Huit jihadistes présumés du groupe Etat islamique (EI) pourraient être l'objet d'abus s'ils sont transférés du nord de la Syrie vers le Liban, leur pays natal, a déclaré vendredi à l'AFP l'ONG Human Rights Watch (HRW). L'armée libanaise a annoncé cette semaine que huit ressortissants libanais accusés d'avoir combattu dans les rangs de l'EI en Irak et en Syrie avaient été transférés vers ses services de renseignement.
HRW a déclaré avoir déjà documenté des violations des droits commises par les forces de sécurité libanaises détenant désormais ces jihadistes présumés. "Avec d'autres organisations, nous avons documenté des actes de torture et des mauvais traitements de la part de l'armée et des services de renseignements militaires qui détiennent ces individus", a déclaré Lama Fakih, numéro deux de HRW pour le Moyen-Orient. "Nous craignons que ces personnes n'aient pas accès à un procès équitable devant les tribunaux militaires, et avons des raisons de nous inquiéter quant à l'impartialité des juges", a-t-elle déclaré à l'AFP.
L'armée libanaise n'a pas précisé quand ces combattants présumés de l'EI avaient été transférés au Liban, par quel endroit ou par qui. L'opération est intervenue "dans le cadre de la coalition internationale de lutte contre le terrorisme", a indiqué l'armée, ajoutant que les services de renseignements militaires avaient depuis transféré les détenus devant les tribunaux.
Selon le journal libanais Al-Akhbar, les jihadistes présumés ont été arrêtés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde qui a longtemps été le principal allié de Washington dans la lutte anti-EI en Syrie. Ils ont été transférés au Liban il y a plus d'un mois à bord d'un avion militaire américain, ajoute le journal.
Une source de sécurité a déclaré à l'AFP qu'ils étaient interrogés par les services de renseignement. Mais HRW s'inquiète du manque de transparence sur les procédures. "On en sait peu sur les conditions de détention, l'accès aux avocats, leur date d'arrivée au Liban", a déploré Mme Fakih.
A l'apogée de son "califat" autoproclamé en Syrie et en Irak, l'EI a attiré des milliers d'étrangers, y compris des ressortissants libanais, mais il a depuis perdu la quasi-totalité des territoires qu'il avait conquis.
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PRIERE LIRE DANS MA REACTION : ILS MERITENT L,ULTIME PUNITION. MERCI.
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 31, le 04 août 2018