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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Dans la perspective de la bataille d'Idleb, la propagande russe se met en branle

Moscou accuse les Casques blancs d’une mise en scène d’attaques aux gaz toxiques.

Des habitants de la province d’Idleb se préparent avec les moyens de bord à l’assaut du régime et des alliés, notamment à une éventuelle attaque chimique. Omar Haj Kadour/AFP

Le spectre d’une grande offensive contre Idleb lancée par le régime syrien et ses alliés se rapproche à grands pas. Et avec lui, son lot de spéculations, notamment sur la nature des armes qu’utilisera Damas pour mettre à genoux le dernier grand bastion rebelle.

Depuis le début de la guerre en Syrie, les pays occidentaux ont accusé à plusieurs reprises Bachar el-Assad d’avoir usé d’armes chimiques contre la population civile, des accusations à chaque fois démenties par Damas et son allié russe qui ont attribué ces attaques aux rebelles. Alors que les États-Unis et leurs alliés se sont dit prêts à intervenir en cas de recours à l’arsenal chimique, le gouvernement syrien et Moscou ont déjà activement préparé leur défense. Le camp progouvernemental a en effet mis en branle une importante campagne médiatique soutenant l’imminence d’une attaque chimique à Idleb menée par les rebelles ou l’orchestration, par les rebelles, de simulacres d’attaques. Les médias du Kremlin ont ainsi publié pas moins de 35 articles explicitement sur le sujet, repris pour certains par les agences d’information syrienne SANA et iranienne FARS. Le ministère russe de la Défense a affirmé mardi que les Casques blancs, aidés du groupe jihadiste Hay’at Tahrir al-Cham (HTS), auraient « tourné au moins neuf vidéos, impliquant des enfants, visant à accuser Damas d’avoir mené une attaque au chlore contre des civils à Idleb ». Moscou affirme s’appuyer sur des témoignages d’habitants de la province sur le « tournage de la mise en scène d’un usage d’armes chimiques » dans les rues de Jisr al-Choughour, une localité située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Idleb. Deux de ces vidéos pourraient, selon la Russie, « être communiquées à l’ONU et à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), quant aux sept autres, elles pourraient être diffusées sur les réseaux sociaux à cause de leur mauvaise qualité ». La chaîne de télévision al-Mayadeen (prorégime) a, de son côté, cité une source à Jisr al-Choughour affirmant que les Casques blancs prévoient de transférer un grand volume de matériaux toxiques dans deux localités au nord de Hama.

« Le régime et les Russes mènent une guerre médiatique loin de toute vérité. Cette dernière année, à chaque fois qu’ils ont été accusés d’utiliser des armes chimiques contre les civils, ils nous ont accusés d’orchestrer des simulacres d’attaques, que ce soit en amont des attaques ou après », affirme Abdel Rahmane, un habitant d’Idleb, contacté via WhatsApp. Moscou a appelé l’OIAC à « empêcher une provocation à l’arme chimique qui pourrait prochainement être perpétrée dans le gouvernorat syrien d’Idleb ».La Russie avait aussi accusé, fin août, les rebelles syriens de préparer une attaque chimique dans la province d’Idleb pour pouvoir ensuite en accuser le régime de Damas et donner un prétexte aux Occidentaux pour frapper les positions de l’armée syrienne dans la région.


(Lire aussi : L'ONU accuse Damas de trois attaques au chlore en Syrie)


Menaces occidentales
La machine de propagande semble également bien rodée du côté de Damas. Début février, les États-Unis avaient accusé le régime d’avoir effectué de nouvelles attaques au chlore dans la Ghouta orientale, en s’appuyant notamment sur les témoignages des habitants et des médecins sur place. Les Occidentaux avaient alors menacé le régime de représailles. Le 28 février, le représentant syrien à l’ONU, Bachar al-Jaafari, déclarait avoir les preuves irréfutables de l’imminence d’une attaque chimique préparée par les rebelles. Le 7 avril, une attaque présumée au sarin et au chlore, attribuée au régime, à Douma, près de Damas, avait fait près de 50 morts et plus de 500 intoxications.

La menace d’une nouvelle utilisation par le régime d’armes chimiques, sur Idleb cette fois, est plus que jamais prise au sérieux par les habitants. « Les gens s’y préparent avec des moyens dérisoires, en mettant de côté du coton ou des sacs plastiques pour se protéger des inhalations toxiques », poursuit Abdel Rahmane.Une nouvelle attaque chimique d’envergure permettrait au régime de tester à nouveau les Occidentaux et d’affaiblir leur crédibilité. « Le régime et les Russes ne feraient pas de campagne de désinformation d’une telle ampleur s’ils n’avaient pas l’intention d’utiliser les armes chimiques. Ils les ont utilisés à plusieurs reprises et ils continueront à le faire car rien ne les en dissuade, et surtout pas les menaces des Occidentaux », estime Abdel Rahmane.Après l’attaque chimique de Douma, le président américain Donald Trump s’était enflammé dans un tweet : « Le président Poutine, la Russie et l’Iran sont responsables pour leur soutien à l’Animal Assad. Il faudra payer le prix fort. » Les forces américaines, britanniques et françaises avaient visé trois sites liés au programme d’armement chimique syrien près de la capitale et dans le centre du pays. Un prix qui avait été jugé par certains comme « pas assez fort », pas assez « dissuasif ».


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commentaires (3)

Hahahaha.... Et on a JAMAIS parlé de propagande OCCIDENTALE dans ce journal comme si celà n'existait PAS.... hahahaha...

FRIK-A-FRAK

15 h 33, le 14 septembre 2018

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Commentaires (3)

  • Hahahaha.... Et on a JAMAIS parlé de propagande OCCIDENTALE dans ce journal comme si celà n'existait PAS.... hahahaha...

    FRIK-A-FRAK

    15 h 33, le 14 septembre 2018

  • UNE GUERRE DE PROPAGANDE A LA HITLER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 14, le 14 septembre 2018

  • Pourquoi faut-il croire aveuglément les accusations des alliés occidentaux et pas celles des Russes? On connait bien le sale rôle de ces casques blancs et qui est les soutient (et protège, quand ils sont "en danger")...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 14, le 14 septembre 2018

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