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À La Une - Syrie

Dans le Sud syrien, des journalistes "pris au piège" sont en danger

"Une liste, compilée par les journalistes eux-mêmes, dénombre 69 d'entre eux en grand danger à Qouneitra et Deraa", s'inquiète RSF.

Des combattants rebelles syriens lors de combats avec les forces du régime, le 16 juillet 2018, dans la province de Deraa. AFP / Ahmad al-Msalam

Alors que le régime syrien, soutenu par son allié russe, poursuit son offensive dans le sud de la Syrie, plusieurs organisations tirent la sonnette d'alarme sur le sort de dizaines de journalistes "pris au piège" dans cette région.
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a demandé à l'ONU d'intervenir pour protéger des dizaines de journalistes qui craignent d'être la cible de représailles de la part du régime. D'après un communiqué de l'ONG, "plusieurs dizaines de journalistes (sont) pris au piège dans le sud de la Syrie, depuis que l'armée du régime a repris la zone de Deraa", et certains "ont fait part à RSF de leur peur d'être exécutés ou jetés en prison dès que le régime aura pris le contrôle total de la province".
En effet, les journalistes qui ont couvert "la révolte (contre le régime de Bachar el-Assad, ndlr) depuis ses débuts et ont collaboré à la documentation des violations des droits humains commises par le régime syrien" risquent d'être "assimilés à l'opposition" et pourraient du coup "subir des représailles particulièrement sévères", explique RSF.
"Une liste, compilée par les journalistes eux-mêmes, dénombre 69 journalistes en grand danger à Qouneitra et Deraa", s'inquiète l'association de défense de la liberté de la presse. "Il s'agit de reporters travaillant pour les chaînes syriennes Orient News, Syria TV, Al Jisr TV, Halab Today TV, des collaborateurs des agences internationales AFP et Reuters, ou de correspondants de réseaux d'information et organisations locaux comme Yaqeen, Shahed et Nabaa".
Afin d'assurer leur protection, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a écrit le 11 juillet au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour suggérer la mise en place d'"un corridor humanitaire ou un accès discret à un territoire en paix dans les pays limitrophes", ajoute l'organisation.


Un journaliste syrien tué lors des hostilités
Le 10 juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), citant l'Association des journalistes syriens indépendants ainsi que deux journalistes, avait lui aussi rapporté qu'au moins 70 journalistes et employés de médias sont pris au piège à Qouneitra alors que les forces du régime syrien et leurs alliés avancent dans le secteur et que les frontières d'Israël et de la Jordanie sont fermées.
"Etant donné les dangers inhérents à la présence dans une zone de combats ainsi que le traitement sévère réservé, par le passé, par les services de sécurité syriens aux journalistes et employés de médias, il n'est pas étonnant que les journalistes à Deraa et Qouneitra aient peur", avait estimé de Washington Sherif Mansour, coordinateur du programme du CPJ au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il avait appelé "tous les gouvernements de la région à œuvrer ensemble pour que la sécurité des journalistes soit préservée". Dans un communiqué, l'Association des journalistes syriens indépendants avait estimé qu'au moins 270 journalistes syriens sont pris au piège. Le CPJ avait confirmé cette situation pour 70 d'entre eux.


Lundi, un journaliste syrien employé par une chaîne de télévision favorable aux autorités de Damas a été tué lundi dans la province de Qouneitra, a rapporté l'agence de presse officielle Sana. Le journaliste Moustapha Salama, employé par la chaîne à capitaux privés Sama, a été tué "après avoir été blessé par un obus tiré par les groupes terroristes sur la localité de Mashara", a rapporté Sana, utilisant la terminologie des autorités de Damas pour désigner les rebelles.

Ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts, la Syrie était, en 2017, le pays le plus dangereux pour les journalistes, selon RSF.


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