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Campus - TÉMOIGNAGES

Ces jeunes Libanais installés aux pays de l’or noir

De plus en plus de jeunes, fraîchement diplômés ou en début de carrière, quittent le confort de leurs foyers et mettent le cap sur les pays arabes à la recherche de meilleures opportunités.

Tracy Naoufal.

Ils sont jeunes et ambitieux. Et comme des milliers d’autres jeunes Libanais, après des mois à la recherche d’un emploi pour certains, ou quelques années de travail dans des conditions qui ne leur conviennent pas pour d’autres, ils ont quitté le Liban pour l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis. Stefany Kaprielian, Raymond Abi-Aad, Mélissa Madenjian, Anthony Chrabieh, Émile el-Hawa, Georges Zaghloul, Roy Audi, Paul Naoufal et Tracy Naoufal ont moins de 27 ans. Diplômés de l’AUB, la LAU, la NDU et l’USJ, ils viennent de différents domaines : gestion, économie, génie civil et mécanique. Campus les a rencontrés. Ils racontent.

« Il aurait été beaucoup plus facile pour nous de rester au Liban et de vivre auprès de notre famille qui n’a jamais manqué à nos besoins. Mais on nous a appris à devenir ambitieux, à défier nos peurs et à sortir de notre zone de confort », expliquent Tracy Naoufal et son frère Paul, installés respectivement à Dubaï et en Arabie saoudite. Leurs parents, bien que tristes de voir leurs deux enfants quitter le pays, acceptent leur décision. « Ils sont fiers de notre choix et comprennent notre besoin de rechercher de meilleures opportunités de travail et notre désir de vouloir prendre part à des mégaprojets internationaux », assurent-ils.

Si Anthony Chrabieh, Émile el-Hawa, Georges Zaghloul et Roy Audi ont été poussés à partir en raison des difficultés qu’ils ont rencontrées, après l’obtention de leurs diplômes, à trouver du travail au Liban, ce n’est pas le cas de Stefany Kaprielian. La jeune fille, aujourd’hui directrice principale des relations d’entreprise au siège régional d’une importante compagnie basée à Dubaï, raconte : « Après trois ans de travail dans cette même entreprise au Liban, mes employeurs m’ont assuré que je méritais une promotion, mais que celle-ci ne pouvait m’être accordée au Liban vu le manque de besoin pour un tel poste au pays du Cèdre. »


(Pour mémoire : Ces jeunes Libanais, « étrangers » dans leur pays)


Opportunités
Pour ces jeunes, les pays du Golfe offrent une expérience professionnelle, une visibilité internationale, des promotions, ainsi que des salaires élevés et bien mérités. Les avantages semblent donc nombreux aux pays de l’or noir. Stefany Kaprielian confie avoir bénéficié d’un « apprentissage constant et très rapide en seulement quelques mois ». Elle affirme être « beaucoup mieux payée qu’au Liban », où elle s’est vue obligée de cumuler « deux emplois pour obtenir un salaire plus ou moins décent ». Raymond Abi-Aad, agent principal en logistique à Dubaï, indique, lui, que dans les entreprises du Golfe, il y a « beaucoup de reconnaissance et d’appréciation pour un travail bien fait » et « des chances de promotion égales à ceux qui travaillent dur, et non aux employés pistonnés ». Ce qui aboutit à un salaire plus élevé, et donc à « la possibilité de vivre luxueusement ». Mélissa Madenjian, consultante en stratégie à Dubaï, elle, apprécie « les facilités de base offertes dans les pays du Golfe » et « le fait de se sentir en sécurité dans un pays où les lois sont appliquées ». « On n’a pas à s’inquiéter des coupures d’électricité ou d’une mauvaise connexion internet qui mène à des frais faramineux de téléphone portable », précise-t-elle. Pour Anthony Chrabieh, Émile el-Hawa, Georges Zaghloul et Roy Audi, tous les quatre ingénieurs à Riyad, en Arabie saoudite, « l’échelle internationale des projets ainsi que les salaires élevés » sont des avantages importants. Paul Naoufal, également ingénieur à Riyad, lui, admire « le professionnalisme » dans son travail à l’étranger. Quant à Tracy Naoufal, consultante associée dans une compagnie de gestion à Dubaï, ce sont « la diversité culturelle », « l’exposition aux différentes nationalités et cultures » et « les contacts internationaux » qu’elle apprécie le plus.

Cela en vaut la peine
Toutefois, la vie en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis n’est pas tous les jours facile. Les jeunes admettent faire face à plusieurs défis dont la chaleur intense des mois d’été, les longues heures de travail, les différences culturelles, et unanimement, le fait d’être loin de leurs familles. Les avis sont divers en ce qui concerne la vie sociale des jeunes ; pour ceux habitant Dubaï, la présence d’une grande diaspora libanaise ainsi que des lois assez libérales leur permettent de se sentir plus ou moins au Liban. Par contre, pour ceux qui résident en Arabie saoudite, la vie sociale est bien loin de celle du Liban : « C’est le jour et la nuit », affirme Émile el-Hawa. Les restrictions au royaume saoudien les rendent nostalgiques de leur vie sociale active au Liban. Pourtant, aucun regret en ce qui concerne leurs choix professionnels ; pour tous ces jeunes Libanais, retourner au Liban dans un futur proche n’est pas envisageable. Ils sont tous conscients de leur potentiel professionnel et des perspectives de carrière dans les pays arabes. Toutefois, bien que convaincus des possibilités que leur offre le Golfe, ces jeunes ambitieux espèrent bien rentrer un jour au Liban, si la situation le leur permet, et faire bénéficier leur pays d’origine de leurs expériences internationales.



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