Berset : Le Liban n’est pas le seul pays concerné par les réfugiés

Au troisième jour de sa visite officielle au Liban, le président de la Confédération suisse Alain Berset a eu droit à une rencontre interreligieuse élargie, à Dimane (Liban-Nord), axée sur le vivre-ensemble et ses conditions, et à une visite de terrain dans un camp de réfugiés syriens au Akkar. En guise de dessert, et après avoir déjeuné à la table du patriarche, M. Berset s’est promené dans la forêt des Cèdres millénaires et s’est attardé dans les salles du musée Gibran, à Bécharré.

Dans un mot d’accueil et de prise de position prononcé avant le repas dans le grand salon de Dimane, et devant les représentants de toutes les communautés religieuses chrétiennes et musulmanes du Liban, le patriarche Raï a redit au président de la Confédération suisse que le retour de près d’un million de réfugiés syriens présents au Liban ne devrait pas être lié à une solution politique au conflit en Syrie. « Nous coopérons tous avec la communauté internationale afin d’obtenir une solution au problème des déplacés syriens, irakiens et palestiniens, et leur retour, tous, dans leur pays de manière digne », a affirmé Mgr Raï. « Le droit au retour est notre priorité quotidienne et il ne doit pas être lié à des solutions politiques qui pourraient prendre des années avant de voir le jour (...) », a insisté le chef de l’Église maronite.

Dans le grand salon de son lieu de résidence estival, le patriarche Raï était entouré des patriarches Youhanna X Yazigi des grecs-orthodoxes, Youssef Absi des grecs-catholiques, Ignace Ephrem II des syriaques-orthodoxes, Ignace II Younan des syriaques-catholiques, ainsi que du Rev. Salim Sahyouni, chef de la communauté évangélique au Liban et en Syrie, du nonce apostolique Mgr Joseph Spitori, de représentants du mufti de la République, du Conseil supérieure chiite, du cheikh Akl druze et du Conseil supérieur alaouite, et enfin des deux coprésidents du Comité national pour le dialogue, Harès Chéhab et Mohammad Sammak.

Le président Berset a pour sa part affirmé que sa visite « ne vise pas seulement à renforcer les relations entre le Liban et la Suisse, mais à rappeler également que le Liban n’est pas le seul pays concerné par la question des déplacés et des réfugiés ». « Hier, lors de nos réunions avec le président de la République, Michel Aoun, et le président du Parlement, Nabih Berry, nous avons souligné l’intérêt que nous portons à l’aide au Liban pour ne pas le laisser seul (...) », a ajouté le président de la Confédération suisse.

Arrivé dimanche au Liban, M. Berset avait déclaré lundi, lors d’une conférence de presse commune avec le président Michel Aoun, que « sans un fort soutien de la communauté internationale, il ne sera pas possible d’envisager une situation stable pour le retour des réfugiés ». M. Aoun avait pour sa part réitéré la position libanaise qui reste « attachée au retour des réfugiés syriens dans les zones sûres de leur pays », saluant au passage « l’initiative russe qui va dans ce sens ». « J’ai demandé au président suisse l’appui de son pays à cette initiative, sans la lier à une solution politique qui pourrait tarder à voir le jour », avait-il ajouté.

Dans un camp

Auparavant dans la journée, le président de la Confédération suisse s’était rendu dans un camp de réfugiés syriens du Akkar accueillant 43 familles. M. Berset, qui était notamment accompagné de l’ambassadrice de Suisse au Liban, Monika Schmutz Kirgöz, et du secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh, s’est rendu dans une tente du camp aménagée en école.

Le président suisse s’est entretenu avec des familles syriennes qui ont évoqué « l’aide humanitaire et médicale insuffisante » qu’ils reçoivent. Il s’est ensuite rendu à la base militaire aérienne de Kleïate pour une table ronde avec le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise et des équipes de la CRL.

F. N.