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Moyen Orient et Monde - Syrie

Ankara intensifie ses livraisons d’armes aux rebelles d’Idleb

Les bombardements du régime de Damas se poursuivent contre l’ultime bastion insurgé.

Des rebelles syriens prenant part à un entraînement à Idleb. Aaref Watad/AFP

La Turquie a intensifié ces derniers jours ses livraisons d’armes aux rebelles de la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où l’armée gouvernementale syrienne et ses alliés veulent lancer une offensive terrestre malgré les mises en garde de la communauté internationale.

Des sources rebelles ont déclaré à Reuters que l’aide militaire turque s’était accentuée depuis le sommet de Téhéran vendredi dernier entre les présidents russe, turc et iranien, où aucun accord n’a pu être trouvé pour prévenir l’offensive des forces de Damas.

La Turquie, qui accueille déjà trois millions et demi de réfugiés syriens, craint un nouvel exode en direction de son territoire si la province d’Idleb, dernier bastion des insurgés en Syrie, est attaquée par les troupes loyalistes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, tout comme l’ONU, a évoqué un « désastre humanitaire » si la bataille d’Idleb devait être lancée.

« Les Turcs ont promis leur soutien militaire en vue d’une longue bataille », a déclaré à Reuters un chef de l’Armée syrienne libre (ASL), alliance armée des rebelles qui est aidée depuis des années par les Occidentaux et Ankara.

L’armée turque a notamment fourni en grande quantité des munitions et des roquettes Grad, a-t-il ajouté.


(Lire aussi : Comment Ankara voit les préparatifs de l’offensive sur Idleb ?)


Les principales localités de la province d’Idleb sont contrôlées, non par l’ALS, mais par des jihadistes liés à l’ancienne branche syrienne d’el-Qaëda, le Front al-Nosra.

L’armée turque envoie aussi des renforts et des armes lourdes depuis une semaine dans la douzaine de postes d’observation qu’elle a établis dans la région d’Idleb, ainsi que plus à l’est, dans une zone au nord de la ville d’Alep.

La Turquie a d’ailleurs demandé aux combattants de l’ALS du secteur d’Alep de rejoindre les lignes de front dans la province d’Idleb, ont précisé deux chefs rebelles.

Les frappes du régime syrien se sont poursuivies hier contre l’ultime bastion insurgé de Syrie. Les bombardements de l’armée syrienne se sont abattus sur le sud de la province limitrophe de la Turquie, sans faire de victimes civiles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des bombardements ont aussi visé le nord de la province de Hama, a précisé l’OSDH.

L’ONU, qui craint qu’un assaut contre la région ne provoque « la pire catastrophe humanitaire » du siècle, avait appelé mardi les parties belligérantes à éviter « un bain de sang ». « Combattre le terrorisme n’absout pas les belligérants de leurs obligations imposées par le droit international », a insisté le secrétaire général Antonio Guterres lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les tirs d’artillerie à Idleb interviennent au lendemain de l’annonce par la coalition antijihadiste menée par les États-Unis du lancement de la phase finale de son opération militaire contre le groupe État islamique (EI) dans l’est de la Syrie.


(Lire aussi : La Turquie capture un fugitif dans un fief d'Assad en Syrie)


« Mise en scène »

En parallèle, la Russie a affirmé que les rebelles syriens préparaient la « mise en scène » d’une fausse attaque chimique, qui serait ensuite attribuée au régime syrien pour donner un prétexte à une éventuelle intervention militaire occidentale.

Citant des habitants d’Idleb, l’armée russe a assuré que des équipes de télévision de plusieurs chaînes moyen-orientales ainsi que « la branche régionale d’une importante chaîne américaine d’informations » sont arrivées à Jisr al-Choughour, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de la ville d’Idleb. Peu après, le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a prévenu le président syrien Bachar el-Assad qu’il risquait des représailles s’il utilisait des armes chimiques lors d’un éventuel assaut contre Idleb. « À Idleb, nous suivons de très près les agissements du régime Assad, soutenu et incité par les Iraniens et les Russes », a déclaré M. Mattis, ajoutant avoir « zéro preuve d’une quelconque capacité chimique de l’opposition syrienne, quoi qu’en dise la Russie ».


Pour mémoire

Idleb : Ankara échoue à modifier les plans russo-iraniens

La Turquie a intensifié ces derniers jours ses livraisons d’armes aux rebelles de la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où l’armée gouvernementale syrienne et ses alliés veulent lancer une offensive terrestre malgré les mises en garde de la communauté internationale.Des sources rebelles ont déclaré à Reuters que l’aide militaire turque s’était accentuée depuis...

commentaires (4)

Trois ans déjà sont passés, depuis que les USA et russes ont trouvé un compromis pour une solution acceptable du partage de certaines régions de la Syrie (Kurdistan sous forme d'autonomie pour le moment) que cela déplaise à la Turquie. Moyennant le rétablissement du régime syrien sur la plus part des régions perdues. Pour le reste .... cela prendra du temps et des gesticulations de part et d'autres est prévisibles. Qui les écoute ?

Sarkis Serge Tateossian

01 h 02, le 14 septembre 2018

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Commentaires (4)

  • Trois ans déjà sont passés, depuis que les USA et russes ont trouvé un compromis pour une solution acceptable du partage de certaines régions de la Syrie (Kurdistan sous forme d'autonomie pour le moment) que cela déplaise à la Turquie. Moyennant le rétablissement du régime syrien sur la plus part des régions perdues. Pour le reste .... cela prendra du temps et des gesticulations de part et d'autres est prévisibles. Qui les écoute ?

    Sarkis Serge Tateossian

    01 h 02, le 14 septembre 2018

  • Confirmation encore que la situation est sous contrôle, les alliés avançant leur pions les uns apres les autres, sans que le grand méchant trump ne puisse réagir. Cela prendra peut etre encore pas mal de temps mais au moins on commence à apercevoir le bout du tunnel c’est déjà ça

    Chady

    18 h 54, le 13 septembre 2018

  • LE SECOND ROUND DU MATCH SYRIEN... LE PLUS DANGEREUX CAR IL PEUT RESULTER ET VITE EN CONFLIT ARME REGIONALO-INTERNATIONAL AUX CONSEQUENCES DESASTREUSES SURTOUT POUR LA RUSSIE ET L,IRAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 43, le 13 septembre 2018

  • LE SECOND ROUND DU MATCH SYRIEN... LE PLUS DANGEREUX CAR IL PEUT RESULTER ET VITE EN CONFLIT ARME REGIONALO-INTERNATIONAL AUX CONSEQUENCES DESASTREUSES SURTOUT POUR LA RUSSIE ET L,IRAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 42, le 13 septembre 2018

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