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Liban - Pédagogie

A Bourj el-Brajné, des jeunes Palestiniens chantent pour Jérusalem

Des enfants des camps du Liban chanteront pour « al-Quds » et la Palestine, demain jeudi à 20 heures, au théâtre al-Madina. Une soirée rendue possible par l’association al-Kamandjati.

Dans une des écoles de l’association al-Kamandjati, les étudiants s’entraînent pour le concert de demain. Photo fournie par l’ONG

Au travers d’une des ruelles étroites et sombres du camp de Bourj el-Brajné dans la banlieue sud de Beyrouth, une petite porte donne accès à un immeuble bien entretenu de quatre étages. À l’intérieur, plusieurs salles de classe et une petite salle de concert : c’est ici que l’association al-Kamandjati a implanté une de ses écoles de musique. Deux fois par semaine, elle offre des cours de solfège, de chant et de musique orientale à des jeunes des camps de réfugiés palestiniens, âgés de 6 à 20 ans. Basée à Chatila et Bourj el-Brajné, l’association s’est installée auprès de populations particulièrement précaires. « La musique apporte un peu de paix dans un quotidien difficile. Ces jeunes sont enfermés dans leurs camps. La musique les libère, leur donne plus d’espace et offre des opportunités professionnelles », explique Iyad Staiti, directeur d’al-Kamandjati.

L’association n’est pas une idée nouvelle. Ramzi Abou Redwan, un musicien de Ramallah, y pensait depuis longtemps. Il l’a concrétisée en 2002. Alors étudiant en France, il ouvre son association et organise des événements culturels pour lever des fonds et collecter des instruments de musique. Seize ans plus tard, des écoles comme celle de Bourj el-Brajné, l’association en a créé six en Cisjordanie et deux dans les camps de réfugiés au Liban. Pour les 70 musiciens en herbe réfugiés au pays du Cèdre, cette association a tout d’un bol d’air.


(Pour mémoire : Ramzi Aburedwan, le Palestinien qui amène la musique aux réfugiés)


« La musique m’emmène ailleurs »
Cheveux impeccables, tenue soignée, Ahmad, 21 ans, parle presque couramment anglais. Il a toujours vécu à Bourj el-Brajné, dans une atmosphère insalubre et étouffante. Mais depuis cinq ans, date à laquelle il a rejoint l’association, il respire un peu mieux. Pour ce passionné de jazz et de musique orientale, la découverte d’al-Kamandjati n’a rien d’anodin. Il écoute de la musique depuis qu’il est né et l’opportunité de pouvoir en jouer ne lui a pas échappé. Il a choisi de jouer du nay, une flûte orientale en roseau. « Quand tu vois le camp dans lequel je vis, tu comprends pourquoi la musique est importante pour moi. Elle m’emmène ailleurs, c’est une échappatoire. » Palestinien, il peine à trouver du travail au Liban. Mais la musique lui a ouvert de nouveaux horizons. « Je passe en ce moment des tests pour entrer dans une prestigieuse université américaine de musique à Boston. Mon rêve ? Devenir musicien professionnel, enseigner la musique aux enfants palestiniens de mon camp et jouer à Jérusalem ».

Tous les étudiants d’al-Kamandjati ne veulent pas faire de la musique un métier, mais tous sont passionnés. Amena, 20 ans, a découvert la musique avec l’association en 2008. « Je ne veux pas devenir musicienne professionnelle parce que je ne veux pas me sentir obligée d’en faire. Mais je ne peux plus vivre sans. C’est pour moi un moyen de fuir mon quotidien. »

Mélange de chansons libanaises, palestiniennes et syriennes, le concert de demain, dont les recettes permettront de financer le programme d’éducation musicale dans les camps palestiniens, exprime tout l’héritage de la culture arabe.

« En plein cœur de Beyrouth, ce concert est aussi l’occasion pour ces Palestiniens de se confronter à la population libanaise et de chanter pour leur capitale, Jérusalem », dit Iyad Staiti.Pour Amena, c’est aussi l’occasion de donner une image positive des Palestiniens du Liban. Elle résume parfaitement l’objectif d’al-Kamandjati : « Je veux montrer que les gens qui vivent dans les camps sont capables de belles choses. Je veux contribuer à changer les mentalités. »



Pour mémoire

La musique pour panser les plaies de la Palestine et dessiner son futur



Au travers d’une des ruelles étroites et sombres du camp de Bourj el-Brajné dans la banlieue sud de Beyrouth, une petite porte donne accès à un immeuble bien entretenu de quatre étages. À l’intérieur, plusieurs salles de classe et une petite salle de concert : c’est ici que l’association al-Kamandjati a implanté une de ses écoles de musique. Deux fois par semaine, elle offre...

commentaires (1)

Il faudrait que l'Association el-Kamandjati ajoute à son répertoire une version palestinienne de "Demain à al-Qods" et "Si je t'oublie al-Qods".

Un Libanais

11 h 44, le 16 août 2018

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Commentaires (1)

  • Il faudrait que l'Association el-Kamandjati ajoute à son répertoire une version palestinienne de "Demain à al-Qods" et "Si je t'oublie al-Qods".

    Un Libanais

    11 h 44, le 16 août 2018

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