Russie/espionnage: perquisitions dans un institut de recherche de l'industrie spatiale

 Les services russes de sécurité (FSB) ont effectué vendredi une perquisition dans le principal institut de recherche de l'industrie spatiale russe, dont des employés sont soupçonnés d'espionnage au profit de services secrets occidentaux, a affirmé le quotidien russe Kommersant.
"Ce matin, le FSB a perquisitionné dans les bureaux des employés de l'Institut central de recherche scientifique sur les constructions mécaniques (TsNIImach)", qui fait partie de l'Agence spatiale russe (Roskosmos), a indiqué le journal, citant des sources au sein des forces de l'ordre.

Les perquisitions sont effectuées dans le cadre d'une enquête pour "haute trahison", le FSB soupçonnant une "dizaine d'employés de l'industrie" spatiale russe de "coopération avec les services secrets occidentaux", ont affirmé ces sources citées par Kommersant.
Ces employés sont notamment soupçonnés d'avoir "transmis sciemment aux services secrets étrangers des informations classées secrètes sur les projets hypersoniques russes", selon le journal.
Contactés par l'AFP, Roskosmos et le TsNIImach n'étaient pas joignables pour des commentaires.
Le porte-parole de Roskosmos, Vladimir Oustimenko, a confirmé la perquisition à Kommersant, sans plus de détails. "Le directeur général de l'agence spatiale Dmitri Rogozine a ordonné à nos services de sécurité d'apporter l'assistance maximale aux forces de l'ordre", a-t-il déclaré au journal.

Les perquisitions étaient en cours vendredi non seulement au siège du TsNIImach à Koroliov, dans la région de Moscou, mais aussi dans le bureau du directeur du centre analytique auprès de la Corporation unifiée de fusées et de l'espace (ORKK), Dmitri Païsson, dans la capitale russe, selon Kommersant.
"Il a été établi que la fuite (d'informations secrètes, ndlr) provient d'employés du TsNIImach en contact étroit avec Dmitri Païsson", a déclaré au journal une source proche de l'enquête du FSB.

Cette annonce intervient alors que le président russe Vladimir Poutine avait vanté début mars, lors d'un discours très ferme, les nouvelles armes "invincibles", hypersoniques ou sous-marines, développées par son pays.