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Culture - Festival de théâtre

Je joue... il joue... nous jouons. Et nous construisons des ponts avec l’autre

À l’initiative de l’Union européenne et en collaboration avec al-Madina, la première édition du Festival du théâtre au Liban se tiendra du 4 au 30 octobre.

Christina Lassen, ambassadrice de l’Union européenne, et Nidal al-Achkar.

La première édition du Festival du théâtre qui se tient à la salle al-Madina tout au long du mois d’octobre invite pour cet événement certains pays européens, avec la participation, bien sûr, du Liban. Les performances au nombre de sept seront interprétées, chacune, durant deux soirées consécutives et un lot de billets gratuits sera offert aux étudiants. Beyrouth est connue pour ses célèbres salles de théâtre, mais on a observé récemment un phénomène assez particulier. Chaque salle a son propre public : les spectateurs francophones au Monnot, les jeunes arabophones ou anglophones dispersés entre le Madina et le Tournesol, etc. « Cet événement théâtral, placé sous l’égide de l’UE, est appelé à réunir tous les publics », indique Nidal al-Achkar à L’OLJ.

« Nidal al-Achkar et moi sommes fières de vous présenter la première édition de ce festival, a annoncé lors d’une conférence de presse Christina Lassen, ambassadrice de l’Union européenne. Si le programme compte une poignée de pays (le Danemark, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni) qui offrent leurs performances pour cette édition, nous espérons être plus nombreux à participer aux prochaines éditions. » « L’Union européenne, poursuit-elle, est assez active dans la promotion et la diffusion de la culture au Liban. Je rappelle ainsi le Festival du cinéma organisé par l’Europe et qui fêtera en janvier ses 25 ans. Dans cette démarche, nous essayons de construire des ponts et de créer une plateforme d’entente et par conséquent un débat artistique. Comme nous avons une longue tradition théâtrale et que le Liban n’a rien à nous envier, l’idée est venue – et là, j’en profite pour remercier Mme Achkar – de joindre nos efforts et multiplier nos créations au pluriel. Nous avons ainsi choisi ce lieu parce qu’il reflète la diversité et la culture libanaises. Notre slogan à l’Union européenne est l’unité dans la diversité. Nous sommes si différents les uns des autres mais nous portons quand même le nom d’Union européenne. Ce slogan est ô combien applicable au Liban. » Et Mme Lassen de conclure : « Nous aimons l’art parce que cet espace met toujours en jeu des opinions différentes qui se croisent et parfois s’entrechoquent et c’est ce qui rend le débat plus intéressant et plus créatif. » Pour sa part, Nidal al-Achkar a remercié d’abord l’Union européenne qui a accepté d’entrer dans le jeu, mais aussi tous les centres culturels concernés. Elle a également dit, comme elle sait si bien le faire, c’est-à-dire théâtralement et avec passion : « Je joue, tu joues, il joue. Nous jouons seuls puis avec nos frères et sœurs ou avec nos amis. Nous aimons jouer ensemble car nous échangeons nos jeux. Mais un jour, nous oublions comment jouer et surtout les règles du jeu. Nous insultons nos amis, nos voisins et les passerelles que nous avons construites, nous les détruisons d’un coup. Le jeu est le plus petit raccourci entre deux personnes, deux nations et deux mondes. Alors, aujourd’hui, nous continuons à jouer et nous espérons que d’autres se joignent à nous. »


(Lire aussi : Parce que Liliane Nemri rit de si bon cœur...)


Et si nous devions en choisir trois ?

– My Name is Rachel Corrie (Royaume-Uni). Adaptée par Alan Rickman et Katharine Viner (Royaume-Uni) des écrits de Rachel Corrie, cette pièce, qui fait l’ouverture du festival, met en scène le personnage de Corrie, une militante américaine propalestinienne et membre du mouvement de solidarité internationale. Elle est tuée en 2003 dans la bande de Gaza durant la seconde intifada, ensevelie sous des amas poussés par un bulldozer israélien à proximité de là où elle manifestait.

– The Sea Dies Also (Espagne). Adaptée des écrits de Federico Garcia Lorca et mise en scène par Antoine Achkar, la pièce raconte les dernières heures de Garcia Lorca avant son exécution par les fascistes.

– Voices in the Dark (France). Un spectacle de marionnettes par le Collectif Kahraba, écrit par Matei Visniec, mis en scène et interprété par Éric Deniaud. Cinquante petites marionnettes sur scène pour décrire notre quotidien.

Mais aussi Stranger de Nadezhda Klimenko (Danemark) ; The Metamorphosis After Franz Kafka (Allemagne) ; et Not so Long Ago (une pièce musicale de Nidal al-Achkar). Le programme sera en ligne sur les sites du Madina et de l’Union européenne et les billets en vente chez Antoineonline et au théâtre al-Madina.


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SINCERES SOUHAITS DE REUSSITE !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 06, le 25 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • SINCERES SOUHAITS DE REUSSITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 06, le 25 septembre 2018

  • Théâtre tres bien, mais il y a pourtant partout un probleme linguistique de la grande 'puissance' culturelle du monde anglophone. Moi je suis pro-UK et pro-Angleterre mais il y a un probleme linguistique que partout on semble utiliser l'anglais, meme pour Garcia Lorca apparement on l'a traduit en anglais 'The Sea Dies Also'. Dommage ! Pourquoi l'union europeenne fait une conference en utilisant l'anglais ? Je suis aussi conscient du grand poids de l'anglais si on va regarder les théâtres a Dubai ou Beyrouth, ca va plutot etre les grands "block-busters" de Hollywood (USA) qu'on y voit que des productions europeennes. Mais il existe un publique a Beyrouth qui parle espagnol, il suffit de prendre un taxi a Beyrouth et il y a une bonne chance que le chauffeur est un libanais qui parle un peu espagnol car il a de la famille en amerique du sud, pourtant ces gens ne vont pas au théâtre pour regarder des pieces en espagnol.

    Stes David

    12 h 28, le 25 septembre 2018

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