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À La Une - Economie

Des entrepreneuses saoudiennes développent leurs talents aux Etats-Unis

Seulement 22% des Saoudiennes travaillent actuellement. L'objectif est d'atteindre 30% d'ici 2030, ce qui resterait néanmoins bien en-deçà de la plupart des autres pays.

Depuis la désignation de Mohamed ben Salmane comme prince héritier d'Arabie saoudite en juin 2017, un vent de réformes favorables aux femmes souffle sur le pays, donnant l'espoir de davantage d'équité. Photo AFP / Olivia Hampton

L'une développe une visite virtuelle de Médine, où se trouve le mausolée du prophète Mahomet, l'autre veut convertir son pays au recyclage: ces deux Saoudiennes ont intégré un incubateur d'entreprises à Washington pour doper leur créativité entrepreneuriale.

Reem Dad, 22 ans, et Heba Zahid, 37 ans, font partie d'un groupe de quatorze femmes venues du royaume ultra-conservateur pour suivre un programme intensif à Halcyon, un incubateur de jeunes pousses situé à Washington.

"Tout est en train de changer maintenant (...) Il y a une place pour les femmes partout", relève Reem Dad, dont le programme de réalité virtuelle Taibah VR a vocation à faire visiter l'un des sites les plus saints de l'islam.

"Si un homme veut créer une entreprise ou veut monter une startup, il doit suivre un processus -- le même processus que nous devons aussi suivre. Donc j'ai le sentiment que nous sommes égaux", dit-elle à l'AFP.

Depuis la désignation de Mohamed ben Salmane comme prince héritier d'Arabie saoudite en juin 2017, un vent de réformes favorables aux femmes souffle sur le pays, donnant l'espoir de davantage d'équité.

Le plan de réformes économiques et sociales "Vision 2030" lancé par "MBS" vise notamment à promouvoir les entreprises locales, y compris celles dirigées par des femmes.

Seulement 22% des Saoudiennes travaillent actuellement. L'objectif est d'atteindre 30% d'ici 2030, ce qui resterait néanmoins bien en-deçà de la plupart des autres pays.


(Lire aussi : Sur un circuit de Riyad, des Saoudiennes goûtent au grand frisson)


Concours de sélection

La formation des jeunes saoudiennes à Washington, d'une durée de deux semaines, a été financée en partie par l'université Taibah de Médine, qui avait organisé un concours en coopération avec le consulat saoudien de New York.

Parmi les projets sélectionnés, une application en arabe pour aider les enfants autistes à communiquer, une plateforme pour mettre en relation employeurs et demandeurs d'emploi ou encore un site internet pour faciliter les soins dentaires.

"Bien sûr, nous faisons face à beaucoup de défis, mais la chose la plus importante, c'est que nous n'abandonnerons jamais", relève Asmaa Alabdallah, 22 ans, qui a conçu Bitgo, un jeu de réalité augmentée similaire à Pokemon Go pour inciter les jeunes à faire du travail d'intérêt général.

Selon Reem Dad et elle, l'obstacle le plus important n'est pas celui d'être une cheffe d'entreprise en Arabie saoudite, mais plutôt de trouver sur place un programme pour développer leurs talents.

A Washington, elles ont pu peaufiner la présentation de leur projet --pour trouver des investisseurs par exemple--, constituer un réseau et participer à des ateliers sur la négociation, la vente et la vulnérabilité.

Elles ont aussi reçu les conseils de géants comme Amazon Web Services, d'autres startups et des cabinets de consultants comme Deloitte.

Leur séjour s'est achevé par la présentation de chaque projet devant quelque 150 investisseurs potentiels, des philanthropes, des organisations internationales et des diplomates.

Mais leur optimisme est lesté par le système des "gardiens" masculins --pères, maris ou autres parents proches-- qui peut empêcher les femmes de prendre des décisions importantes, de voyager à l'étranger, de signer des contrats.

"Dans un pays comme l'Arabie saoudite, qui n'est historiquement pas ouvert à l'accès des femmes à ces opportunités, le fait que (les autorités saoudiennes) acceptent de faire ce programme avec uniquement des fondatrices est très bienvenu", estime Josh Mandell, directeur des programmes politique et international d'Halcyon. "Nous nous attendons à ce que ces femmes retournent en Arabie saoudite, pas seulement comme de futures responsables dans leur pays et leur région, mais aussi pour créer des entreprises prospères", confie-t-il.

Depuis son lancement en 2014, l'incubateur Halcyon a apporté son soutien à 61 jeunes pousses ayant levé plus de 56 millions de dollars de financements, et a créé autour de 500 emplois. Depuis l'an dernier, c'est aussi une organisation à but non lucratif spécialisée dans les politiques publiques et l'art.


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