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À La Une - Syrie

La Syrie et l'Iran saluent l'accord russo-turc sur la province d'Idleb

L'UE demande que cet accord garantisse "la protection des vies et des infrastructures civiles".


Des manifestants brandissant des drapeaux de la Turquie et de l'opposition syrienne à Binnich, dans la province d'Idleb, le 17 septembre 2018. AFP / OMAR HAJ KADOUR

Les autorités syriennes et iraniennes ont salué mardi l'accord russo-turc dévoilé la veille sur l'instauration d'une "zone démilitarisée" dans la province d'Idleb, ultime grand bastion insurgé dans le nord-ouest de la Syrie en guerre.

La Syrie "se félicite de l'accord concernant la province d'Idleb", a indiqué une source au ministère des Affaires étrangères citée par l'agence officielle Sana. La Syrie "a toujours favorablement accueillie toute initiative qui permet d'éviter l'effusion de sang des Syriens et participe à restaurer la sécurité". Le gouvernement "affirme qu'il poursuivra sa guerre contre le terrorisme jusqu'à la libération du dernier mètre carré de terre syrienne, que ce soit par des opérations militaires ou par la réconciliation locale", a-t-elle ajouté.

Selon le journal progouvernemental syrien Al Watan, la zone démilitarisée s'étendra sur 15 km autour de la ville d'Idleb. L'autorité de l'Etat devra y être rétablie d'ici à la fin de l'année, une fois que les insurgés auront remis toutes leurs armes lourdes et quitté les zones civiles, poursuit-il. Citant des sources diplomatiques russes, il ajoute que tous les mouvements rebelles hostiles à l'accord seront considérées "comme des terroristes à combattre".

Plusieurs représentants de l'opposition syrienne se sont également félicités de l'accord. "L'accord d'Idleb préserve la vie des civils et empêche qu'ils soient directement pris pour cibles par le régime. Il enterre le rêve d'Assad de reprendre le contrôle de toute la Syrie", s'est félicité Moustafa Sedjari, membre de l'Armée syrienne libre. "Cette zone restera entre les mains de l'Armée syrienne libre et le régime comme ses partisans seront contraints d'entamer un processus politique sérieux qui mènera à une véritable transition et à la fin du régime d'Assad", a-t-il ajouté. Le Comité des négociations mis sur pied pour représenter l'opposition aux pourparlers de Genève parle, lui, d'une "victoire du désir de vivre sur la volonté de tuer". Le "scénario de l'offensive est pratiquement exclu, en tout cas pour une période assez longue, et nous espérons que ce sera permanent", a déclaré Yahya al-Aridi, porte-parole du Comité, joint par téléphone.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères iranien a estimé que l'accord conclu lundi soir entre Moscou et Ankara pour éviter un assaut des troupes de Damas est un exemple de "diplomatie responsable", a estimé mardi le ministre des Affaires étrangères iranien. "Quelques semaines d'efforts intensifs d'une diplomatie responsable (...) permettent d'éviter la guerre à Idleb et d'obtenir un engagement ferme à combattre le terrorisme extrémiste", a écrit Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter. "La diplomatie, ça marche", a-t-il ajouté, en mettant en avant ses propres "visites à Damas et Ankara" et le sommet entre les présidents turc, russe et iranien du 7 septembre à Téhéran pour dire que l'Iran n'était pas pour rien dans le résultat de la rencontre de lundi.



"L'Iran a toujours été au centre des consultations", a également déclaré M. Zarif, cité par l'agence iranienne Isna. Selon cette agence semi-officielle, M. Zarif répondait là à une question d'un journaliste iranien lui demandant si l'Iran avait été consulté à propos de la décision annoncée par les présidents russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

De son côté, la Commission européenne a demandé que cet accord garantisse "la protection des vies et des infrastructures civiles". "Nous espérons que l'accord conclu hier, selon certaines informations, par les présidents russe et turc garantira la protection des vies et des infrastructures civiles ainsi qu'un accès humanitaire sans entrave et durable", a affirmé une porte-parole de l'exécutif européen lors du point presse quotidien.


(Lire aussi :  Rencontre Poutine/Erdogan : pari gagné pour le « reïs »)


Les deux chefs d'État, qui se sont rencontré lundi à Sotchi (Russie), ont surmonté leurs divisions et se sont mis d'accord pour éviter l'assaut voulu par le régime syrien sur Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste de Syrie, en créant une "zone démilitarisée" sous contrôle russo-turc dans cette province. Selon M. Poutine, l'accord prévoit également "le retrait de tous les combattants radicaux" (dont la présence était dénoncée par Moscou comme justifiant un assaut.

Cette zone de 15-20 km de large doit servir de zone-tampon entre les territoires insurgés et les zones gouvernementales alentours. Elle sera contrôlée par les forces turques et la police militaire russe et toutes les armes lourdes devront en avoir été retirées d'ici au 10 octobre.

Depuis que le régime syrien, soutenu par l'armée russe, a annoncé son intention de reprendre cette zone située dans le nord-ouest de la Syrie, la Turquie, soutien des rebelles, ne cesse de mettre en garde contre une possible catastrophe humanitaire en cas d'assaut des troupes gouvernementales.

Autre soutien du président syrien Bachar el-Assad, l'Iran avait de son côté mis en garde Damas et Moscou contre une "politique de la terre brûlée", insistant sur les "questions humanitaires" et affichant sa détermination à tout faire pour que la population ne souffre pas et qu'il n'y ait pas de victimes". Lors de leur rencontre à Téhéran le 7 septembre, le président iranien Hassan Rohani et MM. Poutine et Erdogan n'étaient pas parvenus à arrêter une position commune permettant de "régler" la question.

A court terme, l'initiative éloigne la perspective d'une offensive du régime et de son allié russe, et devait apporter un répit dans un pays en ruine déchiré depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 360.000 morts.


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commentaires (2)

MA3 GHASSA...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 27, le 18 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • MA3 GHASSA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 27, le 18 septembre 2018

  • Ben oui, que peuvent-ils dire d'autre ... quand on n'a plus son mot à dire ou on se tait ou on est d'accord.

    Remy Martin

    11 h 46, le 18 septembre 2018

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