du célèbre coureur cycliste, une figure controversée, souvent critiquée, et mal aimée du public, sa carrière et son éternelle rivalité avec le champion Raymond Poulidor. Comment vit-on l’adversité et la célébrité sans jamais se laisser abattre ? Comment devient-on champion dans un univers sans merci ? Un rendez-vous proposé par la maison de production 62 Events.

Rentrée rime avec nouveauté. Mais aussi, à Beyrouth, avec audace, inspiration et beaucoup de bonnes vibes. Dans la déferlante des événements qui sont programmés d’ici à fin 2018, voici 16 rendez-vous à noter sur son calendrier. Des temps forts qui nous feront sans doute (re)dire que c’est l’art – sous toutes ses variantes, du pur et dur à son aspect le plus divertissant – qui...

commentaires (2)

TRES TRES INTERESSANT ! AU MOINS MALGRE LES DEBOIRES POLITIQUES, ECONOMIQUES ET MENACES SECURITAIRES, LA CULTURE DE TOUT GENRE RESTE VIVANTE ET VIVE DANS LE PAYS !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 44, le 29 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • TRES TRES INTERESSANT ! AU MOINS MALGRE LES DEBOIRES POLITIQUES, ECONOMIQUES ET MENACES SECURITAIRES, LA CULTURE DE TOUT GENRE RESTE VIVANTE ET VIVE DANS LE PAYS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 44, le 29 septembre 2018

  • Oh que c'est riche en événements... Malgré tout notre capitale est résolument tournée vers la culture Bravo, l'année finira en beauté.

    Sarkis Serge Tateossian

    02 h 10, le 29 septembre 2018

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